Colloque international de l’Ascad sur les Mathématiques : Gilbert Koné Kafana : « La Côte d’Ivoire veut compter désormais parmi les pays producteurs des solutions innovantes » 

"Les mathématiques : une discipline fondamentale et une efficacité déraisonnable". C’est le thème du colloque qui se déroule du 20 au 22 mai 2025 à l’Ensea (Ecole nationale supérieure de statistiques  et d’Economie appliquée d’Abidjan). Initiée par l’Ascad (l'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas africaines), cette rencontre de haut niveau a ouvert ses travaux hier en présence d’éminentes personnalités au nombre desquelles Gilbert Koné Kafana, Haut représentant du Président de la République Alassane Ouattara.

Dans son adresse aux "Immortels" de l’Ascad et à l’écosystème universitaire, Gilbert Koné Kafana a présenté la vision du chef de l’Etat en cohérence avec le thème de cette assise. Surtout, l’ambition du premier citoyen ivoirien de conforter la place de choix de la Côte d’Ivoire  dans le domaine des sciences.

« La Côte d’Ivoire, sous le leadership du Président Alassane Ouattara, ne veut plus se contenter, uniquement, d’être consommatrice de l’économie du savoir. Elle veut, désormais, compter parmi les producteurs des solutions innovantes ». Cela, au regard de la qualité des  actions, infrastructures et initiatives prises pour une formation de pointe des élèves, étudiants et formateurs dans le domaine des sciences et particulièrement les mathématiques.

Bien avant lui, le Pr Gilbert Aké N’gbo, président de l’Ascad, par ailleurs coordonnateur du comité scientifique du colloque, a présenté les enjeux de la tenue d’un tel colloque.

Les "Immortels" préviennent sur le désintérêt des Ivoiriens pour les mathématiques

« (…) On assiste à un déclin de la pratique et de l’apprentissage des mathématiques, tant au niveau national que mondial. En Côte d’Ivoire, on constate une désaffection des mathématiques à travers une forte diminution des classes de terminales série C (mathématiques et sciences physiques), une baisse du nombre des enseignants de mathématiques dans le secondaire et le supérieur », a-t-il planté comme décor. 

Au regard de cette situation,  le président de la Société savante est parti d’un questionnement ! « Pourquoi, malgré l’importance avérée des mathématiques et le rôle crucial de cette discipline, assiste-t-on à une baisse de la pratique et de l’apprentissage des mathématiques ? »

Et c’est à juste titre, pour élucider la question que les Savants regroupés au sein de l’Ascad, une académie pluridisciplinaire, s’engagent à comprendre cette situation pour mieux sensibiliser les pouvoirs publics, les apprenants, les enseignants, les parents d’élèves, sur les enjeux de l’apprentissage des mathématiques pour la maîtrise des outils d’analyse et de décision dans l’ensemble des domaines du savoir et des centres de décision , a-t-il expliqué.

Pour l’ensemble des participants à ce colloque, il faut démystifier les mathématiques, puisqu’elles sont partie prenante du quotidien de chaque homme.

Et le Pr Saliou Touré, l’une des éminences grises mondiales des mathématique, président du comité scientifique du colloque, a animé la conférence inaugurale sur le thème  "Mathématiques et Société"

Faisant l’historique des mathématiques, l’érudit qui a consacré toute sa vie professionnelle à cette discipline ainsi qu’à sa promotion en Côte d’Ivoire, depuis 1962, a expliqué que l’Afrique ancienne et moderne connaissent et ont toujours pratiqué les mathématiques.

« L'artiste peintre traditionnel de Korhogo (Ndlr Ouaraniéné au nord de la Côte d’Ivoire), le tisserand de pagne Baoulé à Bomizambo (au centre de la Côte d’Ivoire), tous ont recours aux figures pour réaliser leurs dessins sur les tissus, donc, de la géométrie. Le joueur d'awalé (jeu traditionnel de réflexion) a recours aux lois des probabilités. Donc, les mathématiques sont présentes dans la vie de tous les jours ».

Le colloque enregistre la participation de plusieurs éminents professeurs de mathématiques et autres disciplines scientifiques des universités du Bénin, Sénégal et du Cameroun.

La journée d’hier a enregistré plusieurs panels.

La première communication a été celle du Pr Touré Siaka avec pour thème : " Une étude de détermination, par la transformée de Fourier, des fréquences de vibrations

des dipôles électriques, dans un matériau multiferroïque, le sulphate d’ammonium".

Jean Antoine Doudou