Dérives dans l'espace virtuel-Amadou Coulibaly prévient : "Nous disposons de moyens techniques pour traquer les contrevenants "

Dérives dans l'espace virtuel-Amadou Coulibaly prévient : "Nous disposons de moyens techniques pour traquer les contrevenants "
Le chef de l'État a présidé le conseil des ministres qui arrêté d'importantes décisions

Le gouvernement ivoirien a réaffirmé, mercredi dernier, sa fermeté face aux dérives observées sur les réseaux sociaux, en particulier dans un contexte politique marqué par une montée des tensions à l’approche de l’élection présidentielle. S’exprimant à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a rappelé que "ce qui est interdit dans le monde réel l’est aussi dans le virtuel". Tout en saluant les efforts de sensibilisation menés à travers la campagne nationale "Tous responsables", il a insisté sur l’application rigoureuse de la loi contre les auteurs de fausses informations ou d’incitations à la haine : "Les réseaux sociaux ont déjà causé du tort dans notre pays. Une fausse information avait conduit à des violences contre des ressortissants nigériens, avec un bilan humain. Il est de notre devoir d’éviter que cela ne se reproduise." 

Les autorités, a fait savoir le porte-parole du gouvernement, disposent de moyens techniques pour traquer les contrevenants grâce à l’ANSSI et à la PLCC. Il a aussi précisé que depuis 2023, les peines pour les infractions numériques ont été doublées : jusqu’à 10 ans de prison et 10 millions de francs CFA d’amende.

Interrogé sur l'inscription de la Côte d’Ivoire par l’Union européenne sur la liste des pays à haut risque en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, le ministre Amadou Coulibaly a tenu à relativiser la portée de cette décision. "Ce n’est pas une surprise. Il s’agit d’une mise à jour technique, liée à la décision prise par le GAFI en octobre 2024", a-t-il déclaré. À ce titre, le gouvernement travaille étroitement avec le GAFI à la mise en œuvre d’un plan de 31 mesures. "Les avancées sont très positives, et nous avons bon espoir de sortir prochainement de cette liste", a-t-il assuré. Il a par ailleurs rappelé l’engagement total de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre le terrorisme, soulignant que le pays en subit les conséquences avec plus de 100 000 réfugiés accueillis sur son sol. Sur un autre sujet sensible, celui de la perspective d’une interdiction de séjour pour les ressortissants de 36 pays, dont la Côte d’Ivoire, aux États-Unis, le ministre a tenu à rassurer . "Nous entretenons d’excellentes relations avec les États-Unis. Les exigences posées ne sont pas insurmontables, et nous avons deux mois pour y répondre", a-t-il affiché. Amadou Coulibaly a également appelé les Ivoiriens vivant à l’étranger au respect des lois du pays hôte : "Ceux qui sont en situation régulière n’ont rien à craindre. Ceux qui sont en infraction devront se conformer à la législation locale".

 

 

Popote familiale : 2000 ménages ciblés dès fin juin

Au titre des mesures adoptées, le gouvernement a lancé le projet Popote familiale, un programme d’aide alimentaire et d’hygiène destiné aux ménages vulnérables non couverts par les filets sociaux existants. Ce projet concernera 2 000 foyers répartis sur tout le territoire, qui recevront chaque mois, pendant sept mois, un kit d'une valeur de 50 250 francs CFA. "Comme pour les filets sociaux, les bénéficiaires sont identifiés à la suite d’enquêtes ciblées. Ceux qui sont déjà dans les filets sociaux ne peuvent cumuler cette nouvelle aide", a précisé le ministre. Le coût total du projet est estimé à 647,2 millions de francs CFA, pour une mise en œuvre de fin juin à décembre 2025. Enfin, le gouvernement a adopté un décret instituant le certificat de nationalité numérique et l’attestation récognitive de nationalité, dans le cadre de la modernisation des services publics. Concrètement, une personne déjà détentrice d’un certificat de nationalité valide n’aura plus besoin de refaire une nouvelle demande à chaque fois. Elle pourra obtenir une attestation reconnaissant la validité de son document existant, délivrée sous forme électronique. "Ce système va alléger les procédures et rapprocher l’administration du citoyen. À terme, tout pourra être fait en ligne", s’est félicité Amadou Coulibaly. L’objectif est aussi de constituer une base de données centralisée et sécurisée des certificats de nationalité émis à l’échelle nationale.

 

Rahoul Sainfort