Taekwondo-CSCTICAO : Ce qu'il faut comprendre de la démarche du PCA

Taekwondo-CSCTICAO : Ce qu'il faut comprendre de la démarche du PCA
En écrivant au ministère des Sports, le PCA appelle à une prise de mesures urgentes pour la sécurisation du CSCTICAO (Ph DR)

La situation du taekwondo ivoirien montre chaque jour les limites de la gouvernance de Jean-Marc Yacé. En manque d’arguments face aux nouveaux développements qui risquent de l’emporter, l’homme se cherche des boucs-émissaires. Et pour le maire de Cocody, l’homme par qui ses malheurs sont arrivés est bien Bamba Cheick Daniel, son prédécesseur à la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD) et actuel Président du conseil d’administration (PCA) du Centre sportif culturel et des TIC ivoiro-coréen Alassane Ouattara (CSCTICAO). En écrivant à l’autorité ministérielle de tutelle pour exiger la prise de mesures de sécurisation de l’institution dont il a la responsabilité de la direction générale, Bamba Cheick a montré, selon le camp Yacé, ses accointances avec l’ennemi. L’accusant d’outrepasser une décision de justice à travers sa note, en date du 8 novembre 2024, dont l’objet est bien : « Nécessaire et urgente sécurisation du CSCTICAO ». Une démarche administrative normale pour un dirigeant soucieux de protéger ses installations.  Il n’a nullement froissé l’ordonnance du 5 novembre dont s’est prévalu le président déchu pour ouvrir le siège de la FITKD, le 7 novembre, et d’en tenir des réunions, le 8 novembre.     

Autorité morale devant la tutelle, le PCA a agi comme le ferait tout bon gestionnaire. Il a refusé d’être non seulement témoin d’un affrontement certain et partisan de la destruction de son établissement. Parce qu’il est celui qui répond devant les autorités compétentes.

 

Un acte administratif responsable 

Face à la décision de Jean-Marc Yacé d'investir les locaux malgré la décision du ministre des Sports et du Cadre de vie, le Premier ministre Robert Beugré Mambé, à travers le ministère délégué aux Sports et du Cadre de vie, et la volonté affirmée et très affichée du Comité directeur de transition (CDT), né de la volonté de la majorité des membres statutaires actifs (175 sur 316), de venir installer son président, le risque d'affrontements était trop élevé. C'est donc dans la perspective de protéger les locaux qui sont sous sa responsabilité qu'il a saisi l'autorité de tutelle qui, depuis le 25 octobre 2024, a décidé de la suspension de toutes les activités fédérales.

Une démarche administrative normale qui fait de lui, selon le camp Yacé, l'instigateur de la crise actuelle du taekwondo. Voir la situation sous ce prisme, c'est à croire que les membres statutaires, des maîtres de salles, ne sont pas aussi responsables pour décider de ce qui est bon pour eux. Une vraie ignominie ! A travers donc ce courrier qui lui vaut aujourd'hui tous les noms d'oiseaux, le PCA du CSCTICAO a fait simplement valoir un droit que lui confère son statut. Reste maintenant au Premier ministre, chef du gouvernement, par ailleurs ministre des Sports et du Cadre de vie, de faire respecter son autorité ou plutôt celle de l'Etat.

Parce que, contrairement aux arguments avancés, le maire de Cocody aurait dû s’abstenir de procéder à l’ouverture des portes du siège après avoir été saisi de l’appel interjeté par le Dr Ali Diomandé, président du CDT-FITKD, relative à l’ordonnance du 5 novembre 2024.  Cet appel, selon les éclairages d’un juriste, suspend toutes les décisions antérieures. C’est dire que Yacé n’avait pas le droit d’investir le siège.

En plus, il ne revient pas à un juge ordinaire de casser une décision administrative prise par le Premier ministre, ministre des Sports. Cette tâche incombe au Conseil d’Etat à travers un acte d’un juge administratif, et cela, après avoir avisé l’autorité administrative.

Une raison de plus pour le ministère des Sports de prendre ses responsabilités vis-à-vis des agissements quotidiens du camp Yacé qui sont en déphasage avec la logique et le droit. En décidant de pactiser avec l’ITF pour combattre sa propre fédération, il s’est fait sien l’adage qui dit "peu importe les moyens utilisés, seul compte le résultat". Voir le CSCTICAO saccagé, une infrastructure qui a couté au bas mot près de 7 milliards de FCFA, est le cadet de ses soucis.

OUATTARA GAOUSSOU