Appel à la violence : La jeunesse ivoirienne invite le PPA-CI à plus de responsabilité

Vers un regain de violence en Côte d’Ivoire. Tout porte à croire que la Côte d’Ivoire pourrait vivre très prochainement des heures chaudes. En tout cas, la dernière sortie du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) laisse présager d’un bras de fer entre le parti de Laurent Gbagbo et le pouvoir d’Abidjan. « Tous les organes centraux et les organes de base, les structures spécialisées et d’activité doivent se tenir prêts pour les activités programmées de façon concertée, dès ce mois de janvier 2025, en vue d’obtenir, par la lutte, les conditions d’élections inclusives, justes, transparentes et démocratiques », a recommandé le dernier comité central de cette formation politique. Pour de nombreux jeunes Ivoiriens, c’est une provocation de trop. Ils rappellent à juste titre les torts que les violences politiques ont causé à la Côte d’Ivoire, notamment la crise postélectorale de 2010 avec son lot de 3000 morts. C’est pourquoi, ils invitent Laurent Gbagbo et ses partisans à savoir raison gardée. Et appellent à maintenir la cohésion et la paix que le pays connait depuis 2011. Ils mettent donc en garde le PPA-CI contre toute tentative visant à troubler l’ordre public.

Appel à la violence : La jeunesse ivoirienne invite le PPA-CI à plus de responsabilité

 Kader Fofana (Président de la COSA-CI) : « Nous sommes aujourd’hui engagés pour une Côte d’Ivoire de paix »

 « La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de menaces actuellement. Nous sommes aujourd’hui engagés pour une Côte d’Ivoire de paix.  Nous sommes aujourd’hui engagés pour une Côte d’Ivoire de stabilité et de cohésion.  Nous savons tous dans quel état la Côte d’Ivoire était en 2010. Le Président Alassane Ouattara a réussi à repositionner le pays. Donc ceux qui pensent pouvoir véritablement diriger la Côte d’Ivoire doivent avoir un esprit de paix. Ils  doivent être animés par un  esprit de cohésion.  On peut faire la politique sans forcément menacer.  Et nous pensons que tous ceux qui envisagent  diriger la Côte d’Ivoire doivent être à l’image du Président Ouattara. Ils doivent s’inspirer du Président Félix Houphouët-Boigny.

 

 

Abdul-Kader Cissé (Président d’honneur de la JUNCI) : « Nous devons conserver jalousement la paix retrouvée »

« Je voudrais m’indigner face à de tels agissements de l’opposition surtout du PPA-Ci qui exige la réinscription de Gbagbo sur la liste électorale.  Je suis toujours surpris de l’attitude du PPA-CI. Le parti de Gbagbo gagnerait à introduire une proposition de loi d’amnistie à l’Assemblée nationale, où elle est représentée, plutôt que de vouloir demander une intervention directe du président de la République pour la réintégration de certains de ses leaders sur la liste électorale. Au Parlement, tous ceux qui réclament la réinscription de Gbagbo sont représentés au Parlement. Il appartiendra aux députés de juger de l’opportunité d’adopter cette loi ou pas. Les Ivoiriens ne veulent plus revivre de crise du fait des positions politiques. Nous devons conserver jalousement la paix retrouvée »

 

 

Nagbema Kadhy Diaby épouse Sylla (présidente nationale de Synergie ODO) : « La force n’a jamais été un outil viable pour résoudre des différends dans une démocratie »

« Il est important de rappeler que la force n’a jamais été un outil viable pour résoudre des différends dans une démocratie. Notre pays a trop souvent payé le prix des divisions et des confrontations pour que nous oublions l’importance du dialogue et du respect des processus institutionnels comme nous l’a enseigné le père fondateur. La question de l’inscription du président Laurent Gbagbo sur la liste électorale est une préoccupation légitime pour beaucoup de nos compatriotes, cependant elle ne doit en aucun cas devenir un prétexte à la violence ou à la remise en cause de nos institutions. Celles-ci existent pour garantir l’équité et l’inclusion, et il est de notre responsabilité individuelle et collective de leur faire confiance et de les renforcer par nos actions. J’invite donc toutes les parties à privilégier le dialogue constructif et à placer l’intérêt national au-dessus de toute considération partisane. Il est essentiel de se rappeler que seule une Côte d’Ivoire solidaire, unie, respectueuse de ses lois et de ses valeurs, pourra bâtir un avenir stable et prospère pour ses citoyens.

Nous devons faire preuve de maturité politique en privilégiant la concertation, en respectant les décisions institutionnelles et en favorisant des discussions ouvertes. Rien de durable ne s’obtient par la force ou l’intimidation. La paix et la stabilité de notre nation reposent sur notre capacité à avancer ensemble, avec sérénité et respect mutuel. Le processus pour aboutir à des élections apaisées, transparentes, et inclusives débute maintenant, c’est donc maintenant que nous devons prioriser la force du dialogue. »

 

 

Lahagnon Yeo (président du FTFCI-RHDP) : « Aucune action de rue violente ne sera tolérée »

« L’opposition est dans son droit de revendiquer, mais cela doit se faire dans le strict respect de la loi et des institutions. Si ses revendications visent à porter atteinte à l’autorité de l’État, c’est à ce moment-là qu’elle nous trouvera sur son chemin. Nous appelons nos opposants à faire confiance à nos institutions et au chef de l’État, qui a affirmé dans son discours du 31 décembre que les élections se dérouleront dans la paix, sans heurts. Nous estimons qu’il est essentiel qu’ils soient patients et qu’ils laissent la justice suivre son cours. Aucune action de rue violente ne sera tolérée. La Côte d’Ivoire est sur la voie du développement et avance sereinement. Plus aucun Ivoirien n’acceptera de retomber dans les violences. Nous devons rester calmes, faire preuve de maturité et continuer à faire confiance aux institutions de notre République. »

 

 

Yeo Pepegaligui  (Porte-parole de GR2025) : « Nous appelons à la sagesse et à la retenue »

« Nous condamnons fermement les initiatives visant à perturber la quiétude retrouvée des Ivoiriens. La volonté de vouloir  avec insistance à l’inscription de l’ancien président et actuel leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, sur la liste électorale, risque de fragiliser le tissu social ivoirien. Nous, Gardiens de la République et défenseurs des valeurs républicaines, lançons un appel à tous les partis politiques pour qu’ils fassent preuve de sagesse et de retenue. L’inscription d’un citoyen ivoirien sur la liste électorale obéit à des critères juridiques dictés par notre Constitution et nos institutions, que chacun se doit de respecter scrupuleusement. Par conséquent, nous invitons le PPA-CI à se conformer aux lois de la République et à renoncer à toute action susceptible de troubler la paix et la sérénité des Ivoiriens. La Côte d’Ivoire, notre pays, a retrouvé sa place dans le concert des Nations après des décennies de crise, grâce aux efforts conjugués de tous. Nous n’accepterons pas qu’un parti politique ou quelques individus, motivés par des intérêts égoïstes, tentent de replonger le pays dans une nouvelle crise. Nous avons suffisamment souffert des crises passées. Ainsi, nous  mettons en garde le PPA-CI. Nous réaffirmons notre engagement ferme à protéger le peuple ivoirien et les institutions de la République. Par ailleurs, nous tenons dès à présent ce parti politique pour responsable de toute conséquence découlant de ses actions.

 

Propos recueillis par Thiery Latt et Raoul Sainfort