Présidence de la République : Le président du PDCI mal barré

Présidence de la République : Le président du PDCI mal barré

Tidjane Thiam sera-t-il candidat à l’élection présidentielle d'octobre 2025 en Côte d'Ivoire ? La question est sur toutes les lèvres. En tout cas, elle mérite d’être posée au regard de la situation difficile dans laquelle le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire se trouve actuellement. En effet, la candidature de l’ancien directeur général du Crédit suisse est problématique vis-à-vis des lois en vigueur. Et, les juristes du vieux parti n'ont pas été capables de déceler les obstacles juridiques sur le chemin de leur champion. Plus militants dans leurs approches et leurs analyses que conseillers juridiques, ils ont fermé les yeux ou ont voulu tordre le cou au droit et aux règlements intérieurs du parti doyen afin d’ouvrir un boulevard à Tidjane Thiam. Cependant, ils sont aujourd'hui pris à leur propre piège avec un président du parti et un futur candidat à problème. En témoigne l’action en justice de dame Valérie Yapo contre Tidjane Thiam et le PDCI. La crise est donc ouverte. Le PDCI est au bord du gouffre. C'est dans ce contexte chaotique que le parti septuagénaire a décidé, samedi dernier,  au terme de la 18e réunion de son bureau politique d’aller à son congrès le 16 avril prochain pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. Selon ses partisans, Tidjane Thiam est bien positionné pour rafler la mise. Si c'est le cas, autant affirmer que le PDCI misera sur un cheval qui risque d’être hors course. En tout cas, Tidjane Thiam risque gros. Par ailleurs, selon l’avocat du PDCI, Me Blessy Chrysostome, son leader a été visé par quatre réclamations pendant le contentieux électoral qui a pris fin samedi dernier. Sera-t-il radié de la liste électorale au regard des preuves apportées par les différents requérants? Pour le moment, les regards des militants sont tournés vers la Commission électorale indépendante. Et, ils retiennent leur souffle. Car, en cas de radiation, Tidjane Thiam ne sera ni électeur ni éligible au grand dam des militants du vieux parti. Même s’il passe le cap du contentieux électoral, le président du PDCI ne sera pas au bout de ses peines. Car, il y a toujours l’article 48 de la Constitution qui plane sur sa tête comme l’épée de Damoclès. En effet, après l’acquisition de la nationalité française par naturalisation en 1987 à l’âge de 25 ans, il a selon cette disposition constitutionnelle perdu sa nationalité ivoirienne. Un autre obstacle à surmonter. A vrai dire, le fossé est grand entre Tidjane Thiam et la présidentielle d'octobre prochain.

Lacina Ouattara