Tiapoum : Festival "Carrefour des alliés" 2024 : La Côte d’Ivoire se donne rendez-vous à Edjambo
Faire connaître les fonctions sociales et les valeurs des alliances interethniques comme facteurs de paix ; attirer l’attention de l’opinion sur les dangers des discours de haine ; célébrer la fraternité et la solidarité entre les communautés ; promouvoir le patrimoine culturel et artistique des peuples vivant en Côte d’Ivoire. Ce sont entre autres visées du Festival "Carrefour des alliés" dont la 9ème édition se tient du 14 au 17 aout 2024 à Edjamo, dans la sous-préfecture de Tiapoum, dans la région du Sud-Comoé.
A l’initiative de l’Ong (Organisation non gouvernementale) "Convergence culturelle", ce festival, à caractère intégrateur, est une tribune de rencontres de l’ensemble des communautés vivant en Côte d’Ivoire et qui ont en partage cette pratique sociale multiséculaire. Bien plus, "Carrefour des alliés" constitue, pour l’ensemble des communautés qui viennent des autres régions du pays, une sorte de pèlerinage pour rencontrer l’autre et sa culture, pour apprendre à vivre avec lui dans sa différence et agir ensemble pour consolider la nation ivoirienne.
Ainsi, depuis la première édition, tenue en avril 2015 à Katiola, dans la région du Hambol, au Centre-Nord de la Côte d’Ivoire, "Carrefour des alliés" s’est donné pour ambition de réunir des communautés qui sont toujours venues de plus d’une quinzaine de régions.
C’est en cohérence avec cela que des troupes artistiques, symboles de l’expression culturelle de ces régions, sont en attraction à Edjambo.
Ce festival, il est bon de la noter, a la particularité de partir dans chaque région de la Côte d’Ivoire, à chaque édition, et dans des contrées souvent éloignées des chefs-lieux de région, pour offrir une occasion inouïe, aux différents peuples invités de se frotter les uns aux autres.
Et cela s’inscrit dans la vision des autorités, surtout que la Côte d’Ivoire est un pays aspirant à un développement inclusif qui s’appuie sur tous les piliers de la société au nombre desquels les arts et la culture.
C’est pourquoi, depuis la première édition, tenue en avril 2015 à Katiola, le festival Carrefour des alliés s’est donné pour ambition de réunir des communautés en provenance de plus d’une quinzaine de régions. Ce festival a la particularité de partir dans chaque région et dans des contrées souvent éloignées des chefs-lieux de région pour inviter les peuples qui viennent avec des troupes artistiques, symboles des expressions culturelles de ces régions. Le principe de base est que, pour faire tomber les clichés et les stéréotypes, il faut faire voyager les communautés pour rencontrer d’autres peuples qu’elles connaissent moins.
Initialement domicilié à Katiola, ce festival est relocalisé à Edjambo à partir de cette 9ème édition pour relever de nouveaux défis culturels, sociaux, éducatifs, économiques et environnementaux.
Jean Antoine Doudou
Bon à savoir !
Carte postale d’Edjambo
C’est un gros village du département de Tiapoum, dans le Sud-Comoé. Situé en bordure de la lagune Abi, à environ 53 km du chef-lieu de région, ce village se distingue par son cosmopolitisme ethnique qui a été un atout majeur pour son développement accéléré à partir de 1983.
Le village est doté d’un centre de santé, d’une agence Coopec, d’un château d’eau (1992), d’une seconde école primaire publique, de logements modernes.
Edjambo a abrité un camp militaire à l’époque coloniale. Cet espace qui s’étend sur plus de 1000 ha est, depuis lors, la propriété de l’armée ivoirienne.
Depuis quelques années, ce village est menacé par l’érosion côtière et les eaux de ruissellement vers la lagune. Cela, du fait de la friabilité du sol.
Plusieurs peuples alliés en attraction
Ils viennent de plusieurs régions de la Côte d’Ivoire pour aller à la rencontre de leurs alliés à Edjambo. Les peuples Senoufo du Nord viennent avec "la danse Boloye" pour rencontrer le peuple Gouro du Centre-Ouest qui arrive avec "le Zaouli". Le peuple Akan arrive du Centre et de l’Est avec l’Abodan, à la rencontre des "Hommes panthères" de Liabo (Zoukougbeu), à la rencontre du peuple Atchan du Sud qui vient avec "la Danse guerrière".
En tout cas, l’occasion est ainsi donnée à plusieurs alliés de vivre, à satiété, les alliances interethniques pour mieux se rapprocher les uns des autres.
Les enjeux environnementaux
A Edjambo et les villages tels qu’Allangouanou, Kodjokro et Biléouékro, la lagune est polluée par des activités minières du Ghana voisin.
Ce festival est une tribune pour sensibiliser et attirer le regard des autorités sur cette menace environnementale afin de sortir Tiapoum de cette sclérose afin de tirer un meilleur parti des potentialités que la nature lui a offertes.
Autonomisation de la femme rurale
Tiapoum est une zone agricole où les principales activités des femmes consistent en l’extraction et la commercialisation de l’huile de palme, la fabrication de l’Attiéké, la fabrication de savon traditionnel à base d’huile de palme et les activités maraichères.
Le festival sera mis à profit pour remettre des semences, pour les activités de maraichage, et les équipements pour réduire la pénibilité du travail aux femmes pour la fabrication de l’huile de palme et de fabrication de l’attiéké d’excellente qualité à travers la mise en place d’une unité de production.
Sensibilisation contre la drogue
Dons de livres au Lycée moderne de Tiapoum et au Collège moderne de Nouamou ; un concours du meilleur artiste musicien du département de Tiapoum avec la possibilité d’une entrée en studio pour le vainqueur ; la formation en culture de la paix sont autant d’activités qui mettront en compétition les jeunes des 45 villages du département de Tiapoum pendant le festival.
Des activités culturelles et touristiques
Des formations en peinture, décoration d’intérieur, techniques agricoles, barbecue à la plage, randonnées touristiques sur le flan lagunaire, avec escale à Nouamou, découverte des mets traditionnels, des réserves poissonneuses, la pêche traditionnelle, chants et danses traditionnelles seront entre autres attractions dans "le Village des alliés".
Jad