Patrimoine mondial de l’Unesco : Grand-Bassam reçoit son certificat d’inscription

C’est l’aboutissement d’un processus ! Le 15 janvier dernier à son cabinet au Plateau, la ministre de la Culture et de la Francophonie Mme Françoise Remarck a remis, officiellement, à Jean-Louis Moulot, maire de Grand-Bassam, le certificat d’inscription de la ville historique de Grand-Bassam sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité.
Cela, après l’inscription de ce bien historique, culturel et touristique, en 2012, à l’occasion de la 36ème session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco à Saint-Pétersbourg en Russie.
Il est bon de noter que cette réunion, présidée par Françoise Remarck, constitue la première du Comité de pilotage de la ville historique de Grand-Bassam (Vhgb). Et c’était en présence des différentes parties prenantes que sont, bien évidemment, le ministère de la Culture et de la Francophonie, les autorités administratives et préfectorales, l’Unesco, la Commission nationale ivoirienne de l’Unesco et le Bureau Unesco Côte d’Ivoire.
Au cours de cette rencontre, la ministre et ses hôtes ont évoqué les réalisations récentes et les projets en cours dans la ville de Grand-Bassam, parmi lesquels "la Maison de l'Art Sgci", fruit d’un dynamique partenariat entre les secteurs public et privé, dont l’inauguration est attendue, normalement, au premier semestre de 2025. Plusieurs autres initiatives sont en cours et la ministre s’est réjouie que les différentes parties prenantes œuvrent, de façon collégiale, à leur avancée.
Invariablement, toutes les parties prenantes ont espoir que l’an 2025 sera riche en activités culturelles dans toutes les expressions artistiques. Elles vont concourir au rayonnement et au développement de Grand- Bassam en tant que pôle patrimonial et culturel majeur.
« Nous jouerons notre partition comme attendu par le Président de la République, S.e.m Alassane Ouattara, dans son adresse à la Nation le 31 décembre 2024 », a rapporté la ministre, tout en présentant les enjeux de la politique culturelle de la Côte d’Ivoire et sa vision de faire de ce secteur l’un des plus importants incubateurs d’éclosion de talents et un puissant contributeur à l’employabilité des jeunes qui ont choisi le secteur de la Culture pour s’insérer dans la vie professionnelle.
Les retombées
Cette inscription couronnée par la remise du certificat, pour les États parties, est une fierté nationale et une reconnaissance internationale. De plus, les sites inscrits au patrimoine mondial, tel que l’a été Grand-Bassam, font généralement l'objet d'une exploitation touristique, mettant en avant cette reconnaissance.
Lorsqu'un pays signe la Convention du patrimoine mondial et voit certains de ses biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, il en résulte un prestige supplémentaire qui aide souvent les citoyens et les gouvernements à prendre conscience de l'importance de la préservation de ce patrimoine.
En clair, c’est à une immense contribution au rayonnement de Grand-Bassam que les populations et visiteurs vont assister avec "l’appui à la conservation et à la gestion " basé sur un mécanisme multiforme.
Il faut noter que Grand-Bassam est la première capitale de ce qui était auparavant la colonie française de Côte d’Ivoire, de 1893 à 1900. La ville historique, également appelée "Quartier France", ou "Quartier N’zima", située en bordure de la lagune, a été construite sur une bande de terre entre la lagune Ouladine au nord et l’océan Atlantique au Sud.
Au nombre des critères qui ont milité en faveur de son inscription, il faut savoir que la ville historique a gardé la même configuration et une grande partie des édifices d’origine; même si certains d’entre eux ont été dégradés par le temps ou par des restaurations inadaptées.
Déjà, des mécanismes et institutions tels que la Convention France-Unesco et le Centre du patrimoine mondial ont apporté une assistance préparatoire à la Côte d’Ivoire, pour élaborer la proposition d’inscription de la ville historique de Grand-Bassam sur la Liste du patrimoine mondial, et développer les compléments d’informations nécessaires tout au long du processus d’inscription.
Après l’inscription, la Convention France-Unesco a apporté un appui à la gestion et sauvegarde de la ville historique, ainsi qu'une expertise technique.
Les éléments pertinents du processus
Ce travail a permis d’effectuer un premier repérage des éléments patrimoniaux. L’apport technique de la Convention-France Unesco était aussi axé sur des points essentiels tels que : l’analyse urbaine et architecturale du quartier N’zima prenant en compte le tracé des rues et ruelles, les avenues, les plantations, la typologie architecturale de chacune des zones, la réalisation de relevés d’architecture des bâtiments les plus caractéristiques, un repérage photographique précis, etc. Ce qui a abouti à proposer un "Plan d’intérêt patrimonial" et à définir une méthode de travail avec l'ensemble des partenaires institutionnels ivoiriens.
Pour rappel, il y a quelques mois, huit mosquées de style soudanais du nord de la Côte d’Ivoire, ayant été classées patrimoine mondial de l’Unesco, recevaient leur certificat d’inscription, au cours d’une cérémonie à Kong.
Par-dessus tout, la Côte d’Ivoire qui ne lésine désormais sur aucun levier pour impulser son développement entend, avec la ville historique de Grand Bassam, concilier le développement à la conservation urbaine d’une ville historique.
Et la Côte d’Ivoire qui regorge de compétences en la matière entend offrir le meilleur pour le rayonnement culturel et touristique par le truchement de Grand-Bassam.
Jean Antoine Doudou
Bon à savoir !
Les sites ivoiriens inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco
La Côte d’Ivoire compte plusieurs sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce sont : la Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba situé entre la Côte d’Ivoire et la Guinée ; le Parc national de Taï ; le Parc national de la Comoé ; la Ville historique de Grand-Bassam et les Mosquées de style soudanais du Nord ivoirien.
La Côte d’Ivoire totalise cinq biens culturels classés patrimoine immatériel de l’humanité
Les savoir-faire liés à la fabrication de l'Attiéké (2024) ; le Balafon et le Kolintang, pratiqués en Côte d’Ivoire, au Mali, au Burkina Faso et en Indonésie (2023) ; le tissage du pagne traditionnel en Côte d'Ivoire (2017) ; Le Zaouli, musique et danse populaires des communautés Gouro (2017); Le Gbofé d’Afounkaha, la musique des trompes traversières de la communauté Tagbana du centre-nord (2008).
Palmarès des pays qui ont le plus de sites classés
L'Italie est le pays qui possède le plus grand nombre de sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce sont soixante (60) au total, suivie par la Chine (59), l'Allemagne (54), et la France (53). Cordoue en Espagne est la ville qui compte le plus grand nombre de sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, avec quatre inscriptions.