Fonction publique : Les sanctions disciplinaires à l’endroit de certains leaders syndicaux suspendues
« Aucun désordre ne profitera à vos revendications. C’est en toute sérénité que nous pourrons continuer d’avancer. C’est la raison pour laquelle, je pense très honnêtement que les organisations syndicales devront se consacrer sur leurs activités syndicales et professionnelles en 2025 et laisser aux partis politiques le soin de mener leur propre combat. Il n’est pas bon qu’il y ait des amalgames et que l’opinion publique ait des doutes quant à la sincérité de vos actions syndicales ». Voilà qui est clair.
Le jeudi 6 janvier 2025, à l’occasion des échanges de vœux avec les organisations syndicales, à l’immeuble SCIAM, au Plateau, la ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto, a appelé les partenaires sociaux du gouvernement à la retenue et au bon sens. Comme il fallait s’y attendre, l’élection présidentielle prévue se tenir au mois d’octobre 2025, a occupé une place de choix dans le discours de la première responsable de l’administration publique. Il y va, a-t-elle indiqué, de la crédibilité des leaders syndicaux de ne pas se mêler des activités politiques.
2025, a-t-elle déclaré, est une année charnière où les Ivoiriens sont appelés à élire leur nouveau président de la République, un « président capable de continuer de gérer le pays avec pour priorité aussi l’amélioration des conditions de vie et des travails des fonctionnaires et agents de l’Etat ». La démocratie, a insisté Anne Ouloto, triomphera à nouveau. Et, chacun doit jouer sa part pour maintenir le climat social apaisé. « Nous devons faire en sorte que les quelques turbulences de 2025 ne viennent pas troubler les relations entre le Gouvernement et les organisations syndicales », a-t-elle affirmé.
Faisant un bilan du respect de la trêve sociale, elle s’est félicitée de la bonne collaboration entre les faitières syndicale et le gouvernement. Cela, quand bien même 2024 s’est terminée sur « une note mitigée avec la grève des syndicats du secteur éducation-formation et de la santé. Une grève « illégale » mais vite contenue.
C’est pourquoi en 2025, un atelier, a-t-elle annoncé, sera organisé pour évaluer les acquis de la trêve sociale et identifier les points de faiblesses. Car a-t-elle convenu, ce sont ces déficiences qui ont conduit au doute avec pour conséquence la grève.
La ministre Anne Ouloto a invité l'ensemble des fonctionnaires à privilégier la voie du dialogue dans la recherche de solutions aux révendications (Ph Dr)
En tout état de cause, elle a exhorté les syndicats à faire confiance au Gouvernement et au Président de la République. « Je reste convaincu que les autres avantages que vous enregistrerez, vous les obtiendrai en toute sérénité, sans menace de grève, sans pression aucune. Le gouvernement s’est engagé à offrir la paix sociale à la population, en se donnant les moyens d’obtenir cette paix sociale. Nous devons renforcer notre collaboration. Les attentes sont nombreuses et légitimes, le Gouvernement est attentif à vos préoccupations. Il travaille à l’examen de toutes les revendications », a-t-elle affirmé.
Pour donc bien commencer l’année 2025 avec le monde syndical, Anne Ouloto a annoncé la suspension des procédures disciplinaires à l’endroit des certains responsables syndicaux meneurs de la « grève illégitime de 2024 ». Elle a aussi fait don de 10 millions FCFA aux faitières et organisations syndicales présentes à la cérémonie.
Les organisations syndicales, à travers leur porte-parole du jour, Zadi Gnagnan, ont exprimé leur gratitude à leur tutelle. Elles se sont engagées à respecter la trêve sociale signée avec le Gouvernement.
Bien avant, le professeur Traoré Favien, conseiller technique en charge du monde syndical, est revenu sur les grand acquis de la trêve sociale signée en 2022 entre le gouvernement et les faitières syndicales. Il s’agit entre autres de l’extension de l’indemnité de logement à l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat, la revalorisation de la prime mensuelle de transport, la revalorisation de l’allocation familiale et l’instauration d’une prime de fin d’année, représentant le 1/3 du salaire indiciaire mensuel. Le respect de tous les engagements par l’Etat, a-t-il cité, se chiffre à 1 100 milliards FCFA.
DM