CAN U-17 - Sénégal-Côte d’Ivoire (Quart de finale) : La Côte d’Ivoire prête à imposer son style face au Sénégal

CAN U-17 - Sénégal-Côte d’Ivoire (Quart de finale) : La Côte d’Ivoire prête à imposer son style face au Sénégal
Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Bassiriki Diabaté, n’entend pas engager un duel physique avec le Sénégal mais plutôt conserver son approche tactique avec un jeu tourné vers l’offensive (Ph DR)

Alors que la Côte d’Ivoire se prépare à affronter le Sénégal en quart de finale de la CAN U-17, le vendredi 11 avril à 19h GMT, le sélectionneur Bassiriki Diabaté revient sur la compétition, l’état d’esprit de son équipe et les enjeux du match à venir. En compagnie de son joueur Touali Yannis, il a animé, ce mercredi 9 avril 2025, la conférence de presse d’avant-match au stade Larbi Zaouli, à Casablanca (Maroc).

 

Un projet de jeu avant tout

Pour ce match qui déterminera la suite de la compétition pour chacune des deux équipes, le technicien ivoirien est apparu plus relaxe. Interrogé sur son adversaire, il s’est voulu très clair. Et l’un des points les plus marquants dans l’approche de Bassiriki Diabaté est son insistance sur le projet de jeu de son équipe. Contrairement à de nombreuses sélections qui concentrent leur préparation sur l’analyse minutieuse de l’adversaire, la Côte d’Ivoire mise sur une philosophie propre et bien définie.

« Nous n’avons pas fait de vidéos sur le Sénégal, et peut-être que cela peut surprendre », confie-t-il. Son objectif est de faire évoluer ses joueurs selon un schéma tactique précis, mis en place depuis deux ans et demi. « Pour nous, le plus important, c'est la mise en œuvre de notre projet de jeu et l'élaboration d'un processus que nous avons mis en place depuis deux ans et demi. C'est de s'appuyer sur cette force-là, plutôt que de s'attarder ou de se focaliser sur l'adversaire. Parce que le plus important, c'était justement de permettre à ce projet-là de s'exprimer, d'éclore. Du coup, nous ne faisons pas de fixation sur l'adversaire. Nous nous concentrons sur nos valeurs, nos principes et nos acquis », explique-t-il, mettant en avant l’importance de la cohérence tactique et du travail à long terme.

 

Un football basé sur le mouvement et la technicité

A l’évocation d’un éventuel duel physique face aux Sénégalais, Diabaté réaffirme que l’identité footballistique ivoirienne repose sur le jeu en mouvement et la finesse technique. « Aller dans un combat physique serait suicidaire pour nous, parce que nous n'avons pas un projet de jeu qui s’y prête », affirme-t-il, rappelant que la Côte d'Ivoire privilégie un football fluide et tactique, plutôt qu’un style axé sur la robustesse et le défi physique, et n’envisage pas changer d’identité. « L’ADN de la Côte d’Ivoire, c’est un football en mouvement, et avec des petites passes. Donc, ce n'est pas aujourd'hui que nous allons inventer autre chose. Ça fait partie de notre culture, de nos réalités socioculturelles », insiste-t-il.

Bassiriki Diabaté est donc catégorique sur l’approche tactique du match contre le Sénégal : la Côte d’Ivoire restera fidèle à son jeu tourné vers l’offensive. « Nous prônons un football total, basé sur la possession et l’intelligence collective », affirme-t-il.

Il reconnaît la qualité défensive de son adversaire, mais refuse d’adopter une stratégie trop prudente. « Nous n’avons pas une équipe orientée vers la défensive. Je ne sais pas défendre », déclare-t-il avec franchise. Son objectif est avant tout de proposer du spectacle et de permettre à ses joueurs d’exprimer pleinement leur talent.

 

Le Sénégal, un défi stimulant

Historiquement, la Côte d’Ivoire a souvent dominé le Sénégal dans les confrontations directes, mais le sélectionneur ivoirien refuse de se reposer sur ces statistiques. « Un match de football est imprévisible. Aucun résultat n’est acquis à l’avance », avertit-il.

Il explique que la performance d’une équipe dépend de multiples facteurs, notamment la psychologie des joueurs, la cohésion du groupe, la gestion du stress, l’état d’esprit au coup de sifflet initial, la relation avec les médias, les supporters, et même la famille. « Nous prenons évidemment des précautions, et un match de football est assez imprévisible avec beaucoup de paramètres qu'on ne peut pas maîtriser. Donc, l'histoire, certes, est peut-être en notre faveur, mais les paramètres qui déterminent l'issue d'une rencontre dépendent des 90 minutes durant le match », détaille-t-il.

Et pour lui, jouer contre le Sénégal, tenant du titre, est un défi stimulant pour ses garçons. « C’est une chance inestimable de se mesurer à une équipe de très haut niveau. Le Sénégal est l'une des meilleures équipes de cette compétition, assez structurée, avec de très bons joueurs. C'est pour nous une occasion aussi d'essayer d’élever notre niveau de jeu face à un grand, une très belle équipe », confie Diabaté.

Cependant, il rappelle que l’objectif initial de la Côte d’Ivoire était avant tout de décrocher une qualification pour le Mondial. « Ce n’est pas un objectif que nous avons fixé il y a deux semaines, mais bien il y a deux ans », souligne-t-il. Ayant atteint cette mission, chaque match représente désormais une opportunité supplémentaire de progresser.

 

Une infirmerie vide

L’une des grandes satisfactions pour le staff ivoirien est de constater qu’aucun joueur ne figure à l’infirmerie à ce stade de la compétition. Bassiriki Diabaté met en avant le travail remarquable du staff médical, qui veille à la prévention des blessures et à la récupération optimale des athlètes.

Il insiste sur l’importance de rendre ces jeunes en parfaite condition à leurs clubs et académies une fois la compétition terminée. « Si les joueurs retournent blessés, les futures convocations risquent d’être compromises par les réticences des clubs », explique-t-il, montrant ainsi l’importance d’un encadrement médical rigoureux.

Face au Sénégal, malgré l’enjeu, il promet de faire tourner son effectif. « Je ne peux même pas vous dire qui va jouer, parce qu’aujourd'hui, l’objectif c'est de faire participer à tout le monde. Quand on amène des jeunes à une compétition, il faut leur donner du plaisir. Il faut leur permettre de s'exprimer. Et ce n'est pas forcément parce que nous allons jouer le quart de finale que nous allons priver certains garçons du plaisir », avance-t-il.

 

Une compétition bien organisée

Bassiriki Diabaté a salué l’organisation mise en place par la Confédération africaine de football (CAF), estimant qu’elle a placé la barre très haut malgré le fait qu’il s’agisse d’un tournoi des jeunes. « Le dispositif s’apparente à celui du football professionnel, que ce soit pour les équipements, les infrastructures, ou encore le suivi médical des joueurs », souligne-t-il. Il applaudit également l’engagement du peuple marocain, qui a su créer une atmosphère accueillante et dynamique autour de la compétition. Pour lui, cet enthousiasme montre à quel point le football des jeunes prend de l’ampleur sur le continent.

Sur le plan sportif, il constate une nette progression du niveau des équipes africaines. « Nous avons vu des matchs d’un très haut niveau, ce qui prouve que l’Afrique travaille sérieusement à structurer son football dès la formation », se réjouit-il. Cette montée en puissance permet de préparer une relève capable de rivaliser avec les meilleurs mondiaux.

OUATTARA Gaoussou-Envoyé spécial à Casablanca