Tribune de 14 ans de gouvernance libérale - Sidi Touré : « Ce que j’ai vécu aux côtés d’Alassane Ouattara »
Dans cette tribune, le ministre Sidi Touré livre sans détour un témoignage inédit sur 14 années au cœur du pouvoir, aux côtés d’Alassane Ouattara. Entre confidences politiques et bilan structuré, il revient sur une aventure d’État menée avec rigueur, conviction et transformation.

À un moment charnière de l’histoire politique de notre pays, à l’aube de l’élection présidentielle d’octobre 2025, alors que la Côte d’Ivoire se prépare à faire un choix déterminant pour son avenir, il m’est apparu essentiel de livrer un témoignage personnel sur le chemin parcouru — sur ce que j’ai vécu, au cœur de l’État, aux côtés du Président Alassane Ouattara.
Je parle ici avec l’humilité d’un homme engagé, et le regard lucide de celui qui a accompagné, depuis près de trois décennies, la construction patiente et résolue d’un projet politique libéral pour notre pays. Ce témoignage n’est ni un récit de spectateur, ni un simple bilan technique. C’est celui d’un acteur de terrain, qui a partagé de l’intérieur les défis, les choix, parfois les doutes, mais surtout la vision, la rigueur et la constance d’une gouvernance portée par la conviction libérale.
En 2006, le Président Alassane Ouattara, alors Président du RDR, m’a fait l’honneur de me nommer Chef de Cabinet. Ce fut le début d’une aventure humaine et politique exceptionnelle, que j’ai poursuivie dans plusieurs fonctions depuis lors. J’ai vécu, de l’intérieur, le combat quotidien d’un homme d’État pour ancrer la Côte d’Ivoire dans la modernité, la prospérité et la liberté.
Aujourd’hui, avec le recul de quatorze années de gouvernance libérale, je peux l’affirmer : ce pari — souvent critiqué, parfois incompris — est un pari réussi.
Alors que la Côte d’Ivoire a été désignée "Capitale mondiale du Libéralisme" en 2024, et que le leadership du Président Ouattara s’impose comme une référence libérale en Afrique, le moment est venu de revenir sur les fondements, les réalisations et les perspectives d’une gouvernance qui a profondément transformé notre nation.
Les fondements historiques : du RDR (1994) au RHDP (2018)
Pour comprendre pleinement la portée de cette transformation, il faut revenir aux origines du projet libéral en Côte d’Ivoire. Rien n’a été improvisé. Cette vision s’est construite dans le temps, portée par des convictions profondes et des choix stratégiques assumés. Le socle de cette gouvernance s’est d’abord constitué au sein du Rassemblement des Républicains (RDR), né en 1994. Dès sa création, le parti portait une ambition claire : faire de la Côte d’Ivoire un État moderne, fondé sur les libertés individuelles, la responsabilité citoyenne et l’économie de marché. Djéni Kobina en fut l’un des principaux fondateurs et inspirateurs, mais c’est Alassane Ouattara, devenu Président du parti en 1999, qui lui a donné toute son envergure nationale et internationale.
Le RDR s’est rapidement distingué par son engagement en faveur d’un libéralisme authentiquement africain. Un libéralisme enraciné dans nos réalités, défendant les libertés individuelles, le pluralisme politique et l’encadrement strict de l’exercice du pouvoir pour prévenir toute dérive autoritaire. Une philosophie assumée, claire, et toujours d’actualité.
En 2005, alors que le pays était profondément fracturé par la crise politico-militaire, naît une alliance politique ambitieuse : le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Cette alliance historique réunit les grandes forces houphouëtistes (RDR, PDCI, UDPCI, MFA, UPCI) dans un esprit de paix, de rassemblement et de reconstruction nationale.
J’ai eu le privilège d’être témoin direct de la naissance de cette coalition, le 18 mai 2005. Elle rassemblait des partis ivoiriens partageant l’héritage politique du Président Félix Houphouët-Boigny. Bien plus qu’un pacte électoral, le RHDP incarne une droite d’obédience houphouëtiste, résolument tournée vers l’unité, la stabilité et le développement. Cette alliance a su transcender les clivages ethniques et les affrontements partisans d’hier, pour ouvrir la voie à une action politique tournée vers un développement solidaire et une paix durable, au service de tous les Ivoiriens.
Le 16 juillet 2018, avec les contributions des leaders du RHDP, la coalition se transformait en parti unifié. Cette mutation n’était pas le fruit d’un simple calcul électoral. Elle répondait à une nécessité historique : celle de doter notre pays d’un instrument politique cohérent, structuré et durable, capable de porter efficacement les idéaux libéraux et d’ancrer le libéralisme non plus comme une simple position idéologique, mais comme une véritable politique publique. Il s’agissait de passer d’une coalition conjoncturelle à une force politique organisée, au service d’un projet de société clair, assumé et orienté vers l’intérêt général.
Bilan de la gouvernance libérale (2011–2025) : croissance, transformation, progrès social
Lorsque le Président Alassane Ouattara accède au pouvoir en 2011, il hérite d’un pays déchiré, profondément marqué par une décennie de tensions politiques et de fractures sociales. Très rapidement, la croissance redémarre : entre 2012 et 2019, elle atteint en moyenne 8,2 % par an, portée par des réformes structurelles courageuses et une gouvernance économique disciplinée. Même les chocs exogènes (la pandémie de Covid-19 ou la guerre en Ukraine) n’ont pas entamé cette trajectoire. Entre 2021 et 2023, la croissance reste soutenue, autour de 6,5 % par an. En 2024, malgré un contexte économique mondial incertain, la Côte d’Ivoire affiche une croissance de 7 %, confirmant la résilience et la solidité du modèle économique que nous avons construit depuis 2011. Les perspectives pour 2025 restent tout aussi optimistes, avec une trajectoire ascendante désormais consolidée.
Cette performance inspire la confiance des investisseurs internationaux et des agences de notation. Moody’s nous attribue la note Ba2, tandis que Fitch Ratings confirme la note BB- avec une perspective stable. Ce signal positif traduit une reconnaissance de la stabilité macroéconomique, de la gestion budgétaire prudente et des perspectives de croissance durable. Un cercle vertueux s’est enclenché. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire devient le premier État africain à émettre une euro-obligation de référence, marquant ainsi sa crédibilité sur les marchés internationaux et son statut de modèle économique émergent sur le continent.
Une transformation industrielle enfin engagée
Longtemps dépendante de l’exportation de matières premières brutes, la Côte d’Ivoire a enclenché, sous l’impulsion du Président Alassane Ouattara, un véritable tournant industriel. Je me souviens encore de sa déclaration en 2015, lors de l’inauguration d’une usine agroalimentaire :« J’exhorte le secteur privé à renforcer et à diversifier sa présence pour transformer notre cacao sur place en produits finis. ». Dix ans plus tard, les résultats parlent d’eux-mêmes et dépassent nos espérances. Aujourd’hui, 40 % de notre production nationale de cacao est transformée localement, contre seulement 25 % en 2015. L’objectif est clairement fixé : atteindre les 100 % d’ici 2030. Avec 14 usines opérationnelles traitant près de 800 000 tonnes de cacao, et trois nouvelles unités de transformation annoncées pour 2025, la Côte d’Ivoire se positionne désormais comme un acteur industriel incontournable du secteur cacao-chocolat, et non plus comme un simple exportateur de fèves.
Des privatisations intelligentes : un libéralisme responsable
Fidèle à l’orthodoxie libérale, le gouvernement dirigé par le Président Ouattara a engagé, dès 2012, un programme de privatisations pragmatique, visant à moderniser l’économie, assainir les comptes publics et relancer l’efficacité de certaines entreprises structurellement déficitaires. Vingt ans après les premières vagues de cession des années 1990, ce processus a été réactivé et accéléré entre 2014 et 2016, avec pour objectif de redonner souffle et performance à un certain nombre d’entités publiques. L’État a ainsi partiellement ou totalement cédé des participations dans plusieurs banques, sociétés agro-industrielles et entreprises non stratégiques. Cette politique se distingue de celle menée dans de nombreux pays africains. Plutôt que de politiser nos sociétés d’État, nous avons fait le choix d’un pilotage fondé sur les standards du secteur privé : gouvernance rigoureuse, objectifs de performance, exigence de résultats. Aujourd’hui, cette approche libérale assumée porte ses fruits : les entreprises publiques ivoiriennes génèrent des dividendes substantiels pour l’État, tout en assurant des services de qualité aux citoyens. C’est cela, le libéralisme responsable : un État stratège, partenaire du secteur privé, recentré sur ses missions essentielles.
L'humain au cœur de notre projet
La finalité de tout projet libéral authentique, c’est le développement humain. Cette conviction a guidé, de manière constante, chacune des décisions du Président Alassane Ouattara. La stratégie libérale du RHDP s’est traduite par des investissements massifs dans les infrastructures essentielles : routes, ports, aéroports, énergie, numérique.
Le taux d’accès à l’électricité, par exemple, est passé de 77 % en 2011 à 97 % en 2024, tandis que le nombre de localités électrifiées est passé de 2 847 à 8 056 en quinze ans. Dans le secteur de la santé, les progrès sont tout aussi visibles : quatre Ivoiriens sur cinq vivent aujourd’hui à moins de 5 kilomètres d’un centre de santé, contre deux sur trois en 2011.
La sécurité, condition première de tout développement durable, s’est spectaculairement améliorée. L’indice national de sécurité, qui s’établissait à 6,8 en 2012, est tombé à 1,2 en 2024. Ce niveau, comparable à celui des grandes métropoles mondiales, place désormais la Côte d’Ivoire parmi les pays les plus sûrs d’Afrique subsaharienne.
Les indicateurs de développement humain traduisent clairement cette transformation. L’Indice de Développement Humain (IDH) est passé de 0,468 en 2011 à 0,582 en 2023, soit une progression de 25 %. Cette évolution place la Côte d’Ivoire au troisième rang dans l’espace CEDEAO, avec un bond de la 162e à la 157e place sur 193 pays. Plus encore, la Côte d’Ivoire enregistre la plus forte progression de l’IDH en Afrique subsaharienne sur la période 2022–2023, avec une hausse de +0,017, et figure dans le top 5 mondial des meilleures évolutions.
Aussi, l’éducation a été érigée en priorité nationale. Le taux de scolarisation brute des enfants a bondi, passant de 86,60 % en 2013 à 99,93 % sur l’année scolaire 2017–2018. En d’autres termes, presque aucun enfant ivoirien ne reste aujourd’hui en dehors du système éducatif. Le nombre de collèges et lycées publics a triplé, passant de 294 en 2011 à 902 en 2024. L’enseignement supérieur n’est pas en reste : avec l’achèvement des premières phases des universités de San Pedro et de Bondoukou, et la construction en cours de celle d’Odienné, la Côte d’Ivoire passera de trois universités en 2011 à dix établissements universitaires opérationnels en 2025.
Le secteur de la santé a connu, lui aussi, des avancées notables. Selon les données de la Banque mondiale, la mortalité infantile est passée de 72 ‰ en 2010 à 52 ‰ en 2022. L’espérance de vie à la naissance, qui s’établissait à 55 ans en 2010, atteint 62 ans aujourd’hui, avec une projection de 64,6 ans à l’horizon 2025.
Un rayonnement libéral qui dépasse nos frontières
En 2024, Abidjan a été désignée Capitale mondiale du Libéralisme — une reconnaissance forte du chemin parcouru et du leadership assumé de la Côte d’Ivoire dans la promotion des valeurs libérales. Cette année-là, notre pays a accueilli des événements de portée internationale : le 53e Congrès de l’IFLRY, l’atelier régional de la jeunesse libérale africaine, le 3e sommet RenewPAC, ainsi que plusieurs forums internationaux de haut niveau. Le leadership du Président Alassane Ouattara rayonne désormais bien au-delà de nos frontières. Il incarne un libéralisme africain : pragmatique, inclusif, et profondément enraciné dans les réalités de notre continent.
En tant que représentant du RHDP auprès des organisations libérales internationales, j’ai l’honneur de porter cette vision sur la scène mondiale. À travers mes fonctions de Vice-président exécutif de l’Internationale Libérale et de co-président de RenewPAC (le réseau des parlementaires et leaders politiques libéraux d’Afrique, d’Europe, du Pacifique et des Caraïbes), je m’attache à contribuer, aux côtés du Président Ouattara, au renforcement de l’influence africaine dans les grands réseaux libéraux mondiaux. Nous œuvrons également à la création d’une véritable synergie entre les parlementaires libéraux africains, capables de porter des projets continentaux d’envergure, tels que la libre circulation des personnes et des biens, l’harmonisation des cadres réglementaires, ou encore la modernisation des institutions démocratiques africaines.
Car oui, l’Afrique libérale a sa place dans le concert des nations. Elle a ses idées, ses solutions, sa légitimité. Et elle est désormais écoutée.
2025 : un enjeu qui nous dépasse tous
Le bilan des quatorze années de gouvernance libérale sous la présidence d’Alassane Ouattara, auxquelles j’ai eu l’honneur de participer, témoigne d’une transformation profonde, durable et exemplaire de la Côte d’Ivoire. Les faits sont là : une croissance moyenne supérieure à 7 %, un Indice de Développement Humain en constante progression, des infrastructures modernisées, un système éducatif profondément réformé, et une reconnaissance internationale affirmée.
Le Président Ouattara incarne un engagement libéral concret, rigoureux et efficace, qui a su concilier performance économique, progrès social et stabilité politique. Le libéralisme du RHDP n’est pas un slogan creux : il est une doctrine de gouvernement, une stratégie de transformation, un choix de civilisation. Il a permis à notre pays de sortir de la fragilité pour devenir un modèle de stabilité, de dynamisme et de performance sur le continent.
L'enjeu de l'élection d'octobre 2025 dépasse la simple alternance politique. Il représente un choix de cap, un moment de vérité pour l’avenir. Il s’agit de préserver, consolider et amplifier cet héritage libéral qui fait aujourd’hui de la Côte d’Ivoire un phare du développement en Afrique de l’Ouest.
À l’approche de cette échéance, le choix est clair : poursuivre la trajectoire d’un libéralisme qui a fait ses preuves, ou courir le risque d’un retour en arrière qui compromettrait les acquis de ces quatorze années de transformation.
La Côte d’Ivoire mérite mieux que l’incertitude. Elle mérite la continuité dans l’excellence et l’innovation libérale. L’Afrique aussi.
C’est pourquoi j’exprime ici, avec responsabilité et conviction, mon soutien plein, résolu et engagé à la candidature du Président Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Par Sidi Touré, membre du Directoire du RHDP, vice-président exécutif de l'International Libéral Co-Président de RenewPAC et ministre des Ressources animales et halieutiques