Interview-Kobenan Kouassi Adjoumani : « Nos chercheurs travaillent à mettre à notre disposition des semences améliorées pour produire davantage »

Invité du journal Afrique de TV5 Monde, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières Kobenan Kouassi Adjoumani a fait un gros plan sur la politique agricole de la Côte d’Ivoire. Ci-dessous de larges extraits de son intervention.

Interview-Kobenan Kouassi Adjoumani : « Nos chercheurs travaillent à mettre à notre disposition des semences améliorées pour produire davantage »

Question : La Côte d'Ivoire met aujourd'hui en avant le concept de souveraineté alimentaire plutôt que de sécurité alimentaire. Alors, est-ce que vous pouvez nous expliquer cette distinction et pourquoi cette orientation est cruciale pour le pays ?


Kobenan Kouassi Adjoumani :
Lorsqu'on parle de sécurité alimentaire, c'est qu'il y a la possibilité donnée à un État de pouvoir nourrir son peuple, soit à travers des produits qui sont localement produits ou alors soit avec des produits importés. Dans le cas de la souveraineté alimentaire, le pays fait un choix de produire ce que, véritablement, les Ivoiriens ont envie de consommer. Et c'est ça, la souveraineté alimentaire. Aujourd'hui, avec cette politique que nous mettons en place, et grâce, bien sûr, au soutien du gouvernement, avec la vision du président de la République, Son Excellence, Monsieur Alassane Ouattara, nous sommes en train d'aller à cette souveraineté alimentaire.

 

 

Q : Il s’agit donc de moins dépendre des autres…


KKA :
Oui, justement, parce que quand je prends le cas du riz, nous étions en 2023 à 1,3 million de tonnes de riz blanchi. Et l'autre jour, lorsque nous avons fait le bilan, nous sommes allés à 1,5 million de riz blanchi, sachant que nos besoins réels sont de l'ordre de 2,1 millions. Vous voyez que le gap n'est plus grand. L'objectif que nous visions, c'était d'être autosuffisant en riz à l'horizon 2030. Mais tel que nous sommes en train de partir, je suis convaincu et même persuadé qu’en fin 2026, nous serons capables d'assurer notre souveraineté en matière de riz et même permettre que le surplus de production puisse être exporté dans les pays environnants.


Q : Alors justement, dans cet objectif d'autosuffisance en riz, comment le ministère accompagne les petits exploitants pour qu'ils puissent jouer un rôle clé dans cette quête ?


KKA:
Nous avons mis en place une politique de développement à travers les agences  telles que l'ADERIZ, l'ANADER, qui encadrent nos producteurs sur le terrain. Et en ce qui concerne par exemple 2024, Son Excellence, Monsieur le président de la République Alassane Ouattara a bien voulu mettre à la disposition des producteurs des kits agricoles. Et c'est grâce à ces kits agricoles que nous sommes parvenus à ces résultats. L'État de Côte d'Ivoire également a fait des plateformes, des plateformes à partir desquelles on peut installer les jeunes, les femmes qui veulent s'adonner au métier de l'agriculture. C'est ce que nous avons fait. Vous savez que nous avons des barrages, nous avons des bas-fonds, nous avons des lacs et des fleuves. Et autour de ces lacs, nous faisons des aménagements pour faire des canalisations. Il pleut beaucoup en Côte d'Ivoire, donc toutes les eaux qui tombent doivent être canalisées quelque part pour pouvoir irriguer nos exploitations. C'est cette politique que nous sommes en train de mener.


Q : Y a-t-il des solutions qui sont mises en place pour s'adapter aussi aux changements climatiques ?


KKA :
Oui. Nous sommes en train de travailler avec nos chercheurs pour nous permettre de disposer de semences améliorées, de semences capables de produire davantage pour nos populations sans moyens d'entamer fortement nos terres. Donc, avec ces semences améliorées, je suis convaincu que nous pouvons avoir un rendement qui soit à la hauteur de nos attentes.


Q : On a parlé du riz, il y a aussi le cacao vu que vous êtes le premier producteur mondial de cacao, qui doit s'adapter à de nouvelles normes européennes qui seront mises en place en Côte d'Ivoire dans un an, semble-t-il. Est-ce que vous êtes préparé à cela et quelles sont les principales mesures mises en place pour garantir un cacao durable ?

KKA : Bien avant l'avènement des mesures dont vous parlez, parlant de l'Union européenne, au niveau de la Côte d'Ivoire, nous avons pris déjà des mesures. Nous avons fait le recensement des producteurs agricoles. Nous avons géolocalisé leurs différentes parcelles. Aujourd'hui, le producteur de cacao au niveau de la Côte d'Ivoire dispose d'une carte qui lui permet non seulement de faire des transactions bancaires, mais également d'être identifié et de se faire connaître partout où il va.


Q : Avant de vous quitter, je voudrais m'adresser au porte-parole du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara. Le chef d'État va-t-il continuer à entretenir le suspense sur sa candidature pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain ?
KKA : Tous les militants du RHDP sont unanimes. Leur candidat s'appelle Alassane Ouattara. Nous attendons sa réponse. Les Ivoiriens veulent que le Président Alassane Ouattara soit leur candidat, parce que le Président Alassane Ouattara est une garantie pour notre propre sécurité, une garantie pour la stabilité du pays. En tout cas, nous prions Dieu Tout-Puissant qu'il lui donne la force, qu'il lui donne la santé afin qu'il continue de diriger la Côte d'Ivoire.


TV5 Monde