SARA 2025 - Commerce alimentaire intra-régional : Une approche harmonisée et cohérente recommandée

Le commerce alimentaire intra régional reste encore sous-estimé faute de données officielles fiables sur les flux transfrontaliers. En effet, selon une étude menée grâce à l’appui du Club du Sahel de l’OCDE, de la République d’Allemagne via la GIZ et la BMZ, ce commerce atteint près de 10 milliards de dollars par an, soit six fois plus que les statistiques officielles. Il évolue dans un environnement porté par une demande alimentaire croissante, stimulée par l’urbanisation, l’accroissement des revenus et la forte démographie en Afrique de l’Ouest, et les projections indiquent qu’il pourrait atteindre 480 milliards de dollars d’ici 2030, révélant un potentiel encore sous-exploité. Ces résultats ont été présentés le lundi 26 mai, en marge du SARA 2025, lors d’un panel qui avait pour thème « Valoriser le commerce alimentaire intra régional : quelles perspectives ? » Commissaire aux Affaires économiques et agricoles de la CEDEAO, Massandjé Touré Litsé, a salué cette étude. « Ce montant de 10 milliards de dollars, soit 6000 milliards Fcfa par an, est comparable à nos importations annuelles combinées de riz, de blé et d’huile de palme et six fois supérieur à l’aide publique au développement dédiée à l’agriculture et à la sécurité alimentaire dans notre région. Ce commerce informel raconte une histoire forte », a-t-elle déclaré. Pour la Commissaire, un changement de paradigme s’impose afin de passer de l’autosuffisance alimentaire à une souveraineté régionale et adopter une vision intégrée et transitionnel d’une dépendance à l’aide vers un développement axé sur l’investissement. Une idée partagée par la directrice du Club du Sahel Afrique de l’Ouest de l’OCDE, Lala Touré qui a souligné le rôle stratégique du commerce alimentaire intra régional dans la croissance du secteur agroalimentaire et une opportunité pour les entreprises. « Certaines mesures restrictives dans les échanges intra-communautaires vont à l’encontre des règles régionales. Si nous voulons atteindre une souveraineté alimentaire durable, nous devons privilégier la coopération et l’harmonisation », a-t-elle alerté.
Sogona Sidibé