Panel du RHDP sur la gouvernance Ouattara-Landry Gayet Kuyo : « La gouvernance Ouattara a réussi à faire des FDS une solution plutôt qu’un problème »
Landry Gayet Kuyo est juriste, enseignant et analyste politique. Le 5 mars dernier, il était à l’Hôtel ivoire dans le cadre du panel organisé par le RHDP qui avait pour thème : « Gouvernance Alassane Ouattara pour la Côte d’Ivoire : regards sur un succès ». Il est intervenu sur le sous-thème : « Les grandes réformes institutionnelles et politiques, vecteur de paix et de stabilité ». Nous vous proposons l’intégralité de sa communication.

Introduction
Octobre 2025 : Un référendum
Le 25 octobre 2025, les Ivoiriens seront invités à désigner leur prochain Président de la République. Cette échéance électorale a ceci de particulier qu’elle est appréhendée par les opinions nationale et internationale comme une évaluation de quinze (15) années de gouvernance, d’exercice du pouvoir et gestion des ressources de l’État.
À cet égard, les éléments de langage, les axes de réflexion, d’information et de communication se rapportent au « Bilan ». Certes, le candidat désigné par le parti au pouvoir portera une offre améliorée dédiée les cinq (05) prochaines années. Toutefois, celle-ci aura son sort intimement lié à l’opinion que chaque Ivoirien, électeur ou non, se fera de la Gouvernance Alassane Ouattara au cours des prochains mois. Et cette opinion sera exprimée démocratiquement dans le cadre de ce qui convient d’appréhender comme un référendum sur la Gouvernance construite et conduite par le Président Alassane Ouattara.
Octobre 2025 : UN PLÉBISCITE
La Côte d’Ivoire est une démocratie présidentielle concentrant l’exclusivité du pouvoir exécutif entre les mains du Gouvernement que dirige le Président, Chef de l’État. À cet égard, le Président Alassane Ouattara, du fait de son statut institutionnel et de sa posture politique, endosse, en actif comme en passif, ce qui ressort de la gouvernance de la Côte d’Ivoire de 2011 à ce jour. Aussi, inviter les Ivoiriens aux urnes en octobre 2025, revient à leur proposer de se prononcer sur l’action du Chef de l’Exécutif, dans le cadre de ce qui s’apparente à un plébiscite.
1990, 2025 : ALASSANE OUATTARA COMME HOUPHOUËT-BOIGNY
L’élection d’octobre 2025 sera davantage que l’élection du Président de la République. Cette échéance électorale sera autant un référendum qu’un plébiscite. Elle se présente comme le second du genre après celle de 1990, à laquelle s’est humblement soumis le Président Félix Houphouët-Boigny, endossant 30 années de gouvernance, faites de miracles et drames.
En tout état de cause, dans quelques mois, les Ivoiriens exprimeront démocratiquement leurs opinions respectives par le vote ou l’abstention. Toutefois, il faudra tout de même envisager que certains pourraient se prévaloir de moyens d’expression autres que démocratiques. Or, qu’est-ce qu’une opinion ? C’est un avis, un jugement personnel que l'on s'est forgé sur une question ou un sujet en discussion qui ne relève pas toujours de la connaissance rationnelle. L'opinion, même si elle est affirmée avec conviction, est un jugement qui n'est pas nécessairement juste.
Aussi, avons-nous le devoir de fournir aux concitoyens, les éléments probants devant permettre d’éclairer et d’affranchir leur jugement afin qu’avec justesse, ils apprécient sereinement le passé et qu’avec clairvoyance, ils se prononcent judicieusement sur l’avenir de notre pays.
À cet effet, il convient de faire observer que la Gouvernance Alassane Ouattara laisse apprécier trois (03) éléments qui fondent les convictions, portent la vision et déterminent l’action politique du Chef de l’État, à savoir l’Ordre, la Prospérité et la Solidarité. Ce tri-type structure les principales phases de la Gouvernance de la Côte d’Ivoire de 2011 à ce jour, desquelles il ressort plusieurs réformes institutionnelles et politiques visant, notamment, à restaurer efficacement et durablement la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire.
I. AU TITRE DE L’ORDRE
1. La restauration de la confiance entre l’Armée et les populations :
Après deux (02) décennies d’instrumentalisation des Forces et de Défense et de Sécurité (FDS), entrainant la méfiance des populations, des politiques et des opérateurs économiques envers le personnel chargé de leur sécurité et défense, la Gouvernance Alassane Ouattara a réussi à faire des FDS une solution plutôt qu’un problème :
- L’unité et la cohésion en interne : nos FDS sont soumises à une et une seule autorité, le Président de la République, Chef suprême des Armées ;
- la construction d’une armée républicaine, professionnelle et opérationnelle : lutte efficace contre le racket et les barrages anarchiques ;
- la capacité de l’Etat à protéger le territoire et les Ivoiriens : lutte contre la délinquance juvénile, le grand banditisme et le terrorisme (les Ivoiriens ne se sentent pas menacés dans leur quotidien).
2. L’apaisement du front social
Le front social ivoirien a longtemps été appréhendé à travers son caractère éruptif. La Gouvernance Alassane Ouattara a réussi à transformer la relation de confrontation systémique entre le Gouvernement et les acteurs sociaux, notamment les syndicats, en une relation partenariale. Il en ressort des résultats aussi probants que rassurants :
- l’expérience du Dialogue social ivoirien : mesures d’amélioration des conditions de vie et travail des fonctionnaires et agent de l’État ;
- l’assainissement et réorganisation et de la Fonction publique : une Fonction publique ouverte à tous les Ivoiriens et au service de tous (mesures d’amélioration des conditions de travail et de vie des fonctionnaires et agents de l’Etat / Nouveau statut de la Fonction publique / Promotion de l’éthique et la déontologie) ;
- l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs du secteur privé (Nouveau Code du Travail en 2015 / Deux (02) mesures de valorisation du SMIG en 15 ans de Gouvernance) ;
- la dépolitisation du cadre scolaire et universitaire : dissolution de la FESCI (décision historique et courageuse)
3. Une Gouvernance démocratique plus inclusive :
Le pouvoir d’Etat est de moins en moins l’exclusivité des politiques. Les citoyens sont davantage impliqués dans la gestion quotidienne des affaires de l’Etat. Cette approche favorise d’une part, le renforcement des institutions démocratiques, de la participation citoyenne et du contrôle de l’action gouvernementale. D’autre part, crée une meilleure synergie de réflexion et d’action entre les gouvernants et les populations :
- les mesures faveur de la valorisation du pouvoir coutumier : création de la Chambre des Rois et des Chefs traditionnels ;
- les mesures en faveur des jeunes : valorisation de la participation des jeunes aux prises de décisions par le Conseil National des Jeunes de Côte d’Ivoire (CNJ-CI) ;
- les mesures en faveur de la participation du citoyen au contrôle de l’action gouvernementale : le Président de la République veille à l’application dans la lettre et dans l’esprit de l’article 87 alinéas 2 de la Constitution de 2016 qui dispose que, « Les sénateurs sont élus, pour deux tiers, au suffrage universel indirect. Un tiers des sénateurs est désigné par le Président de la République parmi les Ivoiriens reconnus pour leur expertise et leur compétence avérées dans les domaines politique, administratif, économique, scientifique, culturel, sportif, professionnel et social. »
II. AU TITRE DE LA PROSPÉRITÉ
En vue de restaurer et de renforcer le sentiment d’appartenance nationale, dont la vertu est de réduire les risques de division politique et ethnique, la Gouvernance Alassane Ouattara s’est engagée à créer les conditions d’une croissance économique inclusive afin de redistribuer de façon harmonieuse les fruits de cette croissance.
- Réduction des disparités régionales : densifications des services publiques de base (éducation, santé, sécurité) / accès aux infrastructures économiques (route, électricité, eau courante et potable, interconnectivité) ;
- Amélioration de l’environnement des affaires en vue de permettre aux Ivoiriens d’être plus présents et compétitifs dans les secteurs d’activités afin de garantir un apport significatif des ivoiriens dans l’économie nationale (Champions nationaux).
III. AU TITRE DE LA SOLIDARITE
La Gouvernance Alassane Ouattara porte la noble ambition d’intégrer toutes les couches sociales, notamment les plus vulnérables, à la dynamique de développement de la Côte d’Ivoire. Une telle approche vise à manifester l’obligation morale d’assistance active et productive de la République à l’endroit des populations en vue de convaincre chaque ivoirien de l’engagement de l’État à le faire participer utilement à la construction du Bien commun qu’il sera naturellement emmené à promouvoir et à protéger contre les menaces intérieures et extérieures :
- la réduction des inégalités sociales : Autonomisation des personnes à haute vulnérabilité dans le cadre des filets sociaux ;
- la sociabilisation, l’employabilité et l’insertion professionnelle des jeunes : la Côte d’Ivoire dispose d’un grand potentiel en matière de ressources humaines, avec 70% de la population ivoirienne composée de jeunes. Les programmes dédiés à la promotion et à l’insertion des jeunes visent à faire de cette population une solution stratégique et opérationnelle plutôt qu’un serpent de mer, voire une menace contre l’ordre républicain et démocratique. »