Interview – Ouattara Gaoussou (Président de l’AJSCI) : « L'AJSCI est de retour, avec une équipe déterminée et une vision claire »

Élu le 29 novembre dernier à la tête de l'Association des Journalistes Sportifs de Côte d'Ivoire, Ouattara Gaoussou, alias OG, entend sortir la structure de sa torpeur. Entre diagnostic lucide, ambitions affichées et appel à la mobilisation, le nouveau président dévoile sa feuille de route pour les trois prochaines années.

Interview – Ouattara Gaoussou (Président de l’AJSCI) : « L'AJSCI est de retour, avec une équipe déterminée et une vision claire »
OG : « Notre objectif est de faire de l'AJSCI un acteur majeur du paysage médiatique, une voix forte pour défendre les intérêts des journalistes sportifs »

Le Patriote : Monsieur le Président, vous venez d'être élu à la tête de l'AJSCI. Comment vivez-vous cette nouvelle responsabilité ?

Ouattara Gaoussou : C'est un honneur immense doublé d'une émotion particulière. Être élu président de l'AJSCI, c'est porter un héritage et une mission. Je ressens à la fois de l’excitation, de l’humilité et un sens aigu de la responsabilité. Je tiens d'abord à saluer le travail de nos prédécesseurs, notamment Vamara Coulibaly et Elisabeth Goli, qui ont posé des jalons essentiels pour l'implantation et le développement de l'association.

Je voudrais également exprimer ma gratitude au Premier Ministre, Dr Robert Beugré Mambé, dont le soutien, relayé par le Ministre délégué Silas Adjé Metch, a marqué notre Assemblée Générale à Adiaké. Le Ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, notre tutelle, mérite aussi nos remerciements. Enfin, je n'oublie pas le Député-Maire d'Adiaké, Hien Yacouba Sié, parrain naturel de l'AJSCI, dont la fidélité nous encourage. Diriger l'AJSCI, c'est contribuer à faire rayonner le journalisme sportif ivoirien, défendre l'éthique et améliorer les conditions de travail des journalistes.

 

LP : Vous succédez à Alphonse Camara, aux commandes pendant six ans. Quel bilan faites-vous de cette période ?

OG : Le mandat de mon prédécesseur a été traversé par des défis majeurs, mais il a permis de préserver l'identité de l'AJSCI. Alphonse Camara a tenu le flambeau dans des conditions difficiles.

Six années de gouvernance, ce n'est pas rien. Je préfère parler d'une période de transition et d'adaptation. Nous allons capitaliser sur ce qui a été fait, tirer les leçons des obstacles rencontrés et avancer.

 

LP : Certains observateurs ont qualifié l'AJSCI de « morte » ces dernières années. Cela ne vous effraie pas ?

OG : Je ne parlerais pas d'appréhension, mais de responsabilité. Oui, l'image d'inactivité a existé, et le terme « morte », bien qu'excessif, reflète un constat : l'association avait perdu de son dynamisme. Mais c'est aussi une formidable opportunité de prouver par des actions concrètes que l'AJSCI est bien vivante et qu'elle peut redevenir un acteur incontournable. Nous repartons sur des bases fragiles, certes, mais avec une volonté forte de reconstruction.

 

LP : Justement, quelle est votre vision stratégique pour les trois prochaines années ?

OG : Notre vision repose sur trois piliers : institutionnaliser l'AJSCI en renforçant ses textes et sa gouvernance, accroître sa visibilité à travers une présence digitale et médiatique forte, et bâtir des partenariats solides avec les entreprises et les institutions. Il est vital de revitaliser l'association par une augmentation du nombre de membres et la création d'un véritable sentiment d'appartenance.

Nous misons également sur la formation aux enjeux contemporains du métier et la promotion de l'excellence journalistique. Notre objectif est de faire de l'AJSCI un acteur majeur du paysage médiatique, une voix forte pour défendre les intérêts des journalistes sportifs. Pour y parvenir, nous organiserons des ateliers, mettrons en place des commissions thématiques sur la déontologie, les conditions de travail ou les affaires sociales, et développerons des partenariats avec les institutions et le secteur privé. La transparence et l'écoute seront nos maîtres mots.

 

LP : Quelles seront vos premières actions ?

OG : La première étape sera une assemblée extraordinaire pour moderniser nos textes fondateurs. Ensuite, il nous faut un siège social, symbole de notre identité et lieu de travail collectif. Nous voulons aussi lancer une campagne digitale pour redonner visibilité et attractivité à l'AJSCI. Nos premiers mois seront consacrés à un diagnostic précis avec un état des lieux des forces, faiblesses, opportunités et menaces. Puis nous lancerons une campagne d'adhésion et de ré-adhésion, en expliquant clairement notre vision et les avantages d'être membre.

 

LP : Qu'attendez-vous concrètement des membres pour réussir ce redémarrage ?

OG : Nous attendons de chacun une implication réelle dans nos projets, une solidarité renforcée et un esprit d'initiative. L'AJSCI est une famille et chacun doit apporter sa pierre à l'édifice, dans le respect de nos valeurs : gratitude, unité, éthique, solidarité et entraide. L'AJSCI a toujours été guidée par un esprit de fraternité. Pour réussir ce nouvel élan, l'union est plus que jamais nécessaire.

 

LP : Comment comptez-vous capitaliser sur les acquis des six dernières années tout en corrigeant les défaillances ?

OG : Il est crucial de reconnaître les acquis, même si des insuffisances ont existé. L'AJSCI conserve des archives, des relations avec des partenaires et une certaine reconnaissance.Nous allons faire l'inventaire des ressources financières, humaines, matérielles, des partenariats et des événements réussis. Puis nous analyserons les défaillances pour adapter notre stratégie. Les leçons du passé doivent devenir des opportunités pour bâtir une AJSCI plus forte, inclusive et durable.

 

LP : Un dernier message aux journalistes sportifs et aux partenaires ?

OG : Au terme de notre Assemblée Générale d'Adiaké, je tiens à remercier chaleureusement les membres pour leur forte mobilisation. Je veux leur dire que l'AJSCI est de retour, avec une équipe déterminée et une vision claire. Nous voulons travailler main dans la main avec tous les acteurs du sport et des médias, dans un esprit de respect, de solidarité et de professionnalisme. Le journalisme sportif ivoirien mérite d'être reconnu à sa juste valeur. Ensemble, nous allons lui redonner souffle, prestige et influence.

Par Zana Coulibaly