8èmes Jeux de la Francophonie à Abidjan : Il y a 8 ans, la Côte d’Ivoire inscrivait son nom en lettres d'or dans les annales de l'OIF

Une expérience inoubliable. 21 juillet 2017- 21 juillet 2025, il y a exactement 8 ans que la Côte d’Ivoire abritait la 8ème édition des Jeux de la Francophonie. Une date qui restera gravée, à coup sûr, en lettres d’or, dans les annales de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Car, de l’avis de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), c’est ce sont « les jeux les plus accomplis » depuis leur création. Et pourtant, une grande partie de l’opinion ne vendait pas cher la peau de Robert Beugré Mambé, l’organisateur en chef.
C’est en octobre 2012, à Kinshasa, au cours du sommet des chefs d’Etat que le Président Ouattara avait exprimé sa volonté d’accueillir l’organisation de ces jeux. Vœux réitérés en novembre de la même année, sur les bords de la Lagune Ebrié, à la faveur de l’assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones. L’appel du président de la République sera finalement entendu.
Très vite, le dispositif institutionnel, administratif et technique est mis en place pour préparer cet événement à la fois culturel et sportif, unique au monde qui a lieu tous les quatre ans de façon alternative dans un pays du nord et du sud. Dix-sept commissions sont mises en mission… En dépit des nombreux efforts consentis par les plus hautes autorités du pays, les difficultés apparaissent. Elles sont de tous ordres. Elles persistent, s’enlisent et le processus finit par prendre du plomb dans l’aile.
A un an de la tenue de cet important rendez-vous, le compteur affiche zéro. Les infrastructures à réhabiliter ne le sont pas. Quant à celles à construire, aucun début d’exécution des travaux. Ces infrastructures à rénover et à construire sont pourtant la clef de voûte de l’organisation de ces jeux. Les choses sont totalement au point mort. Et le pays retient son souffle.
Pour donner un coup d’accélérateur au processus, le chef de l’Etat prend en juillet 2016, un décret et crée un ministère auprès du président de la République, chargé spécialement de conduire les préparatifs et l’organisation de ces jeux. Il nomme à ce poste, le gouverneur du District autonome d’Abidjan, Robert Beugré Mambé à qui il donne pleins pouvoirs pour remettre le processus sur les rails. Commencent alors les nuits blanches pour Mambé dont l’on dit être «homme de grands défis ». Réussira-t-il ? Echouera-t-il ? Chacun s’interroge. Les regards des Ivoiriens et des 84 pays membres de l’OIF restent grandement tournés vers Mambé.
Plusieurs personnalités, dont les présidents du Niger et du Togo, étaient présentes (Ph Dr)
Avec le soutien de l’ex-vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan, l’appui des membres du gouvernement et la présence des travailleurs du District autonome d’Abidjan, « Mambé le prudent », comme le qualifie l’ancien représentant spécial de l’Onu en Côte d’Ivoire, Y.J Choi, dans son ouvrage « La crise ivoirienne, ce qu’il fallait comprendre, j’y suis, j’y reste » paru aux éditions Michel Lafon, se met immédiatement à la tâche. Il sait qu’il n’a pas droit à l’erreur bien qu’étant face à une équation à grosses et multiples inconnues. Tout urge. Le compte à rebours affiche J-365.
En bon stratège et en ingénieur de haut vol, Mambé ouvre plusieurs fronts dont deux principaux. L’un sur la mobilisation nationale et internationale autour de ces jeux. A cet effet, Il bat le rappel de tous : jeunes, société civile, chefs coutumiers, artistes, sportifs, journalistes, maires, présidents de régions mais surtout il s’appuie sur ses amis, la maire de Paris, Anne Hidalgo ; les maires de Nice et de Montréal, Christian Estrosi et Denis Coderre, pour obtenir un soutien international des autres élus locaux du monde francophone.
L’autre front est relatif aux travaux de réhabilitation et de construction des sites devant servir de cadre pour les compétitions et pour le logement des athlètes.
Cette stratégie, qui est encadrée par des séances de prières régulières des guides religieux dans un esprit œcuménique, commence à produire ses fruits. Six mois après d’intenses actions, le doute, qui avait hanté les âmes, se transforme en espoir. A deux mois de l’ouverture officielle de ces jeux, la Côte d’Ivoire avait réussi à remonter la pente. Mambé venait ainsi de confondre définitivement tous les sceptiques confirmant de fait sa qualité d’ « homme de grands défis ». Les jeux se sont bel et bien déroulés dans une ambiance fraternelle sans qu’aucun couac ne soit signalé. Parfaite organisation des cérémonies d’ouverture et de clôture. Idem pour les compétitions sportives et culturelles qui ont reçu des milliers de spectateurs.
«A Abidjan, quand tu dis akwaba, c’est ton cœur qui parle parce que tu aimes et tu sais recevoir ! », s’est exclamée Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, ce jour-là, lors de la cérémonie d’ouverture haute en couleurs, dans un stade Félix Houphouët-Boigny plein à craquer. Une phrase qui traduit la qualité des travaux d’Hercule réalisés et la parfaite organisation de ces jeux qui ont permis à notre pays d’hériter de nombreuses infrastructures sportives et culturelles dignes d’un pays qui aspire au développement. Au total, ces jeux auront enregistré la présence de 54 pays, 900 journalistes, 4000 compétiteurs, en plus d’avoir été suivis par près d’un milliard de téléspectateurs dans les cinq continents. Une première dans l’histoire de ces jeux depuis leur création. Ce sont des moments forts à ne pas oublier qu'il faut placer au nombre des succès de la gouvernance du Président Alassane Ouattara.
Malaoua Bertin (avec sercom CNJF)