Interview-Kamzong Abossolo Clovis (cycliste camerounais) : « La relève, aussi bien en Côte d’Ivoire et au Cameroun, est en bonne voie »
Du 15 au 22 septembre, la Côte d’Ivoire a organisé le 30ème Tour de Côte d’Ivoire dénommé Tour de la Réconciliation. Doté du trophée du président de la République Alassane Ouattara, le Tour a été remporté par le coureur camerounais Kuere Nounawe Rodrigue Eric. Mieux, la formation de la SNH a dominé par la compétition en s’accaparant le podium avec Chofor Fabrice (2ème) et Kamzong Abossolo Clovis (3ème). Ce dernier, capitaine des Lions Indomptables, a accepté d’analyser le trentenaire avec nous. Dans un esprit fair-play, il salue la qualité des infrastructures routières et l’organisation du Tour. Kamzong est même fier du niveau des jeunes coureurs ivoiriens et se réjouit de la relève qui est en bonne voie.
Le Patriote : Vous terminez du général. Comment avez-vous vécu ce 30ème Tour de Côte d’Ivoire ?
Kamzong Abossolo Clovis : C’était un Tour difficile, très relevé. On s’est bien préparé avant de venir à ce Tour. Dès la première étape, il fallait qu’on passe à l’offensive. Pour nous, et c’est essentiel, le Tour se gagne dès la première étape. C’est ce que nous avons réussi en remportant la première étape par Chofor Fabrice, après j’ai gagné la deuxième étape et aussi le maillot jaune. On avait une bonne équipe et de bonnes stratégies données par le coach qui nous ont permis d’aller chercher cette victoire finale.
LP : Après Chofor, vous héritez du maillot jaune sur deux étapes avant de le céder à Kuere Eric. Quelle a été la stratégie de l’équipe de la SNH ?
KAC : La première consigne était de ne pas laisser les adversaires prendre le large. On a su maitriser le peloton. Il fallait rouler et passer à l’offensive après. Il était clair que si nous impulsons le rythme, on sortirait vainqueur. Et c’est ce que nous avons fait. Les consignes ont été respectées. Je profite pour remercier notre coach et le staff de la SNH qui a mis tout en œuvre pour que nous venions à ce Tour de Côte d’Ivoire dans de très bonnes conditions.
LP : Quel jugement portez-vous sur ce 33ème Tour de Côte d’Ivoire ?
KAC : Je pense que les moyennes (la moyenne générale est de 41,123km/h) étaient très relevées cette année. Ça a beaucoup roulé. C’est en partie aussi grâce à la qualité des infrastructures. Il y a eu de très bonnes routes qui nous ont aussi facilité la tâche. Et quand c’est comme, les cyclistes sont heureux et peuvent se donner à cœur joie. Pour l’équipe de la SNH, on est arrivé en Côte d’Ivoire avec beaucoup d’ambitions. Après le Tour du Cameroun, on n’a pas baissé les bras. Nous avons continué à travailler pour être à un bon niveau. Et nous allons garder ce niveau de performance parce qu’il y aussi la prochaine compétition qui nous attend au Cameroun.
Le Tour a été d’un bon niveau et on ne peut que remercier les autorités ivoiriennes pour la qualité des routes et aussi la Fédération ivoirienne de cyclisme notamment le président et l’ensemble du comité d’organisation. Aucune organisation n’est parfaite à 100% mais nous repartons satisfaits de cet autre défi relevé par la Côte d’Ivoire.
LP : Justement, la prochaine compétition, c’est Tour Chantal Baya, du nom de la Première Dame du Cameroun, dont le départ sera donné dans huit jours (l’entretien a eu lieu, le dimanche 22 septembre, Ndlr). On peut aussi dire que le Tour de Côte d’Ivoire représente une bonne préparation pour vous ?
KAC : Effectivement, ça été une bonne préparation pour nous. La récupération commence dès aujourd’hui pour que nous puissions aborder le Tour Chantal Biya dans de très bonnes conditions, avec beaucoup de fraîcheur. C’est important d’entamer une compétition avec plus de fraîcheur. C’est le Tour qui porte le nom de la Première Dame et nous devons nous battre pour le gagner. Et ce que nous avons fait ici doit nous permettre d’atteindre notre objectif.
LP : Etes-vous d’avis avec ceux qui avancent que la SNH a dominé le Tour parce que les coureurs comme Cissé Isiaka, Sanogo Abou, Koné Souleymane, …ont manqué au Tour ?
KAC : Il faut toujours avoir du respect pour un coureur qui est sur son vélo. Je pense qu’il y avait de jeunes coureurs très tranchants dans l’équipe de Côte d’Ivoire. Celui qui gagne le maillot blanc (Andé Emmanuel, Ndlr), c’est un bon coureur à suivre de près. Il a de belles sorties. L’autre jour, pour que je puisse le prendre dans sa sortie, il a fallu que je joue d’expérience. Dans l’équipe de Côte d’Ivoire, il y a des jeunes qui montent en puissance et je pense que d’ici deux ans, on aura les remplaçants de Cissé et autres. C’est d’ailleurs mon cas avec mes jeunes équipiers. Il y a un qui a gagné la première étape et l’autre qui a gagné le Tour. Je pense que nous ne serons plus là dans deux ou trois ans. Ce sont eux qui vont prendre la relève et je peux dire que la relève, aussi bien en Côte d’Ivoire et au Cameroun, est en bonne voie.
Par OUATTARA GAOUSSOU
Leg : « Le Tour a été d’un bon niveau et on ne peut que remercier les autorités ivoiriennes pour la qualité des routes et aussi la Fédération ivoirienne de cyclisme notamment le président et l’ensemble du comité d’organisation » (Ph DR)