Amalgame honteux du PDCI à propos de son président illégal : Pourquoi Thiam est indigne d’Houphouët-Boigny

Amalgame honteux du PDCI à propos de son président illégal : Pourquoi Thiam est indigne d’Houphouët-Boigny
Tidjane Thiam n’a pas encore prouvé qu’il est exclusivement ivoirien pour être candidat à la présidence de la République

Une défense mal ficelée. En effet, pour sortir son président illégal d’affaire, le parti doyen a recours à un tour de magie. Dans une déclaration, les hauts représentants de Tidjane Thiam clament haut et fort « s’attaquer à la nationalité de Thiam, c’est s’attaquer à Houphouët-Boigny et renier ce qu’il a été ». Augustin Thiam, gouverneur du district autonome d’Abidjan et aîné du président illégal du parti doyen, s’est aussi invité au débat. Il rappelle que « la capitale de la Côte d’Ivoire porte le nom de la grand-mère de Tidjane Thiam ».  Si on était à un examen, la mention hors sujet serait apposée sur ces deux déclarations. Pour la simple raison que les hauts représentants et Augustin Thiam font la diversion à travers un amalgame qu’on pourrait qualifier de pure manipulation. En effet, personne ne nie à l’ancien patron du Crédit Suisse ses origines ivoiriennes et son lien de parenté avec feu Félix Houphouët-Boigny.

Ceci étant, il convient de rappeler à ceux qui ne le sauraient pas que la nationalité, c’est le lien juridique qu’une personne a avec un pays. Sur cette base, depuis 1980, Tidjane Thiam a prêté allégeance à la France. Il est français en d’autres termes. Lui-même ne nie pas cet état de fait. Dans une courte vidéo, diffusée sur PDCI TV, Tidjane Thiam, le 7 février 2025,  apparait aux côtés de ses deux conseils. Il annonce avoir accompli « une formalité administrative […] prévue de longue date ».

 « Nous avons donc effectué ce matin, en compagnie de mes conseils, une démarche importante dans ce processus et qui est dans le calendrier de mon programme et mon action, qui est prévue de longue date et qui a consisté à déposer ma demande de libération de la nationalité française qui me permettra d'être exclusivement de nationalité ivoirienne au moment de l'élection. Ce qui est une condition d'éligibilité ». Cette déclaration est un aveu que ses partisans refusent d’accepter. Pourtant toute la vérité est là. Le dire n’est pas s’attaquer à Felix Houphouët-Boigny. Le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne  était très attaché à son pays. De 1905 à sa mort en 1993, il portait jalousement dans tout son être sa nationalité ivoirienne. Tout le contraire de Tidjane Thiam. Les personnalités n’ont pas la même fibre pour la Côte d’Ivoire. Houphouët-Boigny incarne la Côte d’Ivoire. Il a servi son pays jusqu’à son dernier souffle. Tout le contraire du président illégal du PDCI qui, en plus d’avoir renoncé à la nationalité ivoirienne (le pays n’admettant pas la double nationalité), a déserté son pays d’origine 23 ans durant.

Les deux hommes n’ont donc pas la même vision. On peut le dire, la panique gagne le PDCI. De plus en plus se rend, le parti se rend à l’évidence que son président illégal ne peut figurer sur la liste électorale, donc pas éligible.   

Ces élucubrations ne peuvent donc pas tirer d’affaire le Français qui est à la tête du parti doyen. Les carottes sont cuites. Surtout qu’à l’intérieur même du PDCI, des voix s’élèvent pour dénoncer la duperie et le dol dont les militants ont été victimes lors du congrès de décembre 2023. Yapo Valérie, secrétaire exécutive du PDCI-RDA, a exigé la démission de Tidjane Thiam de la présidence du vieux parti, le 19 février 2025. Elle a annoncé porter plainte contre « Tidjane Thiam pour tromperie sur sa nationalité, corruption morale, violation des textes du PDCI-RDA et duperie envers les congressistes qui l'ont élu ; contre la direction par intérim du PDCI-RDA, le collège des vice-présidents d'alors, et le comité électoral pour corruption morale, complicité grave portant atteinte à l'honorabilité du parti ».

La sortie des hauts représentants et d’Augustin Thiam est « une tempête dans un verre d'eau ». A l’état actuel des choses, l’ex-patron du Crédit Suisse ne peut s’en sortir. L’évocation du nom de Félix Houphouët-Boigny ne saurait être une panacée. Il faut que Tidjane Thiam assume en toute responsabilité ses choix. C’est cela aussi qui fait la grandeur des grands hommes. 

Thiery Latt