Coopération culturelle Côte d’Ivoire-Japon : Françoise Remarck et Tshibo Abé planchent sur la matérialisation

La fructueuse coopération entre la Côte d’Ivoire et le Japon s’est solidifiée, ces dernières décennies, à plusieurs niveaux, entre autres, sur le plan des infrastructures, la santé, la formation, l’innovation…
Cette coopération s’est surtout renforcée sur le plan culturel et cela a été perceptible lors de la mission de travail effectuée, par la ministre de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire, Mme Françoise Remarck, qui a séjourné, du 23 au 27 mars 2025 au pays du Soleil levant.
Dans le déroulé de cette mission, le 26 mars 2025, la première responsable de la Culture en Côte d’Ivoire a eu une séance de travail avec la ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie, Mme Tishiko Abé.
Après les civilités d’usage, les deux ministres se sont félicitées de la coopération fructueuse entre la Côte d’Ivoire et le Japon et ce, à plusieurs niveaux, entre autres sur le plan des infrastructures, de la santé et de la formation.
Les deux homologues ont également évoqué la force du patrimoine de la culture et de la nécessité de s’appuyer sur ces valeurs au quotidien. Il n’existe pas pour l’heure d’accord culturel entre les deux pays, mais les deux ministres ont indiqué que cela devrait être très rapidement réparé car, il y a de nombreux points de convergences concernant le rôle que joue la culture, la préservation du patrimoine, les bonnes pratiques et expériences à partager. D’ailleurs, l’initiative « Japan Corner », dans l’enceinte de l’Université Félix-Houphouët-Boigny, qui a pour vocation entre autres de dispenser des cours en japonais, d’organiser des manifestations culturelles ivoiro-japonaises, l’atteste.
La ministre Françoise Remarck a également eu un entretien avec le conseiller spécial du président de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (Jica), Toshiyuki Nakamura. La Jica, il faut le noter, accompagne déjà, depuis plus 50 ans, la Côte d’Ivoire à travers une coopération technique multiforme. Les échanges ont porté sur la formation, des pistes de collaboration avec le ministère de la Culture et de la Francophonie, la structuration des Industries Créatives et Culturelles (Icc) et l’innovation. Elle a rappelé toutes les avancées socio-économiques depuis l’arrivée à la magistrature suprême du Président Alassane Ouattara et remercié la Jica pour sa contribution. La Côte d’Ivoire a un leadership réaffirmé au-delà de la sous-région et M. Nakamura a estimé que les défis pour la Jica étaient également d’appréhender les opportunités qui peuvent être offertes aux jeunes en partageant l’expérience du Japon.
Miser sur l’innovation et le numérique !
Ce pays a misé sur la culture, a-t-il précisé, sur ses valeurs tout en intégrant les nouvelles technologies. Il a évoqué l’identification de projets pour une co-construction entre les deux pays. Des échanges, par-dessus tout, il ressort la création d’un lien gagnant-gagnant.
L’innovation était aussi au cœur de cette mission et Françoise Remarck a eu plusieurs entretiens dans ce domaine. Tout d’abord, dans l’après-midi du mardi 25 mars dernier, avec Daistaro Okada, ancien Ceo Square Enix, un acteur majeur du secteur des jeux-vidéos, Bord Director Stribuya. Ils ont discuté du volet de ces jeux- vidéos, du numérique, des pistes de collaboration en particulier pour les jeunes. La ministre a évoqué l’annonce du Président de la République, Alassane Ouattara, (Ndlr : lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2024) qui porte sur la création de « la Cité de l’Innovation et de la Culture ». Ce sujet a également été partagé lors de la rencontre avec le collectif "Team Lab" et la visite du siège et du Musée d’art numérique. Cela a été une expérience sensorielle unique à travers des installations interactives créées par des artistes programmateurs, ingénieurs, animateurs en images de synthèse, mathématiciens et architectes.
La ministre Françoise Remarck souhaitait visiter des structures avec une offre culturelle à l’aide de la technologie. Ce musée reçoit près de 4000 personnes par jour et pour y avoir accès, il faut faire des réservations près de trois mois avant. Par la suite, elle a été reçue, avec les honneurs, au siège de l’Association Min-On par son Président Koyi Yamaguchi. Il a été question de mécénat, de culture et de sa préservation.
Encadrement, formation et échanges mutuels
Ce mécène qui a déjà organisé et permis à plusieurs artistes continentaux de se produire, œuvre dans l’accompagnement culturel et surtout dans l’organisation de concerts sur le continent africain. C’est ce volet qui a retenu l’attention de la patronne de la culture en Côte d’Ivoire, avec la formation des artistes. Les discussions se poursuivront dans quelques semaines à Abidjan.
Enfin, "Japan Connect" présidé par Gnova Dovi Serge, un jeune Ivoirien installé à Osaka, a décidé de donner la chance à d’autres jeunes dans le domaine des nouvelles technologies, des startuppers. D’ailleurs du 3 au 11 février 2025, grâce à l’accompagnement du ministère de la Culture et de la Francophonie, plusieurs Startups ont participé au programme « Startup Mobility Program » pour une immersion dans l’écosystème japonais. Avec comme objectif, transformer cette dynamique en opportunités concrètes et durables favorisant un écosystème entrepreneurial ivoirien compétitif à l’échelle mondiale.
Cette mission en terre japonais a été riche en échanges, en pistes potentielles et concrètes de collaboration autour de la culture qui est essentielle pour tout pays. La ministre de la Culture et de la Francophonie, Mme Françoise Remarck a mis en évidence la politique nationale culturelle et les ambitions de la Côte d’Ivoire. La question pour ce secteur est le financement et le défi de l’employabilité en particulier pour les jeunes pris en compte dans la vision stratégique du chef de l’État, Alassane Ouattara dans le Plan National de Développement 2021-2025. Les Industries Créatives et Culturelles peuvent être un début de réponse (cinéma, musique, design)
Un concert a été offert par l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Japon et l’Association Min-On en l’honneur de la ministre de la Culture et de la Francophonie. Cette soirée a été mémorable à travers la fusion entre des artistes japonais et ivoiriens, entre tradition et modernité, avec le « Nzassa Group Band » dirigé par Oswald Kouamé, reconnu pour être l’un des meilleurs percussionnistes au monde et créateur de sonorités. Pendant une heure, ils ont interprété des morceaux-cultes des classiques ivoiriens tels que "Monouho" de Bailly Spinto, "Missouwa" de Monique Séka, et/ou Sakura Sakura, un chant traditionnel japonais.
« L’Avenir est en Afrique » est un élément fort qui, selon participants et observateurs, ressort de cette mission de Françoise Remarck au Japon.
Tous les interlocuteurs rencontrés ont salué, avec admiration, la stabilité, le développement économique et social de la Côte d’Ivoire sous le leadership avéré du président Alassane Ouattara.
Dans quelques mois, la Côte d’Ivoire est attendue à l’Expo 2025 à Osaka avec honneur qui lui sera fait, le 13 juin prochain, lors de "la Journée de la Côte d'Ivoire" à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, Ticad 9.
Jean Antoine Doudou (Info : Sercom)