Condition de la femme ivoirienne : De grands pas ont été posés, mais il en reste encore
La communauté internationale célèbre aujourd’hui la 48è édition de la Journée Internationale des Droits de la Femme. Partout dans le monde, tout comme en Côte d’Ivoire, ce 8 mars sera encore l’occasion de faire le bilan sur les acquis de la femme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation de la femme ivoirienne a considérablement évolué durant ces 10 dernières années. Toutefois, des progrès restent encore à accomplir.

Le samedi 08 mars 2025, la Côte d’Ivoire aura les yeux tournés vers Dimbokro. Cette ville du centre du pays abritera ce jour les festivités officielles de la Journée Internationale des Droits de la femme (JIF). Ce sera encore l’occasion pour le gouvernement, à travers le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et les activistes de la cause féminine de faire le bilan en ce qui concerne l’amélioration de la condition de la femme ivoirienne. Cela, 30 ans après la déclaration de Beijing. C’est donc à juste titre que le thème national de la 48è édition de la JIF est « Droits de la Femme en Côte d'Ivoire 30 ans après Beijing : réalisations et stratégies pour l'avenir ». Pour la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, il n’y a pas de doute la JIF 2025 sera l’heure du bilan. « Ce thème nous invite à faire un bilan des progrès accomplis tout en définissant les priorités pour l’avenir », déclarait-elle lors du lancement des festivités, le jeudi 16 janvier 2025, à Abidjan.
Pour la première défenseure des droits de la femme en Côte d’Ivoire, la condition de la femme ivoirienne a beaucoup évolué depuis la conférence de Beijing, en 1995.
Des progrès significatifs
Et, Nassénéba Touré d’énumérer les acquis obtenus par les femmes sous la mandature du Président de la République Alassane Ouattara. A commencer par l’autonomisation économique des femmes devenue une réalité grâce à des initiatives comme le Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), lancé par la Première Dame Dominique Ouattara. Le FAFCI a permis à plus de 500 000 femmes de développer des activités génératrices de revenus (AGR).
Au plan institutionnel, l’on peut noter l’intégration des femmes dans des secteurs autrefois réservés aux hommes. Notamment la gendarmerie, l’École Militaire Préparatoire Technique (EMPT) de Bingerville. Par ailleurs, le renforcement du cadre juridique, avec des lois innovantes sur la succession, la filiation, le mariage et la lutte contre les violences basées sur le genre a connu une véritable avancée.
La loi garantissant un quota de 30% de femmes sur les listes électives permet l’augmentation de la représentation des femmes dans les instances de
décision. Côté éducation, la réduction des écarts de scolarisation entre les filles et les garçons, notamment dans les zones rurales, a été rendue possible grâce à des programmes d’éducation ciblés.
Aussi, la volonté politique du Président de la République permet aujourd’hui une augmentation du nombre de femmes aux postes de responsabilité et en politique, grâce à des nominations et à des lois favorables. Ce renforcement du cadre normatif permet de protéger les droits des femmes.
« Ces réalisations, fruit d’une vision claire et d’une détermination sans faille, traduisent la volonté de notre pays à respecter ses engagements internationaux, notamment ceux pris dans le cadre des Objectifs du Développement Durable (ODD) », a souligné la ministre de la Femme. Et de souligner que ces acquis considérables font de la Côte d’Ivoire un exemple à suivre dans le monde et reflètent la vision du chef de l’État, Alassane Ouattara dont les efforts ont été couronnés par le rapport sur l’indice des institutions sociales et égalité des genres, SIGI 2023 de l'OCDE. Ce rapport place la Côte d'Ivoire en tête des pays africains dans la lutte contre les discriminations à l'égard des femmes et des filles. Confirmant ainsi une dynamique positive amorcée depuis plusieurs années.
Encore des efforts à faire
Si tout semble lisse, force est de reconnaitre qu’au niveau des statistiques, des efforts restent encore à faire. L’écart au niveau des statistiques demeure toujours grand entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans plusieurs secteurs. Comme l’a signifié la ministre de la femme, « malgré ces avancées, des défis importants subsistent. Les inégalités de genre persistent dans de nombreux domaines ».
Au plan politique (participation des femmes à la vie politique), les chiffres se présentent comme suit pour l’année 2023 : 24 femmes sénatrices sur 99 sénateurs, soit 24,24% ; 32 femmes députées sur 254 élus à l’Assemblée Nationale, soit 12,60% ; 25 femmes maires sur 201 élus locaux, soit 12,44% ; 02 femmes présidentes de conseils régionaux sur 31 régions, soit 6,45%. Dans l’administration publique la situation n’est non pas reluisante.
Seulement 6 femmes ministres sur 33 au gouvernement actuel, soit 18,18%. Il en est de même au niveau des directeurs de cabinet. Dans la Fonction publique, sur un effectif total de 274 131 fonctionnaires en 2024, 112 560 sont des femmes, soit 41,06%, contre 83 166 femmes fonctionnaires sur un effectif total de 235 125, soit 35,37% en 2021.
Au niveau des jeunes filles, on est aussi loin du compte, même si les chiffres ont sensiblement évolué. Dans le primaire, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) des filles est de 109,52% en 2023-2024 contre 100,27% en 2019-2020. Le Taux d’Achèvement au Primaire (TAP) des filles est de 86,22% en 2023-2024 contre 82,54% en 2019-2020.
Dans le secondaire second cycle le TBS des filles est de 36,95% en 2023-2024 contre 34,2% en 2019-2020. Le Taux d’Achèvement au Secondaire (TAS) des filles est de 43,36% en 2023-2024 contre 32,6% en 2019-2020.
Heureusement qu’au niveau économique, les femmes commencent à s’affirmer. Leur participation aux marchés de l’emploi est ainsi passé de 46% en 2021 à 51% en 2022.
Au vu de ces avancées et du vent qui leur est favorable sous le Président de la République Alassane Ouattara, il appartient aux femmes de continuer à travailler pour améliorer leur représentativité dans les sphères décisionnelles. En cela, elles peuvent compter sur le premier des ivoiriens, qui est l’un des premiers chefs d’Etat africains à être désigné HeForShe (lui pour elle) par ONU Femmes.
DM