PDCI-RDA : Les délégués départementaux grognent

Les délégués départementaux du PDCI-RDA expriment de plus en plus leur mécontentement face au traitement qui leur est réservé depuis l’arrivée de Tidjane Thiam à la tête du parti. Bien que statutaires, ils se sentent marginalisés, notamment après la nomination de 15 Hauts Représentants du président du PDCI, chargés de superviser les districts et la diaspora. Ces nouvelles désignations sont loin de faire l’unanimité à la base. De nombreux militants dénoncent un manque de proximité entre certains des nouveaux hauts représentants et les réalités locales. Ils estiment que plusieurs de ces cadres sont inconnus des militants et voient ces nominations comme un parachutage. Le cas le plus emblématique est celui de la région de la Mé. À Akoupé, la cohabitation entre Yapo Calice, Haut Représentant, et Valérie Yapo, déléguée départementale, a viré au bras de fer. Incapable de travailler dans ces conditions, cette dernière a fini par claquer la porte avec fracas.
Ces tensions internes mettent en lumière ce que certains observateurs qualifient de gestion approximative du parti par Tidjane Thiam, qui donnerait l’impression de ne pas maîtriser l’appareil politique du PDCI et ses principaux acteurs. Au-delà de cette mise à l’écart ressentie, les délégués départementaux se plaignent d’une charge financière de plus en plus lourde. Un d’entre eux, sous couvert d’anonymat, confie : « À chaque déplacement du président du parti ou de la direction dans une région, on nous demande de financer l’accueil et la participation des responsables locaux, comme les secrétaires généraux de section ou les présidents de jeunesse.» De plus, lorsqu’un événement, heureux ou malheureux, survient dans leur circonscription, il est attendu du délégué qu’il apporte son soutien financier. Il est ainsi le premier recours pour ses militants, sans bénéficier de soutien financier de la part du parti. Face à ces frustrations croissantes, plusieurs délégués s’interrogent sur leur place dans le PDCI version Tidjane Thiam. Si les choses continuent ainsi, la grogne pourrait bien se transformer en véritable fronde interne.
Rahoul Sainfort