La finance s’engage : Plus de 1 295 milliards FCFA mobilisés pour le financement des PME depuis le lancement de la plateforme en 2016
Des acquis importants. Lancée en 2016 par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et la firme Entrepreneurial Solutions Partners, la Finance s’engage a permis de mobiliser plus de 1 295 milliards FCFA pour le financement des PME. L’information a été révélée, le 31 octobre dernier, par le président de la CGECI, Ahmed Cissé, à la faveur de la 7e édition de cette plateforme majeure de l’écosystème du financement des entreprises en Côte d’Ivoire.
Comme autres acquis, Ahmed Cissé a indiqué que plus de 1 000 PME ont été formées à travers les programmes d’éducation financière dont une centaine financée à l’issue de ces programmes ; quand 8 000 acteurs de PME ont été touchés à travers les ateliers thématiques à Abidjan et dans les autres régions de la Côte d’Ivoire.
S’appuyant sur la dernière enquête « Données pour la Croissance » de 2024, réalisée par ESPartners, il a fait savoir que la taille des besoins en financement des PME est estimée à 10 222 milliards, contre 3 576 milliards en 2016. « Ce rapport, qui depuis 2016 offre des perspectives quant aux besoins et aux opportunités de financement, souligne que 75% des banques & microfinances soutiennent qu’elles ont une meilleure expérience dans la mobilisation de ressources en faveur des PME, depuis le lancement de la Finance S’Engage. La proportion n’était que de 33% avant le lancement de la FSE », a-t-il détaillé.
Par ailleurs, il a fait cas d’une croissance de 1550 % des montants captés par les start-ups ivoiriennes entre 2019 et 2022, passant de 1,10 milliard FCFA à 18,15 milliards FCFA. Toute chose qui démontre, a-t-il relevé, l’importance des programmes de renforcement des capacités des acteurs financiers sur les enjeux actuels et futurs du financement des TPME.
« Le volume de financement bancaire a été multiplié par 1,7 passant de 2 707 milliards FCFA en 2014 à 4 588 milliards FCFA de 2022. C’est bien le signe que les lignes bougent, et que nous sommes sur la bonne voie, même si beaucoup reste à faire pour améliorer l’offre de financement qui ne couvre que le tiers des besoins, selon les dernières évaluations. Ces résultats nous montrent que le sous-financement des PME n’est pas une fatalité et que nous avons la capacité de changer notre histoire, si nous en avons tous la volonté », a souligné Ahmed Cissé.
Aussi a-t-il exhorté les banques, institutions de microfinance, entreprises, administrations et partenaires techniques et financiers à intensifier leurs actions afin de régler définitivement les questions de financement et de structuration des PME, dans une démarche concertée et solidaire.
L’appel du Premier ministre au secteur privé
Parrain de cette 7e édition de la Finance S’Engage placée sous le thème « le Financement des PME : face aux enjeux actuels et futurs », le Premier ministre Beugré Mambé a exhorté les acteurs du secteur privé à s’impliquer davantage aux côtés de l’Etat ivoirien pour l’industrialisation de l’économie ivoirienne. « La question de la transformation de la chaine des valeurs est au cœur de toute notre politique d’industrialisation. Notre secteur privé en particulier, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) doivent être outillées à porter l’ambition du gouvernement à travers le renforcement du partenariat Etat-secteur privé », a-t-il fait savoir.
Il a ensuite évoqué les efforts de l’Etat ivoirien en faveur des PME. Et ce, à travers la création du Guichet Unique de Développement des PME (GUDE-PME), le Programme économique pour l’Innovation et la Transformation des Entreprises (PEPITE) et la Caisse des dépôts et consignations de Côte d’Ivoire (CDC-CI Capital).
Co-animant le panel sur le thème de l’édition avec la ministre de la Culture et de la Francophonie Françoise Remarck, le ministre du Commerce et de l’Industrie Souleymane Diarrassouba a fait cas des mécanismes mis en place par l’Etat pour mobiliser des financements au profit des PME.
« L’Etat travaille à mieux accompagner les PME, à travers une réforme importante de création du Guichet unique de développement des PME (GUDE-PME), principal interlocuteur du secteur privé et des partenaires au développement en matière de soutien, de promotion et de développement des PME », a-t-il indiqué. Et de rassurer que l’environnement des affaires est globalement favorable au financement des entreprises en Côte d’Ivoire.
« Il y a des opportunités multisectorielles. Mais il est important que les banques jouent leur rôle », a-t-il fait savoir avant d’appeler les investisseurs à créer des business angels pour accompagner les petites et moyennes entreprises. Car, pour lui, il faut voir au-delà des financements traditionnels. Sur cette lancée, le ministre du Commerce et de l’Industrie a annoncé le projet de création d’un fonds pour le développement industriel pour relever le défi des financements durables et à long terme.
La ministre de la Culture et de la Francophonie s’est réjouie du dynamique des industries culturelles et créatives en Côte d’Ivoire. Elles présentent, a souligné Françoise Remarck, un potentiel de croissance important mais le défis se trouve dans la règlementation avec un statut à donner à l’artiste. « Le financement du secteur ne peut plus être un obstacle. Le sujet, c’est comment il s’adresse ; comment il est porté (…) Il est possible de bénéficier des financements mis en place », a-t-elle fait savoir tout en appelant les acteurs culturels à un changement de paradigme d’autant plus qu’ils sont habitués aux subventions.
Yves Kalou