Jeux de la Solidarité Islamique 2025 : Abeni Adiatu Adebayo, un bronze qui brille comme de l'or à Ryad

Jeux de la Solidarité Islamique 2025 : Abeni Adiatu Adebayo, un bronze qui brille comme de l'or à Ryad
La karatéka Abeni Adiatu Adebayo ouvre la campagne ivoirienne avec une médaille de bronze (Ph DR)

Dans l'atmosphère électrique de la salle Malaz du stade Prince Faisal Bin Fahd, où chaque souffle semblait suspendu, une guerrière ivoirienne a écrit les premières lignes d'une épopée. Abeni Adiatu Adebayo. Ce nom résonnera longtemps dans les mémoires. Engagée dans la catégorie des -50 kg en karaté, elle a arraché à la sueur et au courage la toute première médaille de la Côte d'Ivoire aux 6èmes Jeux de la Solidarité Islamique, ce mardi 11 novembre 2025 .

Du bronze ? Oui. Mais un bronze éclatant, forgé dans les flammes de la résilience et de l'abnégation, sous les regards émus et fiévreux des officiels ivoiriens – Ibrahima Coulibaly, conseiller technique du ministre délégué chargé des Sports et du Cadre, Hortense Kinimo, directrice générale des Sports et de la Vie fédérale, Fadiga Issouf Diouf, PCA du Guichet unique du commerce extérieur, et Me Georges N'Goan, président du Comité national olympique. Tous retenaient leur souffle. Tous espéraient. Et Abeni a exaucé cet espoir.

Première à franchir le seuil du combat pour la délégation ivoirienne, la jeune karatéka n'a pas tremblé. Dès les huitièmes de finale, elle a imposé sa loi face à la Qatarie Mona Al-Kharfi, balayée 4-0. Puis elle a dominé avec maestria la Djiboutienne Ilhan Fayssal Mohamed en quart (6-1), comme une tornade qui ne laisse rien sur son passage. Mais en demi-finale, le mur iranien Sara Bahmanyar s'est dressé, implacable, précis, cruel. 0-4. L'élimination.

Le cœur lourd mais l'âme intacte, la jeune karateka a refusé de baisser les bras. Avec elle, tout le staff médical piloté par Dr Eric Allangba. Souffrant de contusion, elle est vite prise en charge et remise à niveau.  Surtout que le combat pour le bronze l'attendait. Face à la Sénégalaise Salimata Ba, chaque seconde a été un duel d'intensité pure. Les deux athlètes se sont rendues coup pour coup, marquant chacune un yuko. Mais une pénalité Chukoku 2 infligée à son adversaire a fait basculer le destin. Malgré une sanction personnelle (Hansoku Chui), Abeni a tenu bon. Et quand l'arbitre a levé son bras, c'est tout un pays qui a explosé de joie.

Ce podium dépasse la simple récompense individuelle. Il incarne le souffle d'un collectif, l'engagement d'une nation tout entière, et l'élan d'une jeunesse ivoirienne qui refuse de renoncer. Abeni Adiatu Adebayo devient ainsi le visage rayonnant d'un démarrage triomphal de la Côte d'Ivoire dans ces Jeux – et un symbole d'espoir vibrant pour toutes les disciplines à venir.

À commencer par ses coéquipiers du karaté : Kouassi Orlane Marie Josée, Mani Yagba Christopher Alioune-B, Sanogo Alpha Ladji Souleymane et Ta Bi Tabolo Edgar Baunes. Tous attaquent désormais les tatamis, ce mercredi 12 novembre sous le coup de 9h, heure locale (6 GMT) avec la fougue de ceux qui veulent marcher sur les traces glorieuses d'Adebayo.

« J'aimerais tellement repartir en Côte d'Ivoire avec une médaille autour du cou, confie Kouassi Orlane Marie Josée, la seconde fille de l'équipe, le regard déterminé. La fraîcheur des soirées nous fatigue un peu, c'est vrai, mais on s'adapte grâce au staff médical qui veille sur nous. Le séjour se passe bien, et je remercie du fond du cœur nos dirigeants et notre pays. Ce qui me touche le plus ? C'est le message du ministre. Même à des milliers de kilomètres, il nous encourage. Il nous donne une motivation immense. »

Surtout qu'en sa présence au village des athlètes, Adebayo s'était juré de revenir avec une médaille. Pari tenu. Mission accomplie. Et déjà, e bronze d'Abeni brille aujourd'hui comme le plus bel des ors.

OUATTARA Gaoussou à Ryad -Arabie Saoudite