Nationalité française du président du PDCI : Le gros mensonge des « ropéros » de Thiam mis à nu

C’est Mazouz Hacène, médecin algérien, qui le disait dans l’une de ses réflexions : « Le mensonge peut cacher temporairement la vérité, mais il oublie qu'aucun nuage ne peut cacher éternellement le soleil ». Les « ropéros » de Tidjane Thiam, comme les appelle Jean-Louis Billon, notamment l’avocat du PDCI Me Blessy et le porte-parole Soumaïla Brédoumy, viennent de l’apprendre à leurs dépens. En effet, tous deux ont toujours soutenu mordicus que leur président n’avait pas de problème de nationalité. Devant les caméras de télévision, Me Blessy est allé plus loin en proclamant haut et fort que le président de leur parti avait obtenu la nationalité française par hérédité. Avec l’évolution de la situation et les derniers documents sur le cas Thiam, on peut écrire que celui-ci mais aussi ses « ropéros » ont menti aux Ivoiriens. Ils n’ont plus d’arguments pour tenir le débat face à ceux qui avaient des doutes sur la nationalité de l’ancien patron du Crédit Suisse. En effet, désormais le grand public peut avoir accès au décret de naturalisation du président du PDCI. Sur ce document, il est établi que contrairement à ce qu’avait avancé Me Blessy, Thiam n’a pas hérité de la nationalité française. Il l’a lui-même sollicitée et obtenue en 1987. Comme on peut le lire dans le numéro 51 du journal officiel français de la 119ème année, à la page 19, qui porte sur les naturalisations et les réintégrations.
Le nom Thiam (Cheick Tidjane) figure en bonne place. Et donne la preuve que le président du PDCI a acquis la nationalité française le 1er mars 1987. A l’époque, il était âgé de 25 ans, donc majeur. Le débat sur ce dossier étant clos, le PDCI doit tirer la conséquence juridique qui s’impose à son président plutôt que de crier au loup, au complot. Les militants du parti doyen gagneraient aussi à arrêter les menaces. Et à accepter que le célèbre adage juridique dura lex sed lex; la loi est dure, mais c'est la loi. Cet adage résume tout l'esprit du droit en ce qu'il prône le respect littéral de la norme quelle que soit sa sévérité. Il n’y a donc pas de complot, si un jour le nom de Thiam était retiré de la liste électorale. Puisqu’il s’agit de l’ordre normal des choses. L’article 48 du code de la nationalité est clair : « un Ivoirien majeur perd sa nationalité ivoirienne lorsqu'il acquiert une nationalité étrangère. » De toute évidence, ce décret de naturalisation remet en cause la légitimité du président du PDCI-RDA, et surtout tous les actes qu’il a pris qui l’a porté à la tête du PDCI. Autrement dit, ses nominations et autres décisions au sein du bureau politique sont frappés d’inexistence. Car, en tant que citoyen français, il n’a pas le droit de diriger un parti politique. Comme un crime n’est jamais parfait, Tidjane Thiam est rattrapé par la forfaiture du fameux congrès extraordinaire du 22 décembre 2023 qui l’a porté à la tête du PDCI en foulant au sol les textes de cette formation politique.
Thiery Latt