Violence en politique : Thiam pas si clean que ça

Violence en politique : Thiam pas si clean que ça
Le président du PDCI rattrapé par son passé

De retour d’un long séjour hors du pays, Tidjane Thiam a rencontré, le 2 septembre dernier, les militants de sa formation politique au siège du parti à Cocody. A l’occasion, il a tenu des propos qui ont été abondamment relayés par la presse qui lui est proche, mais aussi sur les réseaux sociaux.  L’homme se présente comme un ennemi de la violence et un amoureux de la paix.  Morceaux choisis. « Je refuse de coopérer avec des tenants de la violence. La fin ne justifie pas les moyens. Tous les moyens ne sont pas bons pour arriver au pouvoir. Et moi je refuse de pactiser avec ceux qui ont recours à la violence. On dit non, il faut faire un deal avec eux et puis après… mais c'est la théorie du serpent dans le pantalon. Une fois que tu as mis le serpent dans ton pantalon, ce n'est pas facile de l'en sortir. Donc je pense qu'on s'est compris ». 
Malheureusement pour lui, les Ivoiriens qui ont une bonne mémoire, se sont souvenus de la période de création du Conseil national de transition (CNT) en 2020. Présidé par l'ancien chef d'Etat Henri Konan Bédié, ce CNT devait mettre en place un gouvernement de transition. « Le conseil se donne pour mission de mettre en place dans les prochaines heures un gouvernement de transition », avait affirmé à l’époque l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, au nom de toute l'opposition. Il s’agissait ni plus ni moins que d’une tentative de coup d’Etat, donc de prise de pouvoir par la force. Surtout que les tenants de cette tentative avaient « constaté la vacance du pouvoir exécutif avec la fin du mandat présidentiel de Alassane Ouattara ».
Parmi les visages connus, se trouvaient des personnes qui agissait en sous mains, notamment Guillaume Soro et on le saura un peu plus tard Tidjane Thiam. En effet, dans une vidéo, Affi N’Guessan, le porte-parole du CNT, déclarait avoir le soutien de l’actuel président du PDCI. « L’opposition à Alassane Ouattara se renforce chaque jour. Après cette rencontre, nous recevons deux autres formations politiques, qui ont essayé de nous rejoindre, qui isole davantage  le pouvoir en place. Je voudrais même vous annoncer de façon solennelle que depuis quelques semaines, nous sommes en contact avec une très forte personnalité de ce pays, en l’occurrence, notre frère le ministre Tidjane Thiam. Il m’a chargé d’annoncer officiellement et solennellement qu’il a décidé de rejoindre l’opposition et que désormais il est avec nous dans tout ce que ce combat contre la dictature d’Alassane Ouattara ». Un message clair et sans équivoque. Qui contredit les propos tenus le 2 septembre dernier par le président du PDCI. Oui, Tidjane Thiam a  pactisé avec ceux qui ont recours à la violence. Il a déjà mis  le serpent dans le pantalon. Qu’il ne vienne pas nous dire le contraire aujourd’hui. Il n’est pas aussi propre comme il veut le faire croire à ses partisans. 


Thiery Latt