2e édition du SACH : Le bien-être des travailleurs au cœur des débats

Le Salon du capital humain (SACH) a ouvert ses portes à Abidjan pour sa deuxième édition, mettant au cœur des échanges un enjeu majeur : la santé et la sécurité psychologiques au travail. Pendant 48 heures, experts, praticiens et acteurs institutionnels, dont la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), se penchent sur ce fléau silencieux qui affecte le monde professionnel. Lancé le 13 mars à Cocody, cet événement organisé par la Régie Yssika, en partenariat avec le Réseau des journalistes pour l’accès à l’information en Côte d’Ivoire (REJAIP-CI), vise à briser le tabou autour des troubles psychologiques en entreprise. Yvette Yobouet, promotrice du salon, entend aller plus loin que la première édition en élargissant les débats à d’autres dimensions de la protection de la santé mentale au travail. Pour elle, la sensibilisation des acteurs professionnels est cruciale afin de mieux appréhender la souffrance psychologique et ses impacts.
Présent à la cérémonie d’ouverture, Soltier Coulibaly, directrice adjointe de cabinet du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, a réaffirmé le soutien de l’État à cette initiative. Elle a annoncé la création, dès 2025, d’un master en santé mentale au travail, une formation destinée à former des experts capables d’améliorer la prise en charge psychologique des travailleurs.
Parrain de cette deuxième édition, Hua Koffi, président de la Cour de cassation, a salué une initiative qui pourrait accélérer la reconnaissance officielle des pathologies psychiques et leur prise en charge en Côte d'Ivoire.
« Des avancées notables ont été réalisées avec l’intégration du harcèlement moral et sexuel dans le Code du travail. Mais nous devons aller plus loin pour assurer une meilleure protection de la santé mentale en milieu professionnel », a-t-il plaidé, appelant à une mobilisation collective pour garantir un cadre de travail plus sain.
Les chiffres avancés par la CNPS sont alarmants : en Afrique, entre 20 et 50 % des travailleurs sont exposés aux risques psychosociaux, avec des conséquences directes sur la productivité et le climat des entreprises. Idriss Traoré, directeur général adjoint de l’institution, a réaffirmé l’engagement de la CNPS à soutenir toute action visant à mieux protéger les travailleurs.
Rahoul Sainfort