Convocation du collège électoral, nombre de lieux et bureaux de vote, durée de la campagne : Voici les trois décrets qui clarifient tout

On en sait un peu plus sur la suite du processus électoral. La Côte d’Ivoire entre dans la dernière ligne droite avant le scrutin présidentiel prévu le 25 octobre 2025. Les détails de la suite du processus devant aboutir à la désignation de nouveau président de la République ont été spécifiés dans trois décrets signés le 30 juillet dernier par le Président de la République, Alassane Ouattara.
Le décret N° 2025-648 du 30 juillet 2025 porte sur la convocation du collège électoral pour l’élection du président de la République en 2025. En son article 1, le décret indique que le collège électoral pour l’élection du président de la République est convoqué le samedi 25 octobre 2025. Il ajoute que le scrutin sera ouvert à huit heures et clos à dix-huit heures, soit dix heures de vote. L’article 2 énonce que si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue au 1er tour, un second tour sera organisé le samedi 29 novembre 2025.
Le décret N° 2025-652 du 30 novembre 2025, lui, fixe le nombre de lieux et bureaux de vote pour ledit scrutin. Il est dit à l’article 1 qu’il a été créé 11906 lieux de vote (11838 en Côte d’Ivoire et 71 à l’étranger), ainsi que 25678 bureaux de vote (25370 en Côte d’Ivoire et 308 à l’étranger). L’article deux précise que le Commission électorale indépendante peut, en cas de nécessité, déplacer un ou plusieurs lieux de vote.
Quant au décret N° 2025-649 du 30 juillet 2025, il fixe la durée de la campagne électorale pour l’élection du président de la République en 2025. Son article 1 énonce que la durée de la campagne est de 14 jours. « La campagne électorale sera ouverte le vendredi 10 octobre 2025, à zéro heure, et close le jeudi 23 octobre 2025, à minuit », peut-on lire à l’article 2 dudit décret.
En amont de cette échéance, la Commission électorale indépendante (CEI) a enregistré, du 26 juillet au 26 août, le dépôt des dossiers de candidature. Pas moins d’une soixantaine de prétendants ont manifesté leur ambition de briguer la magistrature suprême. Comme le veut la procédure, ces dossiers ont été transmis au Conseil constitutionnel, seul habilité à examiner leur conformité. Conformément à la loi, la liste définitive des candidats doit être publiée 45 jours avant le scrutin, soit au plus tard le 10 septembre 2025. L’attente est donc à son comble, cette semaine s’annonçant décisive pour l’avenir de la compétition électorale.
La publication de cette liste marquera un tournant : elle déterminera le visage du scrutin à venir, entre confirmations attendues et surprises possibles qui pourraient rebattre les cartes du jeu politique. Sans préjudice des décisions du Conseil constitutionnel, on peut prévoir que les candidats n’ayant pas l’âge requis – 35 ans minimum – ou ceux qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale ne figureront pas sur cette liste, à l’image de Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, et Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA. Laurent Gbagbo a été radié de la liste électorale pour avoir perdu ses droits civils et politiques suite à sa condamnation dans l’affaire dite de la casse de la BCEAO pendant la crise post-électorale de 2010. Quant à Tidjane Thiam, il a été éjecté pour inscription frauduleuse, car il détenait encore la nationalité française au moment de son inscription, malgré sa naturalisation ivoirienne en 1987.
Selon l’article 48 du Code de la nationalité, perd la nationalité ivoirienne l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère ou qui déclare reconnaître une telle nationalité. Thiam n’ayant régularisé sa situation qu’après son inscription, la justice a légitimement rejeté sa candidature. L’inscription sur la liste électorale étant obligatoire pour concourir à l’élection présidentielle, ces deux personnalités ne pouvant y figurer, leur participation reste impossible. Le cas de Guillaume Soro constitue d’ailleurs une jurisprudence en la matière : en 2020, le Conseil constitutionnel avait rejeté sa candidature au motif qu’il ne figurait pas sur la liste électorale.
En tout état de cause, le train des élections est lancé vers sa destination finale. Le nombre de lieux de vote est désormais connu : un décret, également pris le 30 juillet, fixe ce nombre à 11 906, dont 71 à l’étranger. Le nombre de bureaux de vote s’élève à 25 678, dont 308 à l’étranger. Quant au collège électoral, il a été convoqué pour le 25 octobre. Comme on peut le constater, le processus est irrévocable.
Rahoul Sainfort