Sur une col : Complexe d’infériorité...
Les psychiatres le définissent comme la perception d’être inférieur ou plus faible qu’autrui. Sous nos yeux perplexes d’observateurs de la scène politique nationale, des amis et confrères de l’espace médiatique de notre pays étalent à la face du monde et sans coup férir cette étrange sensation, qui n’est rien moins qu’un complexe d’infériorité.
Plus clairement, sans qu’ils ne s’en rendent peut-être compte, les animateurs du Nouveau Réveil – puisqu’il s’agit d’eux – s’engouffrent chaque jour que Dieu fait dans le sentiment que face à un potentiel adversaire politique, Alassane Ouattara, l’homme dont ils portent la voix, Tidjane Thiam, est si désarmé, si impuissant, si famélique qu’il ne peut lui être que d’une fatale infériorité.
Autrement dit encore, et pour être plus prosaïque, ce journal n’en finit pas de conforter de plus en plus les Ivoiriens dans la vérité que le candidat du PDCI à l’élection présidentielle d’octobre prochain ne pourra jamais remporter cette épreuve électorale s’il a en face de lui, celui du RHDP.
Naïvement donc, alors qu’ils sont censés défendre leur champion, porter par la force de l’argument politique, la capacité du fameux banquier à dominer puis vaincre son principal adversaire, ils le réduisent plutôt à une sorte de pacotille électorale, qui ne ferait que figure de pantin devant son vis-à-vis au soir du 25 octobre 2025.
Tous les matins, la Une de leur quotidien ne fait que trahir le désarroi, la mélancolie, le spleen que le camp Thiam vit face à cette éventualité. Tenez, hier encore les voilà qui noircissaient leur manchette par ce titre franchement cocasse et pour le moins affligeant : « Aucune loi n’oblige Ouattara à rester président ». Ce serait des intellectuels africains aux Etats-Unis qui auraient fait cette « révélation ».
Le RHDP aurait pu à son tour dénicher d’autres intellectuels au Guatemala ou en Tchétchénie pour renchérir à ce « scoop » par cet autre titre : « Aucune loi n’interdit Ouattara à rester président ». Ou encore : « aucune loi n’oblige Ouattara à renoncer à la présidence de la République », et le tour serait joué. Ce serait arguments d’intellectuels contre thèses d’érudits !
« Ouattara dans le pétrin », « Ouattara, attention au pouvoir pour le goût du pouvoir », « Ouattara candidat ? Rien n’est sûr pour l’instant », « Ouattara, une candidature incertaine », et tutti quanti. Nos amis n’ont que ces jérémiades et gémissements à la bouche. Quid du programme de gouvernement, du projet de société, de l’offre socioéconomique, sanitaire, éducative, etc. du roi de la finance internationale, messie devant l’Eternel d’une Côte d’Ivoire à recréer … Rien de ce côté-là !
On a juste le sentiment que nos amis du Nouveau Réveil prennent plaisir à se couvrir de ridicule chaque jour que Dieu fait, et qui nous rapproche de la date fatidique d’octobre prochain.
KORE EMMANUEL