Interview-Sidi Tiémoko Touré (vice-président de l'Internationale Libérale) : « Alassane Ouattara incarne un engagement libéral concret et efficace »
Cadre du RHDP, Sidi Tiémoko Touré a été élu le 1er décembre 2024 à Santiago au Chili en tant que vice-président de l'Internationale Libérale. Il s’est engagé à dynamiser le mouvement libéral ivoirien et les réseaux libéraux africains. Dans cet entretien, le ministre des Ressources animales et halieutiques partage sa vision, ses priorités et explique comment la Côte d’Ivoire, sous le leadership affirmé du Président Alassane Ouattara, est devenue un modèle libéral authentique et pragmatique, ouvert à l'expérience d'autres courants politiques. Entretien !

Le Patriote : Il y a quelques mois, vous avez été élu vice-président exécutif de l'Internationale Libérale. Cela est historique. Comment percevez-vous cette élection ?
Sidi Tiémoko Touré : C'est une victoire qui dépasse ma personne. Elle consacre la vision libérale portée par le Président Alassane Ouattara et le RHDP, et toute la communauté libérale ivoirienne et africaine. C'est aussi une reconnaissance du dynamisme de la Côte d'Ivoire dans les cercles libéraux internationaux. Cette élection positionne notre pays comme un acteur majeur du libéralisme en Afrique.
LP: Quel est l'héritage libéral que vous portez ?
STT : Je suis l'héritier d'une double tradition. D'abord celle du Président Félix Houphouët-Boigny, poursuivie aujourd'hui par le Président Alassane Ouattara, qui a toujours fait du libéralisme un pilier du développement de la Côte d'Ivoire. Regardez notre région en Afrique de l'Ouest : après les indépendances, certains pays voisins ont fait le choix de la fermeture, du repli sur soi et de l'étatisme économique. La Côte d'Ivoire, elle, a choisi l'ouverture et le libéralisme. Aujourd'hui, les résultats sont là : notre pays est devenu une référence en matière de création de richesses et de développement économique.
Mon engagement libéral est une histoire de conviction et de progression constante. De militant de base à des responsabilités internationales, j’ai gravi chaque marche avec détermination et fidélité à nos valeurs.
En juin 1994, j’ai rejoint le RDR, premier parti libéral de Côte d’Ivoire. Aux côtés des pionniers, dont feu Djeni Kobina, j’ai contribué avec d’autres jeunes de ma génération à construire et structurer le Rassemblement des Jeunes Républicains (RJR). Président de la section Cocody-Aghien, puis président intérimaire national en 1996, ces premières responsabilités ont forgé mon engagement libéral.
Dès 1998, j’ai franchi une nouvelle étape en créant l’Organisation des Jeunes Libéraux de Côte d’Ivoire (OJLCI), afin de rassembler la jeunesse libérale au-delà des clivages partisans. Cette organisation, aujourd'hui dirigée par Ouattara Idriss, continue activement son travail de promotion des valeurs libérales auprès des jeunes générations. Cette vision d’unité m’a également conduit à élargir l’horizon, avec la création de l’Organisation des Jeunesses Libérales d’Afrique (OJLA) à Dakar en 2004, que j’ai eu l’honneur de présider jusqu’en 2007.
Mon engagement s’est ensuite internationalisé : d’abord au sein de la Fédération Internationale des Jeunesses Libérales (IFLRY) entre 2006 et 2008, puis en tant que trésorier de l’Internationale Libérale (LI) de 2012 à 2014. En parallèle, dès 2006, le Président Alassane Ouattara, alors président du RDR, m’a fait l’honneur de me nommer chef de cabinet, poste que j’ai occupé jusqu’en 2011, conciliant vision globale et action concrète.
Aujourd’hui, avec près de 30 ans d’engagement ininterrompu, j’ai gravi chaque échelon, « tout droit, sans sauter d’étapes », porté par une seule conviction : le libéralisme est la voie du progrès. C’est un parcours construit patiemment, dans la continuité et la cohérence, au service de valeurs et d’une ambition claire : celle de promouvoir un libéralisme authentiquement africain, pragmatique et profondément enraciné dans nos réalités sociologiques et culturelles.
LP : Quelles sont vos priorités pour ce mandat ?
STT : J'ai trois priorités majeures, toutes ancrées dans une vision concrète du libéralisme africain. Premièrement, renforcer l'influence de l'Afrique au sein des réseaux libéraux internationaux. Cela passe par une présence accrue dans les instances de décision et une meilleure visibilité de nos succès et innovations politiques. Pour y parvenir, nous devons élargir et faire grandir la communauté libérale ivoirienne et africaine, notamment à travers la formation. C'est pourquoi je mènerai un travail de lobbying et de plaidoyer auprès des partis membres de l'Internationale Libérale pour la création de l'Académie Africaine de Leadership Politique Alassane Ouattara.
Deuxièmement, créer une synergie entre les parlementaires libéraux africains. L'objectif est de constituer un groupe cohérent capable de porter des projets continentaux, notamment sur des questions essentielles comme la libre circulation des personnes et des biens, ou l'harmonisation de nos cadres réglementaires.
Enfin, ma troisième priorité est de lancer une commission dédiée à la souveraineté alimentaire. C'est un enjeu vital pour notre continent qui dispose de 60 % des terres arables mondiales non exploitées. Cette commission travaillera sur des solutions libérales pour moderniser notre agriculture et assurer notre autonomie alimentaire.
LP : La Côte d'Ivoire peut-elle devenir un hub du libéralisme en Afrique ?
STT : Elle l'est déjà ! En 2024, la Côte d'Ivoire a été déclarée « Capitale mondiale du Libéralisme » et cette dynamique se poursuit en 2025. Nous avons accueilli plusieurs événements majeurs comme l'atelier régional de la jeunesse libérale africaine et le 53ème Congrès de l'IFLRY à Abidjan. Cette année encore, notre agenda international est chargé. Sous le leadership du Président Ouattara, notre pays s'impose naturellement comme la référence libérale en Afrique. Alassane Ouattara incarne un engagement libéral concret et efficace.
LP : Certains critiquent le libéralisme comme étant trop proche du capitalisme. Que leur répondez-vous ?
STT : C'est une confusion fréquente qu'il faut clarifier. Le libéralisme est avant tout une philosophie politique, une conception ou une façon de voir la société qui défend les libertés individuelles, le pluralisme et l'encadrement de l’exercice du pouvoir d'État pour éviter les abus. Contrairement au capitalisme qui est une doctrine qui ne se préoccupe que du profit, le libéralisme met l'accent sur l'équilibre entre liberté économique et bien-être collectif.
Le libéralisme prône le libre marché et la libre concurrence, tandis que le capitalisme peut chercher à fausser le marché tant que cela est à son profit. Nous, libéraux, défendons la concurrence loyale et l'ouverture du marché pour que chacun ait sa chance. C'est la méritocratie que nous promouvons!
Prenez l'exemple de la Côte d'Ivoire : notre modèle libéral combine croissance économique et développement social, qui renforce les capacités nationales et améliore les conditions de vie pour garantir l'égalité des chances et permettre à chacun de trouver sa place. Le libéralisme, c'est aussi créer un environnement propice aux entrepreneurs et aux créateurs de richesses, tout en s'assurant que cette création de richesse profite à l'ensemble de la société. C'est ça, le vrai libéralisme : la liberté au service du développement humain.
LP : Le RHDP entretient également des relations avec des organisations politiques d'obédiences non libérales telles que le Parti Communiste Chinois (PCC), l'ANC d’Afrique du Sud ou encore l'Internationale Démocrate Centriste (IDC). Cette ouverture est-elle compatible avec votre identité libérale ?
STT : Absolument, et il convient de le préciser sans ambiguïté : le RHDP reste profondément attaché aux principes libéraux et le Président Alassane Ouattara est lui-même un libéral convaincu, pleinement engagé pour la Côte d’Ivoire.
Notre vision du libéralisme est pragmatique, enracinée dans les réalités sociologiques et culturelles africaines, loin de tout dogmatisme idéologique. Cette ouverture vers des organisations politiques d’autres obédiences s’explique précisément par notre volonté constante d’évaluer et d’apprendre des résultats concrets de gouvernance ailleurs dans le monde. Nous observons attentivement toutes les expériences, même celles qui ne relèvent pas du libéralisme, afin d'en tirer les meilleures pratiques et les leviers les plus efficaces pour le développement.
Cette démarche permet au RHDP de formuler une voie libérale authentique et originale, parfaitement adaptée à la Côte d’Ivoire et à l’Afrique. Notre objectif ultime reste toujours le même : garantir durablement le développement et le bien-être concret des populations.
LP : Quels messages souhaitez-vous porter à l'international ?
STT : Je veux montrer que l’Afrique est prête à être un moteur du libéralisme mondial. Nos valeurs de liberté, de démocratie et de progrès économique résonnent parfaitement avec les principes libéraux. La Côte d’Ivoire en est un exemple concret avec une croissance régulière de 7 à 8 % ces dernières années, une amélioration continue du climat des affaires et des avancées significatives en matière de gouvernance démocratique. Dans ce cadre, je me mets à la disposition du Président de la République pour porter sa vision et celle de la Côte d'Ivoire dans les instances internationales. Notre pays a une expérience unique à partager : celle d'un libéralisme adapté aux réalités africaines, capable de générer croissance et inclusion sociale.
LP: Quelle est votre vision pour 2026 ?
STT : D’ici 2026, je souhaite avoir contribué à renforcer significativement la représentation africaine au sein des instances dirigeantes de l’Internationale Libérale, à travers une présence accrue de nos cadres libéraux africains et par des initiatives concrètes telles que l'Académie Africaine de Leadership Politique. Je veux également que le libéralisme africain soit reconnu comme une réponse efficace et innovante aux défis globaux tels que la souveraineté alimentaire, la transition écologique ou encore la gouvernance démocratique. Je veux aussi que la Côte d'Ivoire soit définitivement établie comme la capitale intellectuelle du libéralisme africain, un lieu où se pensent et se construisent les solutions pour l'avenir de notre continent.
LP : Un dernier mot sur votre mandat ?
STT : Ce mandat est une responsabilité que j'aborde avec humilité mais aussi avec détermination. Je veux être le porte-voix d'une Afrique qui gagne, d'une Afrique qui innove, d'une Afrique libérale qui contribue activement aux grands débats mondiaux. Cette élection est aussi une reconnaissance du leadership du Président Alassane Ouattara et de la crédibilité de la Côte d'Ivoire sur la scène internationale. Mon engagement sera total pour faire rayonner les valeurs libérales africaines, créer des ponts solides entre nos nations et démontrer concrètement que le libéralisme à l'africaine est une voie d'avenir. Un nouveau chapitre s'ouvre aujourd'hui : mobilisons-nous tous ensemble pour écrire cette belle histoire du libéralisme africain !
Par Thiery Latt