Processus électoral : L’opposition louvoie et prépare la chienlit

Processus électoral : L’opposition louvoie et prépare la chienlit
L’opposition ivoirienne gagnerait à redescendre sur terre (Ph Dr)

L’opposition ivoirienne reste égale à elle-même. A chaque échéance électorale, elle dépoussière, en effet, son même mode opératoire avec pour cible principale la commission électorale indépendante. Qui est accusée de tous les péchés d’Israël. Malgré les explications du président de l’institution en charge de l’organisation des élections en Côte d'Ivoire, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, relatives au caractère légal de ses activités et la transparence de celles-ci, les opposants ne démordent pas dans leur détermination à discréditer non seulement l’institution mais également le processus électoral. Ainsi, réunis au sein d’une coalition, des opposants ont animé une conférence de presse vendredi dernier au siège du parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI)  pour disent-ils, “ afficher ensemble leur volonté commune de construire un groupement uni, solide pour obtenir des réformes en profondeur du système électoral et pour exprimer leur désaccord relatif au processus électoral tel qu’engagé actuellement de façon générale et en particulier pour dénoncer de l’opération de révision de révision de la liste électorale tel qu'elle est annoncée par la CEI”.  La foire aux accusations gratuites de la CEI ouverte, les opposants, comme il fallait s’y attendre, ont indiqué “ qu’après l’actualisation presqu’en catimini de la cartographie électorale et la programmation à tâtons de l’installation des commissions électorales locales” ils apprennent que l’opération de révision de la liste électorale tant attendue par les populations débutera le 30 septembre pour prendre fin le 31 octobre. Soit un mois. Pour eux, cette initiative de la CEI passe outre la recherche de solutions concertées à l’approche de l’élection présidentielle d'octobre 2025 et projette déjà le spectre d’une autre crise postélectorale aux conséquences imprévisibles en Côte d'Ivoire. “Nous demandons que la liste électorale soit ouverte jusqu'à trois mois de l’élection présidentielle. C'est-à-dire jusqu'à la fin de mois de juillet 2025”, ont-ils affirmé. 
Ils le savent bien, cette requête sera rejetée par la commission électorale indépendante. Car, ils sont sans ignorer que la révision de la liste électorale nécessite de gros moyens et qu’il  est impossible que l’opération soit menée sur presqu’un an comme exigé. En plus, cette opération de mise à jour du fichier électoral s'est toujours tenue sur une période d’un mois avec des prolongations au besoin. D’où vient donc  la nécessité de l’étendre sur dix mois avant même son début ? On évoque le nombre de personnes visées par l’opération : cinq millions. Justement,  c'est le rôle des partis politiques et des organisations de la société civile de sensibiliser leurs militants et les populations à se mobiliser pour que  les objectifs soient atteints. En tous cas,  la réussite de l’opération réside plus dans la capacité des organisations politiques et de la société civile à créer un engouement autour en accompagnant les uns et les autres dans l’obtention des documents administratifs nécessaires à l’inscription sur la liste électorale que dans la durée de l’opération. 
En plus, les opposants n’ignorent certainement pas la loi. Le code électoral en son article 11 stipule que “la période d’établissement de la liste électorale ainsi que les modalités pratiques de son exécution soient fixées par décret pris en Conseil des ministres sur proposition de la commission électorale indépendante dans tous les cas, la liste doit être publiée trois mois au plus tard avant les élections par voie d’affichage dans tous les lieux de vote afin de permettre sa consultation par les électeurs (...)”. C'est clair, la loi oblige de la commission électorale indépendante à afficher la liste électorale définitive trois mois au plus tard avant les élections. Dans ce cas, il lui est impossible de mener la révision de la liste électorale juste qu'à trois mois de l’élection présidentielle d'octobre 2025. Car, le faisant, elle ne sera pas en phase avec la loi. Et, ce sont les mêmes opposants qui relèveront avec force cette violation de la loi pour discréditer au maximum le président de la CEI et ses collaborateurs.
L’autre demande irréaliste de l’opposition, c'est l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement pour obtenir des réformes du système électoral. De quoi parle-t-elle au juste ? Cette question mérite d’être posée. Car, le 4 mars 2022, c'est avec joie que les Ivoiriens ont accueilli la signature du rapport final de la cinquième et dernière phase du dialogue politique. Au total, 21 partis politiques et 26 organisations de la société civile ont paraphé ce document final de dernière phase du dialogue entre le gouvernement et l’opposition qui a traité de trois grandes thématiques retenues de façon consensuelle à savoir les mesures d’apaisement de l’environnement politique ; la réconciliation nationale ; et le cadre juridique et institutionnel des élections en Côte d’Ivoire. 
On le voit, le système électoral a bel et bien été discuté dans le cadre du dialogue politique avec six points d’accord. Ce sont, entre autres, la prise en compte des réalités politiques nouvelles, en vue du réaménagement de la commission électorale indépendante (CEI) ; la conduite de réflexions par le gouvernement sur le processus de découpage électoral, sur la base du relèvement du coefficient affecté au critère démographique et en maintenant les acquis ; la révision annuelle de la liste électorale par la CEI, conformément au code électoral, etc. C'est à l’issue de ce dialogue que le PPA-CI a fait son entrée à la commission électorale indépendante avec la nomination d'un représentant au sein de la commission centrale." Cette cinquième phase du dialogue politique est un beau succès pour les Ivoiriens, de par son ampleur et du nombre de participants, de par l’étendue et le champ des sujets abordés. En outre, la courtoisie et la fraternité, qui ont prévalu au cours de ces échanges, ont permis de mettre l’intérêt général, et en particulier celui de la Côte d’Ivoire au centre de toutes les discussions et d’aboutir à un résultat exceptionnel. Pour la première fois, cent pour cent des acteurs ont signé” s’est réjoui le Premier ministre d’alors Patrick Achi. Aussi, les représentants du PPA-CI, Prof Ouégnin Armand, du PDCI, Niamkey Koffi, et la convention de la société civile ivoirienne, Mahamadou Kouma se sont-ils félicités de l’aboutissement heureux du dialogue politique qui permet à la Côte d'Ivoire d’avancer. 
Devant ces faits, on se demande les intentions réelles de l’opposition. Visiblement, elle louvoie. Et, son jeu est connu sur les bords de la lagune ébrié. En effet, à l’approche de chaque élection présidentielle, consciente de sa faiblesse face à la grosse machine du RHDP, l’opposition s’accroche à des demandes impossibles. Avant de s’inscrire dans une dynamique de boycott ou de désobéissance civile avec son corollaire de conséquences. Après 2020, elle remet le couvert en vue d’accuser le gouvernement en cas d’événements malheureux. 


Lacina Ouattara