Présidentielle 2025 - Liste définitive des candidats : Le Conseil constitutionnel ne dira que le droit

Qui seront les heureux élus après l’examen des dossiers de candidature par le Conseil constitutionnel ? La question est au cœur des débats sur les bords de la lagune Ebrié. Les soixante citoyens qui ont déposé leurs dossiers de candidature à la Commission électorale indépendante retiennent leur souffle. Ce qu’il faut savoir, c'est que les soixante dossiers seront passés au peigne fin par le juge constitutionnel. Tous les éléments constitutifs des différents dossiers seront examinés en rapport avec les dispositions de la Constitution et du code électoral. C'est à l’issue de cet exercice que la liste finale des candidats pour l’élection présidentielle 2025 sera arrêtée. C'est connu, les décisions du conseil constitutionnel ne reposeront point sur le bon-vouloir de ses membres. Mais sur la Constitution et les lois en vigueur traitant de la matière électorale, c'est-à-dire les dispositions du code électoral.
Les aspirants au poste du président de la République sont-ils exclusivement Ivoiriens? Ont-ils la qualité d’électeur? Ont-ils l'âge requis ? Ont-ils réuni les parrainages nécessaires? Ont-ils payé la caution de 50 millions exigée par les lois? C'est autant de cases que chacun doit cocher pour être retenu sur la liste en vue de prendre part au sprint final vers le Palais présidentiel.
Le Conseil constitutionnel va donc délibérer en toute transparence et en toute impartialité. Il n'est donc pas nécessaire de tenter de lui mettre une pression comme cela se voit ces derniers temps de la part de certaines formations politiques, notamment le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains (PPA-CI) qui parrainent respectivement les candidatures de l'ancien directeur général de Credit Suisse, Tidjane Thiam, et de l’ex-chef de l’État, Laurent Gbagbo. En effet, ces deux formations consacrent des efforts à démontrer à l’opinion l’éligibilité de leurs porte-étendards. Des cadres aux journaux proches de l’opposition en passant par les militants, personne n'est en marge de cette bataille de l’opinion. Visiblement, certains veulent orienter le Conseil constitutionnel dans sa prise de décision. Mais, ce combat est perdu d’avance. Car, personne ne va apprendre au juge constitutionnel son travail. Il faut rappeler que le Conseil constitutionnel a officiellement publié, le vendredi 29 août 2025, la liste provisoire des candidatures enregistrées pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Transmise par la Commission électorale indépendante, cette liste compte 60 postulants issus de divers horizons politiques et de la société civile. Conformément à l’article 56 du code électoral, le Conseil constitutionnel a précisé que les candidats et les partis ou groupements politiques qui les parrainent disposaient d’un délai de 72 heures à compter de la publication de la cette liste pour formuler d’éventuelles réclamations ou observations. Ces requêtes devraient être déposées en dix exemplaires originaux au Secrétariat général du Conseil, sis au Plateau. Ce délai a expiré le lundi 1er septembre dernier. Le PDCI et PPA-CI ont répondu à cette invitation en déposant leurs réclamations et observations. Maintenant, il reste au Conseil constitutionnel d’examiner tous ces documents et de décider. Cela dans le strict respect et dans la rigueur la plus totale que requiert la loi. Après quoi, il s’imposera à tous de respecter lesdites décisions. Ne dit-on pas que « la loi est dure, mais c'est la loi », traduction française de la locution latine « Dura lex, sed lex ». Cet adage exprime la nécessité de respecter la loi, même si elle est perçue comme sévère ou injuste, car son application stricte est considérée comme un fondement de l'ordre social. Il représente un attachement rigoureux au respect de la norme, incarnant un certain légalisme.
Lacina Ouattara