Tonkpi : Des élèves en première ligne pour la paix avant les législatives
Dans la région du Tonkpi, l’esprit de paix et de responsabilité citoyenne continue de souffler après la présidentielle d’octobre 2025. Alors que le pays se prépare à de nouvelles échéances électorales en décembre, une initiative originale attire l’attention : celle de l’ONG Likoleh CI, qui a choisi de placer la jeunesse scolaire au cœur de la promotion d’élections apaisées.
Sous l’impulsion de son coordonnateur, Bih Tiémoko, l’organisation multiplie depuis plusieurs mois des actions de sensibilisation dans les établissements scolaires. Objectif : former des jeunes conscients, responsables et porteurs de messages de tolérance. Tout est parti d’une cérémonie organisée le 20 septembre 2025 au lycée moderne Dion Robert de Man, où des centaines d’élèves ont été investis comme « ambassadeurs et messagers pour des élections apaisées ». En présence du secrétaire général 1 représentant le directeur régional de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation du Tonkpi, Yéo Pénatibi, cette initiative a marqué un tournant dans la dynamique citoyenne de la jeunesse locale.
Soutenue par les autorités éducatives, l’action de Likoleh CI s’est d’abord illustrée à travers un concours artistique sur le thème « Mon art au service d’une élection apaisée dans le Tonkpi », avant de se prolonger par une vaste tournée de sensibilisation dans les lycées et collèges de la région. Poèmes, slams, fresques murales et chansons ont permis aux élèves d’exprimer leur désir d’une Côte d’Ivoire pacifique et unie.
Après la présidentielle saluée pour son climat de sérénité, l’ONG se félicite de l’impact positif de sa campagne, mais refuse tout relâchement. Les législatives de décembre représentent une nouvelle étape, parfois plus délicate sur le plan local. « Nous avons constaté un réel impact dans les écoles : les jeunes ont été sensibles au message de paix. Mais nous devons continuer, car la paix n’est jamais acquise », avertit Bih Tiémoko, qui insiste sur la nécessité de maintenir la vigilance citoyenne. De Man à Biankouma, en passant par Sangouiné, Bogouiné et Gouékangouiné, les équipes de Likoleh CI ont animé des conférences scolaires et des ateliers dans plusieurs établissements : lycées Dominique Ouattara, Dion Robert, moderne 1 de Man, collège Siki Blon Baïssé, et diverses écoles primaires. « Nous avons voulu toucher aussi les plus jeunes, car c’est dès l’école primaire qu’on apprend la citoyenneté et le vivre-ensemble », explique le responsable.
Le message central reste inchangé : refuser la haine, les rumeurs, les manipulations et les dérives sur les réseaux sociaux. « Nous leur disons d’être des messagers de paix, comme des apôtres dans leurs familles et leurs quartiers », ajoute M. Bih.
Le 22 octobre 2025, la campagne s’est achevée par la présentation du fanion officiel des “élèves ambassadeurs et messagers pour la paix et des élections apaisées” au directeur régional de la DRENA du Tonkpi, symbole fort de la continuité d’un engagement collectif.
Pour Bih Tiémoko, l’aventure ne fait que commencer : « Ces élèves sont désormais nos porte-flambeaux. À travers eux, nous espérons que chaque foyer du Tonkpi portera la voix de la tolérance avant, pendant et après les législatives. La paix doit devenir un réflexe, une culture partagée. » Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à vivre un nouveau rendez-vous démocratique, le Tonkpi donne une belle leçon d’engagement civique : celle d’une jeunesse consciente, prête à défendre la paix, non pas dans la rue, mais sur les bancs de l’école.
Junior Oulai (Correspondant)
