Médias : L'ANP outille la presse pour la couverture de la présidentielle 2025

La Maison de la Presse d'Abidjan a abrité, hier jeudi 6 mars, la 36ème session de l'ANP-Academy placée sous le thème : "Présidentielle 2025 : Comment organiser et gérer sa rédaction pour une couverture optimum". Cette session de formation, initiée par l'Autorité nationale de la presse (ANP), a permis aux professionnels des médias de renforcer leurs capacités pour assurer une couverture professionnelle et responsable du prochain scrutin présidentiel. Présidant la cérémonie d'ouverture, le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, a salué l'initiative de l'ANP qui, selon lui, participe au renforcement des capacités des journalistes pour une presse libre et responsable. «Les élections créent des tensions, même dans les vieilles démocraties. La différence réside dans la violence qui en découle sous nos tropiques. Une presse bien formée contribue à préserver la cohésion sociale et la démocratie », a-t-il souligné.
Pour le ministre, porte-parole du gouvernement, la couverture des élections ne doit pas se limiter à la structure des rédactions. Elle doit aussi s'appuyer sur des choix éditoriaux rigoureux, équilibrés et responsables, afin d'éviter la propagation de fausses informations. Amadou Coulibaly a, surtout, réaffirmé l'engagement du gouvernement à accompagner la presse ivoirienne à travers des subventions, des études sur le modèle économique des médias et la mise en œuvre du Plan stratégique de soutien au développement des médias 2024-2026. « L'État fait sa part, mais c'est avec l'engagement de tous que nous bâtirons une presse plus fiable, plus responsable et plus professionnelle », a-t-il conclu.
Lors du panel animé par Jean-Baptiste Akrou, ancien directeur général de Fraternité Matin, et Jean-Claude Bayala, journaliste formateur, la question de la responsabilité des médias a été largement abordée. Pour Jean-Baptiste Akrou, les médias d'État ont un rôle primordial à jouer dans la consolidation de la démocratie. « Il leur revient de s'ouvrir à toutes les sensibilités politiques pour garantir un traitement équilibré de l'information », a-t-il indiqué. Quant aux médias privés, il a rappelé qu'ils jouissent d'une liberté éditoriale, mais doivent faire preuve d'honnêteté en ne tronquant pas les faits.
Jean-Claude Bayala, lui, a insisté sur la nécessité, pour le journaliste, de préserver sa crédibilité en toutes circonstances. Un message renforcé par Alfred Dan Moussa, directeur général de l'ISTC Polytechnique, pour qui la couverture électorale passe par la maîtrise des enjeux, des textes régissant les élections, du code de déontologie, mais aussi par la constitution d'un carnet d'adresses bien fourni.
Pour le président de l'ANP, Samba Koné, la couverture optimale d'une élection ne se limite pas au jour du vote. « Elle commence depuis le recensement électoral et s'étend jusqu'au contentieux ».
Il est aussi convaincu que la presse a un rôle crucial à jouer pour informer les citoyens sur le processus électoral, les programmes des candidats et favoriser un vote éclairé.
Cette session de formation s'inscrit dans la volonté de l'ANP d'accompagner les journalistes pour une couverture apaisée de l’échéance électorale d’octobre prochain.
Rahoul Sainfort