Assemblées annuelles de l’IDC : Anne Ouloto (membre du Comité exécutif) : « En Afrique, seuls les compétents doivent diriger nos Etats. Et non ceux qui rusent avec le peuple »

En collaboration avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l’International Démocrate Centriste (IDC) a organisé, du 30 au 31 mai dernier, à Abidjan, ses Assemblées annuelles. Ainsi, venus de tous les continents, les membres de l’IDC, qui regroupe plus de 110 partis politiques, ont réfléchi durant ces deux jours sur la démocratie. Qui est, selon cette structure, en recul dans le monde où seuls 6,6 % de la population la vive pleinement. Pour la vice-présidente de l’IDC, la ministre d’Etat Anne Désiré Ouloto, qui s’exprimait lors de la cérémonie de clôture des travaux, samedi dernier à l’Auditorium du ministère des Affaires étrangères au Plateau, la démocratie en Afrique mérite réflexion, notamment en ce qui concerne son histoire en Côte d’Ivoire.
« Il y a un opposant aujourd'hui politique, qui, hier, a été au pouvoir, et s'est déclaré père de la démocratie avec l'avènement du multipartisme en 1990. Mais il y a eu un acte grave en 2010 où le père de la démocratie a rejeté le vote. Oui, le père de la démocratie a permis à un de ses lieutenants de déchirer les résultats des élections présidentielles, pour s'autoproclamer président élu. Voilà le paradoxe de la démocratie en Afrique, quelquefois », a indiqué Anne Ouloto.
A l’en croire, c'était à l'époque, « la loi la loi du malin », et non de la démocratie. Or, a-t-elle ajouté, « être malin ne veut pas dire qu'on est fort puisque la malice n'est pas signe de force, c'est signe de faiblesse, malheureusement. Et c'est cela qu'on a voulu présenter aux Africains en Côte d'Ivoire comme étant la démocratie. Ce n'est pas la démocratie ».
Poursuivant, elle a regretté que certains, au nom de la démocratie, estiment qu'il faut tordre le cou à nos textes ». Allusion faite aux membres de l'opposition rayés de la liste, et qui font le forcing pour leur réinscription. « Il n'y a pas un État de droit sans démocratie. Pour que nous ayons une démocratie dans ce pays, il faut avoir des textes, des lois qui soient respectées », a-t-elle martelé. A ses yeux, la Côte d'Ivoire doit se donner les moyens d'avoir des dirigeants qui font honneur à notre nation, à notre jeunesse, aux femmes. Des leaders qui soient des références et des repères. « L'Afrique doit donc séparer le bon grain de l'ivraie. Il faut faire la distinction et ressortir de ce panier, les vrais et bons leaders qui sont capables de tirer l'Afrique vers le haut et d'aider à la définition d'une démocratie vraie. En Afrique, seuls les compétents doivent diriger nos Etats. Et non ceux qui rusent avec le peuple », a conclu Anne Ouloto.
Rahoul Sainfort