Transition numérique en Côte d'Ivoire : Bloomfield analyse les risques sectoriels

Transition numérique en Côte d'Ivoire : Bloomfield analyse les risques sectoriels
Le cabinet a dévoilé les risques pour les investisseurs 

Bloomfield Intelligence a dévoilé, mercredi 12 mars, son rapport sur le risque sectoriel en Côte d’Ivoire. Selon cette étude, le pays obtient une note de 6,5, indiquant un risque modéré. C’était à l’hôtel Noom, lors d’un panel dont le thème était : « Transformation numérique de l'administration publique et amélioration de la gouvernance ». Selon le PDG du groupe Bloomfield, Stanislas Zézé, cette note signifie « qu’il n’y a pas de frein particulier à l’investissement, mais que certaines poches de vulnérabilité subsistent ».

Le rapport sur le risque sectoriel met en lumière les avancées significatives de la Côte d’Ivoire en matière de dématérialisation des services publics. Plus de 23 services ont été numérisés, contribuant ainsi à réduire la corruption, assurer la transparence publique et améliorer l’inclusion sociale. Cette transformation numérique a également soutenu une croissance du PIB de 10 % par an entre 2020 et 2023. Toutefois, le rapport insiste sur un point crucial : consolider la cybersécurité et gérer proactivement les risques numériques sont essentiels pour maintenir cette dynamique et maximiser les bénéfices économiques et sociaux.

 

Lors du panel, auquel a pris part le ministre de la Transition numérique aux côtés de panélistes issus des secteurs public et privé, plusieurs annonces majeures ont été faites concernant le renforcement des infrastructures numériques du pays. Le ministre Ibrahim Kalil Konaté a ainsi révélé un ambitieux programme comprenant la construction de cinq datacenters pour améliorer la capacité de stockage et de traitement des données. Il a également évoqué un projet d’investissement dans les câbles sous-marins, en partenariat avec des pays voisins, afin de garantir une souveraineté sur les infrastructures numériques.

Par ailleurs, l’acquisition d’outils de mesure de performance des téléphones mobiles permettra d’améliorer la qualité du réseau et de réduire les « zones blanches ». « Nous allons publier chaque mois les meilleures entreprises de téléphonie mobile », a-t-il insisté. Les cyberattaques constituent une menace croissante, avec des pertes financières estimées à 9,126 milliards FCFA en 2023 et 6,910 milliards FCFA en 2024. Rien que pour le premier trimestre 2025, le préjudice s’élève déjà à 3,2 milliards FCFA. Face à cette situation, le gouvernement multiplie les investissements pour renforcer la cybersécurité. C’est dans ce cadre que l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSI) a été mise en place le 30 octobre 2024. « Digitaliser, oui, mais il faut également sécuriser notre cyberespace », a insisté le ministre.

 

Rahoul Sainfort