Amadou Coulibaly : « Le PDCI est un parti haineux, xénophobe, tribal »
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« (…) Il y a beaucoup de jeunes ici, ils ne savent pas. Je vais faire un bref historique. En 1990, lorsque Gbagbo créait son parti, le FPI, au moment où il se sentait encore héritier de la lutte de Kragbé Gnangbé, il avait bien compris que le problème de la Côte d’Ivoire était le PDCI.
En 1995, au moment où il s’alliait avec le RDR de Djeni Kobina, il avait réussi à démontrer que le seul problème de la Côte d’Ivoire est le PDCI. Quand quelqu’un a raison, la morale, l’honnêteté intellectuelle, l’éthique imposent que vous reconnaissiez qu’il a raison. Oui Gbagbo avait raison de dire que les problèmes de notre pays c’était le PDCI. Jusqu’aujourd’hui il a raison. Nous avons retenu cette phrase à l’époque. Le serpent n’est pas encore mort. Oui Gbagbo a raison, le serpent n’est pas encore mort. Le serpent est là avec son venin de haine, il est là avec son venin de xénophobie, de tribalisme, un vrai cocktail venimeux contre la cohésion sociale et la paix. Ce parti vient encore de nous en faire la démonstration à deux reprises. N'ayons pas peur des mots et je pèse mes mots quand je parle: ce parti est un parti haineux, xénophobe, c’est un parti tribal. Je serai factuel, car rien ne résiste aux faits.
Le PDCI est un parti haineux, un parti tribal, un parti xénophobe. Récemment, dans le Moronou, l’une de leur élue, voulant répondre à leur contradicteur interne, s’est offusquée de ce que et je la cite: "En Côte d'Ivoire, dès que tu te déclares candidat, tu deviens un ennemi." Mais cela, c’est bien leur problème ! Dans leur parti, dès que quelqu’un annonce sa candidature, il est perçu comme un adversaire. C'est leur conception et leur manière de voir les choses.
C’est pourquoi en 1990, lorsque Gbagbo s’est déclaré candidat, ils l’ont traité en ennemi. Au sein de leur propre formation politique. Rappelez-vous lorsque Djédjé Mady et KKB ont déclaré leur candidature, ils ont été traités en ennemi. Lors des élections internes passées, on les avait même qualifiés de "soldats perdus". Qu’est-ce que Guikahué n’a pas subi parce qu’il a osé se déclarer candidat à la présidence de son propre parti. Il a été victime des pires méchancetés. N’est-ce pas le PDCI le problème de la Côte d'Ivoire ? Une telle conception de la politique est destructrice.
En 1990, face aux contestations de rue, ils ont tous abandonné le Président Houphouët-Boigny. Le Président Houphouët a fait venir le gouverneur Alassane Ouattara auprès de lui pour redresser le pays et sauver son régime dans lequel ils y étaient. Le Président Houphouët les connaissant, lors d'une réunion à la maison du parti, il leur a dit : « J’ai fait venir auprès de moi l’un de nos jeunes compatriotes, je vous demande de le soutenir ». Gbagbo en 90 s’était déclaré candidat. Donc il a été traité en ennemi. Pour le Président Ouattara c’était grave. Il n’a pas eu besoin de se déclarer candidat. Au cours d’une interview en 1992, on lui a demandé s’il était intéressé par la politique. Le Président Ouattara a simplement répondu « On verra » . Cela a suffi pour qu’il devienne leur ennemi. Dès lors, ils l’ont diabolisé, qualifié d’étranger, et ont multiplié les attaques contre lui. Haine, tribalisme et mépris, voilà ce que ce parti nous offre. Pourtant, à cette époque, il était le numéro deux du PDCI, Premier ministre, et arbitrait même les candidatures locales. Voilà le mépris et la haine avec lesquels il a été traité. C’est avec la même haine qu’ils ont traité tous ceux qui se réclamaient de lui. N’était-ce pas encore eux le problème de la Côte d’Ivoire ?
Ils sont allés jusqu’à humilier le président Philippe Grégoire Yacé, ancien secrétaire général de leur parti, simplement parce qu’il avait osé tirer la sonnette d’alarme en déclarant : "Attention, la maison brûle." Exactement comme ils l’ont fait récemment. Laurent Dona Fologo a réuni des secrétaires pour dire où est le feu. Ils ont contredit le président Grégoire Yacé parce que sa lucidité, sa sagesse, son appel au rassemblement de leur parti a été considéré comme une volonté de vouloir protéger et défendre le Premier ministre Ouattara.
Dans la foulée de leur haine tribale, en 1995, ils sont allés rejeter la candidature de Djeny Kobina. Un ancien membre influent de leur parti, entre temps devenu fondateur du RDR, devenu soudainement "Ghanéen". Est-ce que, ce n’est pas eux le problème de la Côte d’Ivoire ?
Aujourd’hui, ils sont allés se chercher un président. Nous n’avons rien à voir dedans. Ils vont chercher un président pour sauver leur parti qui se cherche. Nous n’avons rien à voir dedans. Qu’est-ce que la Côte d’Ivoire a à voir dedans ? Entre eux-mêmes encore, ils sont en train de lui trouver tous les défauts du monde. Qu’est-ce que nous avons à voir ? Lui-même a aussi compliqué son affaire avec ses nombreuses sorties malencontreuses. Ses nombreuses affabulations et ses contrevérités. Lorsqu’il ouvre la bouche, les sachants disent qu’est-ce qu’il va nous sortir encore ? A beau mentir qui vient de loin. Nous ne rentrons pas dans ça. Il a trouvé une bande de « gaou » à qui il fait avaler tout et n’importe quoi. C’est leur problème. Mais à cause de lui, ils ont réveillé les vieux démons de tribalisme, les vieux démons de la xénophobie, les discours de haine, de divisions sont de retour. Cela nous concerne. Parce que c’est tout le pays qui est mis en danger. Est-ce que ce n’est pas eux le problème de la Côte d’Ivoire ?
A cause d’eux, le retour de ces discours de haine, des gens comme Faustin Kouamé, le père du concept des Ivoiriens de circonstance, ont repris du service. Est-ce que ce n’est pas eux le problème de la Côte d’Ivoire ?
Il ne nous reste plus qu’à attendre une sortie de Pierre Kipré qui avait créé le concept d’Ivoirien de souche multi séculaire ou de Niamkey Koffi, le défenseur de l’Ivoirité, pour que le cercle des plus grands diviseurs soit bouclé. Le même député, dans le journal officiel du PDCI, dit que si leur président ne peut pas être candidat à la présidentielle, je la cite « ce n’est pas Billon qui va être candidat ». Dans une certaine mesure, c’est Thierry Tanoh. Chez nous les Akans, c’est le matriarcat ». Voilà le PDCI dans toute sa laideur tribale. Voilà des gens qui ont résumé notre pays, une République, à un village Akan. On veut faire du neuf avec du vieux. Les vieux haineux, tribalistes ont subitement pris un coup de jeune et ont recommencé à inoculer leur venin. Est-ce que ce n’est pas eux le problème de la Côte d’Ivoire ?
Parlons de matriarcat. Pourquoi ont-ils tant combattu le ministre-gouverneur de Yamoussoukro lorsqu'il devait être chef ? Pourquoi ont-ils trouvé qu'il n'était "pas assez Baoulé" pour assumer ce rôle ? Pourquoi lui ont-ils opposé au nom du même matriarcat Augustin Dahouet, simplement parce qu'il est du RHDP ? N’eut été le soutien de l’administration territoriale, Augustin Thiam n’aurait jamais été chef. Ces gens-là ne sont pas à une contradiction près.
Le PDCI est à la base de la déchirure de notre pays, il est dangereux pour notre stabilité, notre cohésion. Je voudrais ici vous dire merci et appelez tous les Ivoiriens, ceux qui ont la paix en religion et ceux qui croient au développement à se joindre à nous. Comme vous l’avez fait. Le serpent de la division n’est pas encore mort. Tous ceux qui sont dans ce vieux parti qui refuse de faire sa mue, nous vous tendons la main. Ceux qui n’ont pas su saisir l’opportunité du RHDP lorsqu’on le créait en 2005, nous vous tendons la main. Venez pour qu’ensemble, nous puissions construire une Côte d’ivoire du développement, de la paix. Je vous invite à nous rejoindre pour qu’ensemble nous puissions tuer ce serpent. Venez rejoindre le chemin de la vérité, du développement. Il est temps, au nom de la Côte d’Ivoire, de sauver notre pays. »
Propos recueillis par TL