Education-Baisse des cas de grossesses en cours de scolarité : La ministre Mariatou Koné invite le CNDH à s’approprier sa méthodologie

Le phénomène des grossesses en cours de scolarité connait une tendance baissière significative depuis ces deux dernières années. Et ce, contrairement aux chiffres annoncés par le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) dans un communiqué de presse rendu public le 26 juin dernier. La ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA), Pr Mariatou Koné, récusant catégoriquement ces chiffres, a invité les gestionnaires du CNDH à une confrontation des méthologies sur la collecte des données. En effet, le ministère de l’Education nationale a affirmé qu’il y a eu moins de cas de grossesses enregistrés cette année comparativement aux deux années antérieures.
Selon la ministre Mariatou Koné, le nombre de cas a chuté de 6 681 en 2022-2023 à 4 266 en 2024-2025, soit une baisse de 36,5%. Ce qui n’empêche cependant pas la poursuite de l'objectif qui est zéro grossesse et tolérance zéro. Mais pour y parvenir, le ministère de l'Éducation nationale et de l'Alphabétisation a élaboré, avec l'appui des partenaires, une stratégie avec une méthodologie aussi scientifique que rigoureuse pour la gestion de ce phénomène. La méthodologie, selon la ministre Mariatou Koné, permet de crédibiliser toute enquête. Ainsi, de l'élaboration de questionnaires à la mise à jour de la base de données, le ministère procède régulièrement à la formation et au déploiement des coordonnateurs statistiques et des coordonnateurs en charge de la mutualité et des œuvres sociales dans les 41 directions régionales de l'Education nationale et de l'Alphabétisation (DRENA) et dans les 320 inspections de l'enseignement préscolaire et primaire (IEPP) que compte la Côte d'Ivoire. A cela s’ajoutent les campagnes de sensibilisation à l’endroit de tous les acteurs. La collecte de données se fait au sein des établissements scolaires auprès de la population cible que constituent les élèves, les enseignants et le personnel d'encadrement, ainsi que dans les services de mutualité des œuvres en milieu scolaire. En tout cas , un véritable maillage efficient axé sur une métrologie scientifique répondant aux normes internationales. Notons que la collecte du ministère se fait tout au long de l’année scolaire et non par échantillonnage encore moins par voie déclarative. Le ministère dispose dans sa base de données de la liste nominative de toutes les filles ayant contracté une grossesse en cours de scolarité. Et cela permet leur réintégration dans le système scolaire après avoir bénéficié d'un report de scolarité. Etant entendu qu'elles ne sont pas exclues.
Il faut noter que tous ces efforts ont été salués par les partenaires au développement notamment l'UNFPA, les États-Unis, l’UNESCO, le Canada, le Réseau des organisations de la société civile (ROECI), les organisations non gouvernementales et bien d'autres. Il faut rappeler au passage que les données fournies par la Direction des Etudes, des Stratégies, de la Planification et des Statistiques (DESPS) pour les trois dernières années lors de la réunion se présentent comme suit : en 2022-2023 (1 419 897 filles inscrites), le nombre de filles enceintes représentait 0,47% de l’effectif total des filles inscrites au secondaire, soit environ 5 cas de grossesses pour 1000 filles inscrites ; en 2023-2024 (1 505 190 filles inscrites ), le nombre de filles enceinte représentait 0,36% de l’effectif total des filles inscrites au secondaire, soit environ 4 cas de grossesses pour 1000 filles inscrites. Quant à l’année scolaire 2024-2025, il y a eu 1 539 442 filles inscrite et le nombre de filles enceintes représente 0,28% de l’effectif total des filles inscrites au secondaire, soit environ 3 cas de grossesses pour 1000 filles inscrites.
Autant d’informations qui ont été mises à la disposition du Conseil National des Droits de l'Homme, le mercredi 2 juillet dernier par la ministre Mariatou Koné qui recevait sa présidente, Mme Namizata Sangaré. Le CNDH a salué et félicité la première responsable du système éducatif ivoirien pour ses actions et les réformes initiées pour une école de qualité . La ministre de l’ Education nationale a suggéré une collaboration étroite avec la CNDH avant toute enquête afin de communiquer des chiffres qui reflètent la réalité.
Anzoumana Cissé