Aide publique aux médias : Méité Sindou présente la nouvelle vision du président de la République
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Faire profiter l'aide publique aux médias, de sorte à les rendre compétitifs, sur le plan éditorial, et économiquement viables ! Ce sont entre autres visées du séminaire organisé, hier dans ses locaux aux 2 Plateaux-Vallons à Cocody, par l’Agence de soutien et de développement des médias (ASDM).
Cette assise dont la cible principale est les chefs d'entreprise de presse imprimée, avait pour objet de présenter la nouvelle philosophie de l’aide publique aux médias.
Pendant les travaux, Méité Sindou, directeur général de l’ASDM, a exposé la nouvelle doctrine de gestion de l’aide publique aux médias en Côte d’Ivoire. Cette doctrine repose sur la vision du Président de la République, Alassane Ouattara, détaillée dans le Plan stratégique de soutien et de développement des médias (PSSDM), pour la période 2024-2026, approuvé par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.
Ce PSSDM, il faut le noter, est structuré autour de six axes de réformes. Ces axes visent à créer des médias éditorialement responsables et économiquement viables dans un environnement concurrentiel et en constante mutation.
Méité Sindou a, surtout, souligné que, bien que l’aide publique aux médias ait longtemps été axée sur le soutien, les évolutions récentes imposent une approche orientée vers le développement.
L'objectif étant de parvenir à diriger les financements vers des projets structurants intégrés dans le cadre programmatique des entreprises, afin d’encourager l’existence de médias citoyens et en responsabilisant davantage les chefs d’entreprises de presse.
Faisant l’historique de l’aide publique aux médias, le DG de l’ASDM a rappelé que celle-ci a commencé en Côte d'Ivoire par « des subventions directes pour soutenir la presse imprimée. Ces subventions visaient à pallier les difficultés financières des médias, assurant uniquement leur survie. Ce soutien s’est ainsi manifesté par des aides financières ponctuelles et des exonérations fiscales visant à alléger le fardeau économique des entreprises médiatiques ».
Des médias au diapason du développement du pays
L’histoire suivant son cours, la création de l'ASDM, en 2022, selon le premier responsable de cette structure, a marqué une étape importante : celle de l’avènement d’une deuxième génération de la gestion de l’aide publique aux médias.
Le 4ème axe de réforme inscrit au Plan stratégique de soutien et de développement des médias, pour la période 2024-2026, est celui des "Financements adaptés au développement des médias", dont l’une des actions prioritaires est l’« Initiative pour la reconstruction de la presse imprimée ». Quand on sait que celle-ci est profondément sinistrée et au bord de la rupture. Cette initiative s’articule autour de plusieurs paramètres telles que: « le montant de la dette entre éditeurs, imprimeurs et distributeur de presse »; « l’effacement de ladite dette » ; « la transformation de cette dette en investissements productifs pour l’ensemble de la chaîne de valeur » ; « la responsabilisation des parties prenantes à l’Initiative » et « le consentement librement et expressément exprimé aux droits et obligations de l’Initiative ».
C’est uniquement dans ce cadre que, selon Méité Sindou et les différents responsables de départements, qui ont eu voix au chapitre, les acteurs de la presse imprimée pourront bénéficier des accompagnements de l’ASDM.
Les échanges qui ont suivi ont permis, aux participants, de mieux s’imprégner de la nouvelle gestion de l’aide publique aux médias et des différentes conditions pour bénéficier de l'accompagnement de l'ASDM. Les chefs d'entreprise de presse imprimée ont adhéré à la nouvelle vision de l'aide publique aux médias, insufflée par le Plan stratégique de soutien et de développement des médias. Car, pour plusieurs d’entre eux, le président de la République, tout en insufflant de multiples réformes dans la vie de la nation, ne souhaite pas que les médias, le quatrième pouvoir, baromètres de la démocratie et du développement, soient la dernière roue du carrosse.
A l’unanimité, l’ASDM et les chefs des entreprises de la presse imprimée ont convenu de poursuivre la réflexion afin qu’aucune question ne soit éludée pour la remise à flot de la presse écrite qui, selon Méité Sindou, est « la mère des médias ».
Le coût total du plan stratégique est estimé à 12 104 350 000 FCFA, dont 5 563 000 000 francs CFA, soit 45,96%, consacrés au secteur de la presse imprimée.
Ce plan vise à reconstruire les capacités des entreprises de médias en leur offrant les moyens nécessaires pour bien se positionner dans la compétition économique mondiale marquée par le libéralisme économique.
Par-dessus tout, dans des échanges francs sans fioritures, les questions liées aux dettes fiscales et sociales, la régularité juridique et déontologique, la distribution, la convention collective… tout a été passé au peigne fin, de sorte que la réflexion soit menée sans choc.
Jean Antoine Doudou