Trois questions à … Pierre Dagbo Godé (Candidat à la présidence du FPI) : “Le temps est venu de tourner la page Affi”

L’ancien vice-président du Front populaire ivoirien, Pierre Dagbo Godé, rêve de présider sa formation politique dans les années à venir. Pour cela, il a déposé hier sa candidature pour le congrès du 9 novembre prochain. Juste après le dépôt, le challenger de Pascal Affi N'Guessan a répondu à nos questions.

Trois questions à … Pierre Dagbo Godé (Candidat à la présidence du FPI) : “Le temps est venu de tourner la page Affi”
Pierre Dagbo Godé vise la présidence du FPI

Le Patriote : Vous venez de déposer vos dossiers de candidature pour briguer la présidence du Front populaire ivoirien. Qu'est-ce qui vous a poussé à être candidat ?

Pierre Dagbo Godé : Dans nos statuts, tout militant peut briguer la présidence du Front populaire ivoirien. Je suis parti d’un constat simple. Cela fait 23 ans que le président Affi N'Guessan est à la tête du parti. Le Front populaire ivoirien est gagné par un grand immobilisme à tous les niveaux, notamment une mauvaise gouvernance, le journal du parti est complètement sinistré, les salaires du personnel du siège ne sont pas régulièrement payés et  j’en passe. En 23 ans de gestion du camarade Affi N'Guessan, le FPI n’a pas son propre siège. Actuellement le parti loge à la fondation Memel Foté qui a été offerte par le Parti socialiste français. Depuis tout ce temps, nous sommes restés dans l’informel. Le temps est venu aujourd'hui de tourner cette page et de bâtir un FPI nouveau, un FPI dynamique, un FPI capable de comprendre les enjeux et les défis de la Côte d'Ivoire d’aujourd'hui. C'est d’abord la paix et ensuite le développement socio-économique. Ce sont ces enjeux que le FPI des époques de Gbagbo et d’Affi N'Guessan n'a pas pu réaliser. C'est ce nouveau FPI que j'incarne.

 

 

LP : Avez-vous les moyens pour battre le président sortant au congrès du 9 novembre à Yamoussoukro ?

PDG : Je pense qu’aujourd’hui, j'ai la majorité des fédérations avec moi contrairement à ce que les gens disent. Nous avons tout un programme à dérouler pour séduire les congressistes. En tout cas, on ne s’engage pas dans un combat politique sans être sûr de le gagner. Moi, je sais que je serai élu président du FPI le 9 novembre 2024.

 

 

LP : Quelle est votre réaction face au réaménagement du secrétariat général du FPI effectué par le président Pascal Affi N'Guessan le lundi ?

PDG : Je dirai tout simplement que c'est la peur qui a gagné le camp de mon adversaire. Parce qu’en démocratie dès lors que la date des candidatures est arrêtée (du 16 septembre au 24 septembre), le président sortant ne gère que les affaires courantes. Il ne peut plus prendre de décisions.  Mais dans notre cas, le président sortant dépose sa candidature à 14 heures, il limoge le secrétaire général, porte-parole et surtout président du comité d'organisation du congrès pour nommer ses partisans. C'est une dérive stalinienne. C'est-à-dire qu'on cherche à couper des têtes parce qu'on a peur de la défaite. C'est la peur du lendemain, c'est la peur d’affronter ma candidature, c'est la peur de perdre les élections. Pour nous, c'est tout à fait dommage pour quelqu'un qui a été pendant 23 ans président du parti et qui veut briguer un cinquième mandat pour faire 28 ans. Mais, qu'est-ce qu’il peut prouver en 5 ans qu’il n'a pas prouvé en 23 ans? C'est la grande interrogation. Pour ça, on manipule les textes. Parce que le congrès a été mal convoqué au regard des textes du FPI. C'est ce que lui reprochait l’ex-secrétaire général du parti, Issiaka Sangaré, qui demandait au président du parti de respecter les procédures statutaires. Ce qui n'a pas été fait. Aujourd'hui, le président du comité de la mobilisation a démissionné, le président de la commission juridique a démissionné et maintenant c'est le président du comité d'organisation qui est limogé. C'est paradoxal. Je pense qu’il faut mettre cela sur le compte de la peur. Quand on n'est pas sûr de soi, on prend des mesures pour pouvoir frauder. Mais, ça ne passera pas. Nous veillerons au grain.

Par Lacina Ouattara