Législatives 2025 : La CEI ouvre la réception des candidatures pour le renouvellement des 255 sièges de l'Assemblée nationale
La Commission Électorale Indépendante (CEI) a officiellement lancé, ce vendredi 31 octobre 2025, la phase de réception des dossiers de candidature pour les élections législatives du 27 décembre prochain. Cette étape marque le début d'un processus électoral crucial qui verra le renouvellement intégral de l'Assemblée nationale ivoirienne.
Au siège de l'institution situé à Cocody II-Plateaux, la CEI s'apprête à recevoir pendant treize jours les dossiers des aspirants députés, dans un calendrier serré mais respectueux des exigences constitutionnelles. Les candidatures seront reçues du 31 octobre au 12 novembre 2025 inclus, comme l'a précisé le Secrétaire permanent de la CEI, Kouamé Adjoumani Pierre.
Cette ouverture des candidatures intervient six jours après l'élection présidentielle du 25 octobre 2025, qui a vu la réélection du Président Alassane Ouattara pour le deuxième mandat de la 3e République. Les élections législatives du 27 décembre 2025 visent à renouveler les 255 membres de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, dans un contexte politique où la participation des principaux partis suscite l'espoir d'un scrutin apaisé et inclusif. Après avoir boycotté la présidentielle, le Front commun, qui comprend le PDCi-RDA et le PPA-CI, a décidé de se lancer dans la conquête de représentants à l'Assemblée nationale dominée par le RHDP.
Le mandat des députés actuels expire le 31 décembre 2025, imposant l'organisation de ces élections avant la fin de l'année. La date retenue répond à la double contrainte de respecter les prescriptions constitutionnelles et permettre la rentrée parlementaire avec les nouveaux élus le 19 janvier 2026, date d'ouverture de la première session de l'Assemblée nationale.
Le mode de scrutin, inchangé depuis 2021, prévoit l'attribution de 169 sièges dans des circonscriptions uninominales selon un système majoritaire à un tour, et 86 sièges dans 36 circonscriptions plurinominales selon un système où la liste ayant le plus de voix remporte les sièges. Cette formule hybride vise à assurer une représentation équilibrée entre les différentes régions du pays et à favoriser l'émergence de nouvelles figures politiques.
Des conditions d'éligibilité strictes
Pour se porter candidat, plusieurs conditions doivent être remplies. L'intéressé doit avoir résidé de façon continue en Côte d'Ivoire durant les cinq années précédant le 27 décembre 2025. Des exemptions sont prévues pour les membres des représentations diplomatiques et consulaires, les personnes désignées par l'État pour occuper un poste à l'étranger, les fonctionnaires internationaux et les exilés politiques.
Les candidats ayant exercé des fonctions de présidents de Conseil régional, conseillers régionaux, maires, adjoints au maire et conseillers municipaux ne doivent pas avoir été démis d'office pour malversations. Par ailleurs, un cautionnement de 100 000 FCFA doit être acquitté pour valider la candidature.
Une disposition particulière stipule que les députés suppléants de la législature en cours ne peuvent se présenter contre le député titulaire du siège dans la même circonscription électorale, garantissant ainsi la stabilité des investitures au sein des formations politiques.
La campagne électorale pour les législatives est prévue du 19 au 25 décembre 2025 et pourrait être prorogée jusqu'au 26 décembre 2025. Cette période réduite s'explique par la proximité des fêtes de fin d'année et la volonté d'éviter un chevauchement avec les célébrations traditionnelles.
Un contexte post-présidentielle apaisé
Ces législatives se déroulent dans un contexte particulier. Après une élection présidentielle qui a vu la participation de plusieurs forces politiques, l'ambition affichée est celle d'un scrutin inclusif et transparent. Le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a assuré que l'institution sera aux côtés des potentiels candidats pour les aider à surmonter les contraintes administratives, s'engageant à saisir les administrations en charge de la délivrance des pièces nécessaires pour la constitution des dossiers de candidature.
Toutefois, le président de la CEI a affirmé que raisonnablement, une révision de la liste électorale avant la fin de l'année 2025 relève de l'impossible, car l'opération prend entre six et sept mois. Cette décision, bien que contestée par certains acteurs politiques, s'impose par la contrainte temporelle.
Ces élections législatives sont le troisième scrutin législatif depuis le référendum constitutionnel ayant instauré la Troisième République en 2016 et mis en place le bicamérisme. Elles représentent un test démocratique important pour le pays, dans un contexte où la mémoire des crises électorales passées (2010 et 2020) plane toujours, bien que des progrès démocratiques aient été notés ces dernières années.
La Côte d'Ivoire, locomotive économique de l'Afrique de l'Ouest, mise sur ces élections pour consolider sa stabilité politique et renforcer ses institutions démocratiques. L'enjeu est de taille et consiste à renouveler l'Assemblée nationale dans un climat serein, garantir une représentation équitable des différentes sensibilités politiques, et permettre aux nouveaux élus de prendre leurs fonctions dès le début de l'année 2026.
Avec l'ouverture des candidatures ce 31 octobre, le compte à rebours est lancé pour un scrutin qui devrait dessiner le nouveau visage du parlement ivoirien et accompagner le pays dans ses ambitions de développement et de consolidation démocratique.
OUATTARA Gaoussou
