Trois questions à… Mme Béatrice Nicole (Présidente de l’Association Lumière sur l’image) : " La photographie est un art qui nous a été légué... "
Journaliste reporter d’images (JRI), Béatrice Nicole Nyom Kouadio fait partie de ces femmes, orfèvres de l’image, qui valorisent la photographie. A la tête de l’Association Lumière sur l’image, elle explique aux lecteurs du Patriote, à l’occasion de la Journée internationale de la photographie, sa résilience et son engagement pour un métier qui a ses avantages et ses contraintes.
Le Patriote : Comment êtes-vous arrivée à la photographie ?
Béatrice Nicole : Suite à une frustration ! En tant que journaliste, je devais illustrer mes articles avec des images. Lorsque je demandais des photos au photographe, je n’avais pas une cohérence entre mes textes et les photos d’illustration. Alors que j’avais un superbe appareil photo que ma grande sœur m’avait offert. J’ai donc osé…
Mon rédacteur en chef, Jean-Pierre Esso, m’a alors recommandé de me lancer en professionnel. J’ai donc appris, en autodidacte au tout début. Je n’ai pas cessé de m’entraîner. Par la suite, j’ai fait des études et suivi plusieurs formations en photographie. Je suis aujourd’hui une diplômée en Master de l’Insaac (Institut national supérieur des arts et la culture) et je suis enseignante en photographie d’art.
Depuis mon enfance, j’ai toujours aimé la lecture, rédiger pour moi est presqu’inné. J’adorais les livres et romans illustrés.
J’ai donc suivi, naturellement, après le Baccalauréat, des études en communication qui m’ont mené à la rédaction des articles. Depuis quelques années, je travaille dans la presse en ligne.
LP : Quelles sont les opportunités et les difficultés du métier de photographe en tant que femme?
BN : C’est un métier qui m’a permis d’acquérir des compétences professionnelles que je n’imaginais même pas avoir. Je peux, désormais, rédiger des articles et réaliser mes propres photos pour les illustrer. Je suis donc très sollicitée sur des lieux de reportages, puisque j’ai un métier, celui de JRI (Journaliste reporter d’images), une fonction professionnelle qui ne court pas les rues en tant que femme. Avec ma maîtrise de l’appareil photographique, je suis devenue très vite autonome.
La plus grosse difficulté est d’allier la vie de famille et la vie professionnelle. Je suis une mère et une épouse, cependant, je suis tout le temps partie en mission. Il faut beaucoup de discipline et un bon entourage pour allier les deux. Je m’organise donc comme je peux pour éviter les difficultés que la femme rencontre tous les jours lorsqu’elle est super active.
LP : Au moment où le monde entier célèbre, ce 19 août, comment voyez- vous l'avenir de la photographie en Afrique et en Côte d'Ivoire?
BN : Pendant longtemps, la société s’est développée en pensant que la photographie n’est pas un métier, un art. C’est un art qui nous a été légué, j’ai espoir que nous le transmettrons aux générations futures avec les améliorations possibles. Je vois une seconde chance de corriger certains aspects auprès des générations futures, elles auront la chance et la possibilité de donner une vision différente de la réalité actuelle.
Réalisée par Jad