Taekwondo-« Affaire outrages publics au chef de l’Etat » : Kablancan Pamphile se défend, les clubs chargent à nouveau

Taekwondo-« Affaire outrages publics au chef de l’Etat » : Kablancan Pamphile se défend, les clubs chargent à nouveau
Les clubs qualifient Kablancan Pamphile de récidiviste dans la propagation d’informations calomnieuses contre le chef de l’Etat et de son gouvernement, bien qu’il ait présenté ses excuses (Ph DR)

Un jeu de ping-pong, entre attaques et contre-attaques. Dans une affaire qui secoue depuis plusieurs jours la Fédération ivoirienne de taekwondo (FITKD), Kablancan Pamphile, responsable de la communication sous la présidence de Jean-Marc Yacé, se trouve au cœur d'une violente tempête médiatique. L'affaire a éclaté suite à un communiqué émis par le Comité directeur de transition de la FITKD (CDT-FITKD), où il est reproché à Kablancan d'avoir commis des outrages publics envers le chef de l'Etat ivoirien, en partageant un éditorial inapproprié.

 

Kablancan présente ses excuses et accuse

Le droit de reponse de Kablancan suite au courrier du CDT-FITKD l'accusant d'outrages publics au Président de la République, SEM Alassane Ouattara (Ph DR)

Réagissant à ce qu'il qualifie de malentendu, Kablancan a émis un droit de réponse, mettant en avant le caractère involontaire de son geste et réitérant son respect pour les institutions étatiques, spécialement pour la présidence. Il explique que l'éditorial, destiné à un client dans le cadre d'une revue de presse, a été publié accidentellement sur les plateformes liées au taekwondo. Kablancan a exprimé des excuses publiques, implorant le pardon du Président Ouattara et affirmant sa volonté de maintenir l'honneur et le décorum requis par sa fonction « Avant tout propos, je tiens à adresser mes vœux de santé, de paix et de prospérité au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, dont les efforts constants pour le développement de notre pays méritent une reconnaissance unanime. Conscient des désagréments que cet incident a pu engendrer, je présente humblement mes excuses publiques à Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République. Je le supplie d’accepter ces excuses, qui traduisent ma sincérité et mon profond respect pour sa personne et pour la haute fonction qu’il incarne », réagit le mis en cause. 

Kablancan réfute toutes les accusations, insinuant l'existence d'un complot visant à le discréditer et le marginaliser au sein de la FITKD. Il évoque les rivalités internes, en particulier après le retour contesté de Jean-Marc Yacé à la présidence de la FITKD, suite à une destitution, le 19 octobre 2024, par la majorité des membres statutaires actifs (175 sur 316), pour des questions de gouvernance.

 

Le CDT-FITK persiste : « Kablancan anime une fabrique de propagation d’informations calomnieuses »

Le Comité directeur de transition de la FITKD présidé par Dr Ali Diomandé est formel et catégorique sur la nature de Kablancan reconnu comme animateur d'une fabrique de propagation d’informations calomnieuses contre le Président de la République (Ph DR)

Le CDT-FITKD, dans une réponse au droit de réponse de Kablancan, persiste dans ses accusations, le qualifiant de récidiviste dans la diffusion d'informations calomnieuses et affirmant que cet acte n'était pas une erreur mais un geste délibéré. « M. Kablancan Pamphile est dans le rôle dans lequel il a toujours brillé : l’injure, la désinformation calomnieuse à l’endroit des personnalités et même du chef de l’Etat. Ce n’est donc pas une erreur de transmission, c’est son habituel travail que Kablancan a fait. Un tel individu est dangereux pour le taekwondo ivoirien et doit être rapidement extirpé de ses rangs », précise le CDT-FITKD ». 

Le comité l’accuse de mener depuis longtemps des campagnes de désinformation et d’injure envers des personnalités du gouvernement et même contre la présidence, utilisant des preuves puisées sur des plateformes que Kablancan anime depuis plusieurs années. Notamment la page Facebook ACAUDI créée et animée par ses propres soins depuis au moins dix ans, où on retrouve « de graves énormités signées ou diffusées par lui contre les institutions de la République et le Président de la République SEM Alassane Ouattara ». « Depuis de nombreuses années M. Kablancan anime une fabrique de propagation d’informations calomnieuses contre le Président de la République », soutient-il. Le CDT-FITKD souligne que les actes incriminés sont susceptibles d’être punis conformément aux lois sur la cybercriminalité et le code pénal : « Les actes posés par M. Kablancan, tels que démontrés, tombent sous le coup de la loi n°2023-593 du 7 juin 2023 relative à la lutte contre la cybercriminalité et de l’article 367 de la loi n°2019-574 du 26 juin 2019 portant Code pénal. »

L'affaire promet de continuer à alimenter les débats dans les cercles sportifs et politiques, mettant en lumière des enjeux de gouvernance, de légalité et de gestion de crise au cœur de l'une des fédérations sportives les plus en vue de Côte d'Ivoire. La résolution de cette crise, qu'elle soit judiciaire ou interne à la FITKD, fournira un précédent important pour la gestion des conflits dans le sport ivoirien à l'avenir. Combinant des éléments de politique interne, de respect des institutions, et de légalité dans l'usage des plateformes de communication, elle pose des questions essentielles sur la responsabilité des individus dans leurs rôles publics, et les limites de l'accusation publique dans un contexte politique complexe.

OUATTARA Gaoussou