Érosion côtière : Le CESEC touche du doigt les réalités des villages du Sud-Comoé 

Érosion côtière : Le CESEC touche du doigt les réalités des villages du Sud-Comoé 
Le président du CESEC et sa délégation ont sillonné les villages impactés 

La mer gagne du terrain au fil des années. Et, les villages situés sur le littoral dans la région du Sud-Comoé sont en péril. Pour mesurer l’ampleur du drame écologique, une forte délégation du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), conduite par le président de la chambre consultative, Eugène Aka Aouélé, a visité hier lesdits villages. Ce, dans les cadres des visites de terrain de l’institution à l’effet de formuler des avis pertinents à l'exécutif dans la résolution des préoccupations des populations. Ainsi, le président du conseil régional du Sud-Comoé et ses collaborateurs du CESEC ont sillonné Assouindé, Babianeha et Sagbadou dans la commune d’Assinie Mafia où la lagune et la mer menacent sérieusement l’existence humaine.
 Accompagné des autorités administratives, religieuses et coutumières de la région, du chef de mission de l’organisation pour les migrations (OIM), le président Eugène Aka Aouélé et son équipe ont constaté les dégâts causés par l’érosion côtière avec leurs cortèges de désolation et surtout d’inquiétude des populations impactées. « En venant ici, nous avions une idée de l’ampleur du phénomène. Mais après cette visite, nous avons une meilleure appréciation de la réalité du terrain. Les sites que nous avons pu visiter, malheureusement, subissent le phénomène de l’érosion côtière qui affecte nos littoraux qui représente, non seulement une menace environnementale, mais aussi un défi socio-économique majeur », a-t-il affirmé. Avant d’inviter à une action concertée de l’Etat, des communautés villageoises et de la communauté internationale pour contrer le phénomène. Selon lui, face à la menace, la Côte d'Ivoire a  mis en œuvre plusieurs actions concrètes et diversifiées. Entre autres, des infrastructures telles que des brise-lames et des épis installées dans des zones vulnérables comme Grand-Bassam, Assinie et San Pedro, afin de diminuer l’impact des vagues.


Par ailleurs, a-t-il ajouté, des initiatives de reboisement, avec les plantations de mangroves, ainsi que d’autres espèces végétales adaptées ont été déployées pour stabiliser les sols et créer une barrière naturelle. De même, des projets de développement durable, notamment dans le cadre de l’économie bleue ont été mis en place pour préserver la biodiversité marine et les récifs coralliens. Mais, à l’en croire, la pérennité de ces efforts repose sur des financements continus et une adaptation aux défis climatiques actuels. “Il demeure urgent d’agir de manière concertée et proactive. La coopération internationale est primordiale, en ce sens, et c’est pour cela que je salue, encore une fois, la présence du chef de mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations, car ce problème dépasse nos frontières et nécessite une approche coordonnée. Par ailleurs, la sensibilisation et la mobilisation de toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales, les acteurs économiques et les organisations non gouvernementales restent des nécessités si nous voulons trouver des solutions résilientes, durables et profitables à tous”, a-t-il indiqué.
Aussi, les chefs des villages visités et le maire de la commune d’Assinie Mafia, Pierre Magne ont embouché la même trompette pour appeler à l’aide. Car, selon eux, si rien n'est fait les villages disparaîtront dans une dizaine d'années.


Lacina Ouattara