Interview-Serey Doh Célestin (président du conseil régional du Guémon) : « On ne peut pas laisser Alassane Ouattara et retourner dans les ténèbres »
Dans cette interview, le président du conseil régional du Guémon, Serey Doh Célestin, fait un point des réalisations gouvernementales et de ses actions depuis qu'il a pris les rênes de la région en 2018. Il ne manque pas d'évoquer les œuvres qui ont contribué à pacifier la région et d'inviter la population à adhérer à la politique du Président Alassane Ouattara pour le bonheur du Guémon.
Le Patriote : Le district des Montagnes a décidé de rendre hommage au président de la République le 14 septembre. Quel sens donnez-vous à cette activité ?
Serey Doh Célestin : Nous sommes animateur d'un grand parti politique appelé le RHDP qui a à sa tête un grand homme, le Dr Alassane Ouattara, de surcroît Président de la République de Côte d'Ivoire. Nous avons décidé à l'unanimité, élus, cadres, populations du district des Montagnes, de rendre un vibrant hommage à Son Excellence Alassane Ouattara pour les énormes sacrifices qu'il a consentis au titre du développement de la Côte d'Ivoire et en particulier du district autonome des Montagnes. Depuis belle lurette, nous avions un seul nom de bâtisseur mais malheureusement qui n'est plus de ce monde. J'ai nommé Son Excellence feu Félix Houphouët Boigny qui a vraiment amorcé le développement de notre pays, la Côte d'Ivoire. Après il y a eu certes des présidents qui lui ont succédé. Mais les Ivoiriens, à l'unanimité, toutes religions confondues, toutes ethnies confondues, tous partis politiques confondus, reconnaissent qu'après Félix Houphouët Boigny, son digne héritier qui continue en profondeur le travail qu'a entamé notre père de la nation, c'est évidemment le Dr Alassane Ouattara. Hier dans le Guémon, nous étions dans le noir. Nos villages étaient pratiquement dans le noir. Même les sous-préfectures se trouvaient dans le noir. Hier nous ne pouvions pas pratiquer nos pistes villageoises et c'est ce qui, en tant que premier agent de développement de la région du Guémon, m’avait obligé à distribuer des motos par-ci et par-là. Parce qu’aucun véhicule ne pouvait prendre nos pistes villageoises pour transporter les hommes mais en même temps les productions de nos paysans pour servir les marchés. Mais grâce à Alassane Ouattara aujourd'hui, une voiture, quelle que soient sa nature et sa petitesse, permet aux cadres de rallier leurs villages en cas d'événements. Les centres de santé sont construits un peu partout. Il (le chef de l'État) a décidé donc de mettre les centres de santé non loin des populations pour un meilleur suivi de leur santé. Nous avons, dans le Guémon, 23 sous-préfectures. À ce jour, toutes ces sous-préfectures sont pourvues en collège de proximité. Nos enfants qui, autrefois admis au collège, étaient parachutés à Korhogo, à Boundiali, à Dabou pour ne pas dire très loin de leurs lieux de naissance, sont aujourd'hui près de leurs parents. Cela leur permet de continuer en toute sécurité et dans les conditions requises leurs études. Hier les populations avaient une autre vision. C'était de suivre un type de cadre et de politicien. Mais depuis qu'elles ont découvert les empreintes de cet homme au titre du développement, tout le monde s’accorde à dire que c'est maintenant la Côte d'Ivoire, après Houphouët-Boigny, connait le digne héritier de celui-ci. On dira "Oui c’est son travail qu’il fait". Mais en réalité, il y a des gens que nous avons votés mais le pays et particulièrement notre district est resté très en retard et enclavé. Mais en quelques mandats seulement nous voyons qu’il y a un homme qui, de par son engagement, sa philosophie, peut donc apporter la lumière aux populations. Nous sommes moralement obligés de dire merci à ce bienfaiteur. Et donc les tournées que nous sommes en train de faire avec mes aînés, la ministre d'État Anne Ouloto, le ministre-conseiller Mabri Toikeusse, le ministre - gouverneur Albert Flindé, le chef de cabinet du Président de la République Claude Sahy et moi- même ont pour seul objectif la mobilisation des populations qui n'attendent elles - mêmes que ça pour dire mille fois merci au Président de la République afin qu'il continue l'œuvre gigantesque qu'il a commencée. Ce sera le 14 septembre à la place Félix Houphouët-Boigny à Guiglo.
LP: Ce sera bientôt la révision de la liste électorale. Comment le coordinateur principal du RHDP pour la région du Guémon que vous êtes préparez-vous cette opération capitale ?
SDC: J'ai toujours une stratégie qui m'a permis de ne pas échouer. Avant que les batailles ne commencent, par anticipation, mon équipe et moi, nous attaquons déjà le sujet. Parce qu’ on sait que le chef, c'est-à-dire le Président de la République, nous donnera un mot d'ordre dans ce sens. Donc nous avons toujours agi par anticipation. Ceci pour dire que le mois dernier nous avons pourvu en matériel roulant, c'est-à-dire des motos, tous les animateurs des structures techniques de notre parti politique. Nous leur avons distribué des dizaines de smartphones avec connexion et nous leur avons donné de l'argent pour qu'ils puissent commencer le travail que nous leur avons confié. La dernière distribution de ce même matériel a eu lieu récemment. Pour dire qu'avant même qu'on nous donne la date du début et de la fin du processus électoral, Dr Serey Doh et son commando, comme je les appelle, ont déjà commencé à faire le travail. La mobilisation est de taille, nous avons sillonné tout le Guémon en animant des meetings et en donnant la saine information aux populations. À savoir pourquoi les gens doivent s'enrôler, pourquoi les nouveaux majeurs doivent avoir des papiers, pourquoi ceux qui ne figurent pas sur la liste électorale doivent se préparer à le faire. Pendant que d'autres boycottent, nous sommes en train d'encourager nos militants à s'inscrire massivement. Donc ce qu’une personne était en train de faire, lorsqu’on lui demande de le faire, ça ne fait qu'améliorer la situation. Pour qu’au soir du processus nous soyons convaincus que dans le Guémon, nous avons le potentiel humain qui va porter un coup K.O notre candidat à la tête de ce pays.
LP: Concernant le parti, il y a l'opération e- militant qui a été lancée. Comment avance le recensement des militants dans la région ?
SDC: Elle avance très bien. Avant il se posait quelques petits problèmes techniques. Nous nous sommes référés au secrétariat exécutif qui a outillé nos techniciens pour faire avancer les choses. Le Guémon est aujourd'hui à un niveau au-dessus de la moyenne. D'ici peu, nous allons atteindre notre vitesse de croisière.
LP: Le 14 juillet à Bonoua, Laurent Gbagbo a appelé à une union de l'opposition pour dégager le RHDP du pouvoir. Craignez-vous une alliance de l'opposition ?
SDC: J'ai pour principe, et c'est valable pour le Dr Alassane Ouattara, que quelle que soit la taille de l'adversaire, il faut lui donner le respect dû à son rang. Mais en réalité lorsque vous regardez la cartographie des élections locales-ce n'est pas nous (RHDP) qui la dessinons, c'est l'expression de ce qui est- et que quelqu'un qui n'a même pas eu un seul président de région, qui s'est limité seulement à avoir un maire chez lui, dit qu'il va chasser le RHDP du pouvoir, laissez les gens rêvasser. Le rêve est permis mais c'est la faisabilité sur le terrain qui est réelle et qui peut poser problème. Donc tout bon politicien ou démocrate ne doit pas s'offusquer face à un quelconque appel. Regardez un peu l'histoire de la Côte d'Ivoire. Le rassemblement pour chasser tel ou tel du pouvoir. Moi j'aurais souhaité que le Président Gbagbo expose les raisons pour lesquelles Alassane Ouattara qui aujourd'hui est félicité par la population, les Ivoiriens vont le laisser. Et pour qui. Ce qui est intéressant, c'est que tous ceux qui s'agitent aujourd'hui, je veux parler des partis politiques, ont au moins géré ce pays. Mais quand on fait la comparaison des gestions, il n'y a pas match. Donc les gens peuvent s'agiter, et c'est normal qu'ils s'organisent, mais l'alassanisme c'est être efficace, être silencieux mais amener l'autre à voir à travers les résultats. Nous n'avons pas besoin d'appeler à une certaine union. Mais quand vous regardez les partis d'en face qui sont désorganisés, clanisés est-ce à la veille des élections qu'il faut appeler à un rassemblement ? Regardez comment le Président Alassane Ouattara opère. Quand il voit qu'il y a un petit hic au sein du RHDP qui peut porter préjudice à l'avancée, il appelle toujours au rassemblement. C'est ce qui fait que les réunions se multiplient pour que les dirigeants du RHDP parlent d'une seule voix. C'est depuis plus d'une décennie qu'on parle d'une même voix. Mais ceux qui sont déchirés depuis leur foyer jusqu'à maintenant, qui attendent la veille des élections pour appeler à l'union, on applaudit des dix doigts pour eux. Mais nous ne sommes plus de l'anthropologie sociale. Nous sommes des contemporains. Nous savons observer. Nous savons analyser. Nous savons critiquer. Nous savons choisir le juste milieu. Qu'ils appellent à l'union pour chasser quelqu'un veut dire qu'il n'y a plus d'union là-bas. Et donc nous, on est serein. Parce que nous savons qu'au soir d'octobre 2025, nous partirons encore vainqueurs pour faire le bonheur des Ivoiriens.
LP: Vous prédisez une victoire de votre parti. Pourtant l'opposition affirme que les Ivoiriens souffrent, la vie est chère et l'IDH est mauvais, etc. Vous ne pensez pas que ces arguments peuvent prospérer dans une certaine opinion ?
SDC: Effectivement. C'est pour cela que nous sommes réguliers sur le terrain. Nos adversaires ont ceci de très toxique. C'est la désinformation. Mais je peux vous rassurer aujourd'hui que nos parents ont compris. La seule arme que l'opposition ait, c'est le mensonge. Or nous avons la vérité avec nous. Quelqu'un qui est dans son village et qui n'a pas d'eau potable. Tu viens et tu lui donnes de l'eau potable. Le même village n'est pas électrifié. Tu le sors du noir. Sa piste villageoise n'est pas reprofilée. Tu viens et tu le fais. Entre toi et celui qui vient les faire rêver et qui n'a que pour projet, chasser quelqu'un du pouvoir. Des deux, qui vont-ils choisir ? Nos parents savent lire entre les lignes. Ceux qui sont désormais les chefs de village sont des intellectuels, des fonctionnaires retraités. Des gens qui sont amnésiques, qui prônent la stature sociale, c’est-à-dire pour eux, la société n'avance pas. Or la société est dynamique. Si la société est dynamique cela veut dire aussi que les mentalités le sont. Donc tout ce qu'ils disent ne peut plus prospérer. Si ça pouvait prospérer, pendant les élections locales, la cartographie aurait donné une grande partie du territoire gérée par l'opposition. C'est le RHDP qui gère le pays à plus de 80% à travers ses élus et le Président de la République. Nous n'avons pas peur. Il n'y a pas de bataille à mener. La sécurité sera de mise. Parce que le Président continue de former nos forces de défense et de sécurité, de les équiper. Ce n'est pas pour le RHDP seulement. C'est pour la sécurité aussi de l'opposition. Le 7 août dernier, ils ont dû constater que c'est un autre défilé qui appartient à l'époque actuelle. Ce à quoi nous avons l'habitude d'assister, ce n'est plus ça. Peut-être ils imaginent des violences pour prendre le pouvoir mais cela ne pourra pas marcher. Dans les urnes ça ne pourra pas aussi marcher. Je peux vous rassurer que le RHDP continuera de travailler pour la Côte d'Ivoire. Et non pour le RHDP seulement.
LP: Vous parliez tantôt de "clans". Que pensez-vous de la tribalisation du débat politique notamment au PDCI -RDA qui rame à contre-courant des valeurs républicaines ?
SDC: Très jeune politicien que je suis, il ne me revient pas de juger des aînés mais l'histoire nous oblige à commenter un peu. Quand Félix Houphouët-Boigny était au pouvoir, le Guémon était à 95% PDCI. C'est un Baoulé. Il n'est pas Dan, il n'est pas Wê. Mais ce sont les idées que les gens ont suivies. Depuis que Houphouët-Boigny est parti, nous assistons à autre chose. On a l'impression que le socle des partis politiques, c'est l'ethnie. Mais quand vous prenez le RHDP, toutes les couches sociales et groupes ethniques y sont représentés. Mais on a un frère, nous savons, même s'il ne le dit pas, le combat déloyal qui lui est mené parce qu'il est président de groupe parlementaire. Il aurait fallu qu'il soit Akan, la terre n'aurait pas tremblé. Moi je suis coordonnateur régional du RHDP dans le Guémon. Ici ce n'est pas un Malinké qui dirige. Je suis membre du directoire, moi qui viens d’entrer dans le parti, et comme on le dit " un petit Guéré". Par contre en face, on a l'impression que ce n'est pas seulement leur parti politique, la Côte d'Ivoire est leur patrimoine. Et que ceux qui doivent diriger doivent faire partie de telle ou telle ethnie. C'est déplorable. C'est malheureux. Ça fait même couler des larmes que des gens d'une telle dimension peuvent avoir de telles idées. Je ne sais pas quel héritage politique ils veulent nous laisser. Mais nous savons choisir ce qui est bien pour nous. Voilà pourquoi nous tournons le dos à ces genres de considérations qui ne doivent plus être de cette époque et que nous suivons Alassane Ouattara.
Quelqu'un qui rêve de diriger un pays ne parle de son groupe ethnique. Il parle de la Côte d'Ivoire toute entière comme le fait Son Excellence Alassane Ouattara.
LP: Le RHDP veut remporter la présidentielle de 2025 dès le premier tour. Quels sont les arguments pour relever ce défi ?
SDC: Nous avons les hommes, nous avons les structures techniques du parti qui travaillent d'arrache-pied. Qui votent ? Ce sont les populations. Mais pendant que nous sommes en train d'accompagner ces populations à avoir les documents administratifs qui permettent de voter, d'autres dans l'ombre , ne font pas la même chose que nous. Toi tu n'as pas inscrit quelqu'un sur une liste et tu rêves gagner avec cette personne. Bon, la magie existe. Mais je voudrais vous dire, ce qui milite en notre faveur dans un premier temps, c'est le bilan de notre leader. Même ceux qui le combattent reconnaissent qu'il travaille. Le bilan est inattaquable. Voilà pourquoi on regarde dans la vie privée des animateurs du RHDP. Côté travail, est ce que vous voyez le PPA-CI, le PDCI ou le FPI attaquer le Président Ouattara? Qu'ont-ils fait eux? Nous les avons vus à la tâche. Nous, les lieutenants du président, partout où nous allons, il y a des ouvrages qui ont été réalisés pour le bonheur des populations. Cela suffit pour clouer au pilori nos adversaires qui évoquent souvent des sujets dont ils n'ont même pas la technicité. Mais ils se servent d'un bout de phrase pour faire la désinformation. Ce n'est pas la désinformation que les populations attendent. Elles attendent qu'on trouve des solutions à leurs problèmes. Je suis convaincu que l'homme qui a trouvé des solutions aux préoccupations des populations, même s'il y a encore des choses à faire, dont la gestion a apporté beaucoup, c'est Alassane Ouattara. On ne peut pas le laisser et retourner dans les ténèbres. Nous sommes sûrs que nous allons gagner au premier tour.
LP: Vous parlez de gagner au premier tour. Mais il existe des rivalités entre les cadres du RHDP. Cela n’est-il pas un frein à cette ambition ?
SDC: Je vais vous dire que le RHDP est un parti de contradiction. Je vous donne un exemple. En son temps, lorsque le Président Alassane Ouattara avait pris la décision de se reposer et laisser la place aux plus jeunes, il avait proposé le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Des voix se sont levées pour désapprouver la proposition du président. Ce jour-là dans la salle, je me suis demandé si nous arriverions à colmater les brèches jusqu'à la date des élections. Mais avec le temps, en moins de deux mois, tout le monde a fini par reconnaître Amadou Gon Coulibaly comme le vrai dauphin et l’héritier du Président Alassane Ouattara. Dans le Guémon également que n'avons pas attendu. Lorsqu'il arrive le choix des personnes qui doivent être au sommet de telle ou telle structure, il y a toujours des tensions. Ici dans le Guémon, nous étions déchirés. Mais en bon disciple du Président, j'ai pris mon bâton de pèlerin pour approcher les uns et les autres. Aujourd'hui nous sommes unis. Au RHDP, nous laissons les voix s'exprimer pour comprendre la teneur. Une fois les tensions maîtrisées, c'est un seul RHDP qui va au combat pour gagner les élections.
LP: Les populations, dans plusieurs régions, demandent au Président Alassane Ouattara de se présenter en 2025. Qu'en est-il ici dans le Guémon ?
SDC: Partout où je vais, moi mon candidat c'est Alassane Ouattara. Dans le Guémon, qui d'autre va-t-on proposer comme candidat ? Si vous avez un candidat, proposez-le. Nous, notre candidat, c'est Alassane Ouattara. On peut avoir des ambitions, on peut rêver parce que le rêve permet d'avoir aussi un certain objectif, mais après avoir exprimé ses ambitions, il faut dépassionner le débat et laisser la raison nous imposer ce qui est sain pour nous. Aujourd'hui, regardez la sécurisation du pays. Tout le monde dort bien. Regardez les infrastructures. Est-ce que l'idée forte qui a habité le Président Ouattara pour les réaliser va également habiter celui qui va venir ? Le président est encore en forme. Un jour nous étions en conseil des ministres. Il a évoqué un sujet sur les réseaux sociaux. Je me suis dit: « Ce monsieur a encore le temps d'aller sur Facebook ? » Comparé à d'autres adversaires, vous comprendrez que l'homme qui pète la santé et la forme aujourd'hui c'est Alassane Ouattara. Il ne peut pas nous mettre du sucre dans la bouche concernant le travail qu'il a entamé et nous laisser en chemin. Nous ne serons pas d'accord qu'il se retire.
LP: Ici dans le Guémon on constate que les lignes ont beaucoup bougé en faveur du RHDP. Qu'est-ce qui explique cela ?
SDC: C'est le travail. Voyant notre jeune âge, les gens se demandaient ce qu'un jeune comme moi pouvait apporter à nos parents. Je suis sociologue de formation. Donc homme des sciences humaines. Nous avons travaillé, multiplié les visites et les rencontres de jour comme de nuit. Même lors des funérailles, nous faisons la politique. Les parents souffrent. Des gens utilisent la guerre pour faire de la désinformation. Nous on part de la guerre pour apporter de l'aide. Quand vous avez quelqu'un qui est chaque week-end auprès des populations en train de les aider à résoudre leurs préoccupations, rire avec elles, danser avec elles et pleurer avec elles; le Wê ne considère que celui qui partage son quotidien. Certains me demandent si je me repose. Je le faisais parce qu'il y avait un gros travail à faire. Comment amener les parents à comprendre et me suivre dans le parti que j'ai choisi de tout cœur. J'étais avant syndicaliste. Je n'avais jamais fait de la politique. Mais du syndicalisme à la politique, il n'y'a qu'un pas. J'ai accepté de venir à la politique sous le parrainage du Général Issa Coulibaly qui était mon patron des Douanes. Après, j'ai été encadré par Adama Toungara qui aujourd'hui ne fait pas la politique à cause de ses fonctions de médiateur de la République. Pour dire que j'ai appris et je connais le Wê. Avant les jeunes s'adonnaient aux coupures des routes, aux agressions à mains armées. Je les ai rassemblés pour leur demander ce que je pouvais faire pour eux pour qu’ils abandonnent ce chemin. Nous les avons encadrés. Ceux qui ont des diplômes, nous les avons aidés à passer des concours. Ceux qui voulaient faire des activités génératrices de revenus, nous les avons aussi aidés. Ces actions ont fait que le Guémon aujourd'hui a opté pour le RHDP. Aujourd'hui quand vous regardez comment opère l'opposition, je me demande si je n'ai pas à faire à des djihadistes. Pendant que nous on aborde les populations au grand jour, eux c'est par groupuscule la nuit qu'ils le font. Le Guémon est quasiment RHDP. C'est aux élections de 2025 que nous allons montrer que tous ceux qui font croire que le Dr Alassane Ouattara est persona non grata dans le Guémon ont menti.
LP: Vous avez été réélu aux élections dernières. Pouvez-vous nous faire un bilan de votre premier mandat à la tête du conseil régional ?
SDC: Lorsque nous prenions les rênes de la région, mon prédécesseur et aîné avait entamé des chantiers que nous avons poursuivis et achevés. Lorsque j'ai fini, j'ai attaqué mon programme. Dans l'éducation, il est aujourd'hui presque difficile de voir des classes en matériel de fortune, même dans les villes où l’on trouvait des classes en bambou, paille, avec des sachets noirs recouvrant des salles, etc. Cela a été mon premier combat. Deuxième combat, l'eau potable. Vous verrez des châteaux d'eau partout. Les routes étaient impraticables. Aujourd'hui, tout ceci est derrière. Au titre de l'emploi des jeunes, je dis merci au passage à mon jeune frère le ministre Mamadou Touré qui m'a beaucoup aidé parce qu'il sait la qualité et le type de jeunes que j'avais dans le Guémon. Des jeunes dont une grande majorité avait pris des armes. Ils sont aujourd'hui assez contents. L'autonomisation des femmes avec l'apport de la Première Dame que je salue. C'est vrai nous sommes jeunes. Mais nos parents nous font confiance. La preuve lors des élections, nous étions 10 candidats. Mais entre mon poursuivant direct, le candidat du PPA- CI et moi il y avait 13 mille voix de différence; et entre celui du PDCI et moi il y a eu 22 000 voix. Les parents se disent que pour le moment je suis l'homme de la situation. La preuve, vous m'avez trouvé au village. C'est quand la CEI va sonner l'ouverture de la campagne que vous verrez les grosses cylindrées. À eux, on dira bonne arrivée. Quant à moi, on dira bonsoir. Parce que que Adjaro (le sobriquet du ministre) est avec eux ici.
LP: À l'entame de votre nouveau mandat, quelles sont vos actions prioritaires ?
SDC: La priorité pour moi sera la santé avec tout ce que cela comporte. Je vais poursuivre la construction des centres de santé. Parce qu’il y avait des évènements poignants dans les villages. Une femme sur le point d'accoucher mais dans son village, il n'y a pas de centre de santé. Et les routes étaient impraticables. En cours de chemin, elle décède à cause des conditions difficiles. Les évènements que nous avons vécus sont si alarmants que j'ai mis l'accent sur la santé et l'eau. Mon deuxième combat sera de continuer à rapprocher les écoles des populations pour que nos enfants partent dans de bonnes conditions à l'école. Ces trois axes (santé, eau potable, école) seront ma priorité. Ce que certains politiciens n'ont pas compris, c'est que quand on est au pouvoir, on va partir un jour. Il faut donc préparer la relève. Et la relève, c'est l'école.
LP: La cohésion sociale a été longtemps éprouvée. La paix est-elle définitive aujourd'hui dans votre région ?
SDC: Aujourd'hui les populations cohabitent. Populations Wê, Dan, Malinke, Gouro, etc. Ils ont créé même une plateforme des chefs chapeautée par le préfet de région. Ils ont, chaque mois, des réunions d'échanges. Les jeunes gens de toutes les ethnies vivant dans le Guémon ont créé une plateforme des jeunes. C'est nous qui avons encouragé cela. Les populations sont ensemble à présent. Or au sortir de la guerre, il fallait visiter chaque entité. C'est-à-dire chaque communauté avait son tour de visite. Cela n'existe plus. C'est à l'unisson que nous travaillons. On peut être de partis politiques différents mais dans le Guémon aujourd'hui on parle d'une seule voix. Il n'y a plus de querelles interethniques à part des petits problèmes sur le foncier qui sont en train d'être réglés par le ministère de l'Agriculture.
LP: Votre message pour boucler cet entretien.
SDC: Je voudrais dire aux populations que nous sommes tous filles et fils du Guémon. Nous n'avons pas un autre pays ni une autre région. C'est notre dénominateur commun. J'en appelle à ceux qui n'ont pas encore compris, qui traînent encore les pieds. Tel que l'a prôné le Président Alassane Ouattara partout il faut que la concorde, la paix, le vivre-ensemble soient de mise. Et bientôt auront lieu des déferlements de politiciens, il faut qu'on accueille dans la paix tout politicien qui viendra. Mais que nous sachons choisir le vrai qui pour moi est Alassane Ouattara. Aussi j'appelle les populations à se faire enrôler ; il faut participer avec fierté au choix de celui qui a les destinées de ton pays en main. Rester en marge, c'est montrer qu'on profite de la République mais qu'on n'en est pas un citoyen. Mon vœu le plus cher c'est que tous ceux qui traînent encore les pieds regagnent les rangs pour que le Guémon soit à 100% RHDP. Parce que nous savons ce que le Président Alassane Ouattara apporte comme bonheur.
Interview réalisée par Rahoul Sainfort