Programme d’incubation au Masa Lab : La compagnie ‘‘Tell’ Arts’’ présente officiellement ‘‘Poupée barbue’’

Après sa résidence artistique dans le cadre du programme d’incubation au Masa Lab, la compagnie ‘‘Tell’ Arts’’ a présenté officiellement sa création artistique ‘’Poupée barbue’’, le 17 octobre dernier à l’Institut National et Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC). Dans une salle exiguë pour la circonstance, l’unique personnage de la pièce, la comédienne et slameuse Olga Kamouni, dans le rôle de Beretta, raconte son histoire bouleversante et pathétique. Celle d’une enfant-soldat victime d’un viol collectif. 

Dans un monologue qui distillait des émotions dans la salle, la comédienne décrit la guerre civile, la fuite, la violence, sa colère contre les acteurs de la guerre qu’elle accuse d’être ses bourreaux. Et dans le même temps, elle exprime ses sentiments pour un chef de guerre, Boy Killer, l’un de ses violeurs. Un amour naissant en conflit avec ses peines, ses frustrations et sa douleur intérieure.

In fine, ‘’Poupée barbue’’,  mise en scène par le promoteur culturel, Souleymane Sow, est un hymne poignant à la mémoire des souffrances de la guerre, soulignant ses impacts directs sur les plus vulnérables. « Ce spectacle place l’enfant et la femme au cœur du récit. ‘‘Poupée barbue’’ témoigne pour toutes celles et ceux qui, victimes de violences, vivent dans la douleur oubliée. Cette douleur sera transformée en colère, en joie, en amour, en rêve, mais aussi en acte de résistance et de résilience », explique le metteur en scène. 

Pour le célèbre acteur, réalisateur et scénariste Assane Kouyaté, mentor de la compagnie ‘‘Tell’ Arts’’ pendant ce programme d’incubation au Masa Lab, l’équipe artistique de ‘‘Poupée barbue’’ a été fantastique et professionnel. « Ce fut, avoue-t-il, un honneur de travailler avec une jeune équipe très talentueuse. Le texte de la pièce n’était pas facile à mettre en scène. Et il fallait jouer avec un jeune personnage. Ce que Kouyaté, Sow et toute l’équipe a réussi avec brio. C’est un travail de recherche artistique qu’il faut saluer ».

Y. Sangaré