Festival "Ahoko Kouahi’n" de Conte : Un événement qui préserve le conte traditionnel face aux défis du modernisme

Festival "Ahoko Kouahi’n" de Conte : Un événement qui préserve le conte traditionnel face aux défis du modernisme
Des jeux traditionnels étaient aussi au menu des festivités 

Une solennité au cœur de la tradition et du développement ! C’est ainsi qu’organisateurs, participants et observateurs présentent le Festival "Ahoko Kouahi’n" de conte traditionnel, dont la 11ème édition s’est tenue du 26 février au 2 mars 2025, à la place publique de Krigambo, village situé dans le département de Bouaflé, région de la Marahoué, au Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire.

Devenu, au fil des éditions, un rendez-vous incontournable, pour la promotion du patrimoine oral ivoirien et spécifiquement, le conte traditionnel, le festival "Ahoko Kouahi’n" est organisé par l’association Point de Lecture.

Comme visée, l’événement mise, à fond, sur  la préservation et la valorisation de l’art du conte ; quand on sait que cette discipline artistique est  menacée par les effets pervers du modernisme et les nouvelles technologies.

Cette édition a accueilli de nombreuses personnalités administratives, éducatives, culturelles et artistiques. Et les organisateurs n’ont pas manqué de montrer l’importance de ce festival qui constitue un véritable pont entre les générations et un espace de transmission des valeurs et traditions ivoiriennes.

Les enjeux de ce festival ont été également évoqués par M. Sigbeu Gbade Donatien, sous-préfet de Pakouabo et président de l’édition.

Il a surtout salué « l’unité et la solidarité des filles et fils de Krigambo » qui ont fait chorus pour réussir l’organisation de cet événement. Il a, par ailleurs, rendu hommage à l’Association Point de Lecture qui œuvre activement pour le développement culturel de la région à travers des initiatives telles que l’ouverture d’un Point de Lecture à Pakouabo et la construction d’une Maison du Conte pour préserver cet art, le conte, fortement menacé de disparition.

Et le sous-préfet de Pakouabo pouvait également  insister sur l’indéniable urgence de préserver le conte dans un monde en pleine mutation, où l’Intelligence artificielle (IA) et les nouvelles  technologies prennent, de plus en plus, de place. Selon les dires de l’autorité, « le conte est un outil puissant de développement de la mémoire, de transmission des valeurs et d’apprentissage de la langue maternelle ».

C’est en cela qu’il encourage les organisateurs à persévérer dans le noble combat de préservation du conte qui est « l’identité culturelle des africains », au dire du sous-préfet.

 

Une discipline artistique, incarnation de l’identité culturelle africaine

En plus de promouvoir le conte, en tant que discipline artistique, l’édition 2025 a été également un moment de magnificence et d’hommage.

C’est le cas de Kouamé Ahoko Gilbert, conteur emblématique de la région disparu en 2012. Reconnu pour son immense talent, unique en son genre, l’homme avait l’art de captiver une assemblée entière toute une nuit, par ses récits empreints de leçons et d’enseignements.

Plusieurs personnalités ont eu voix au chapitre et assuré de contribuer à la pérennité du festival. C’est le cas de Koffi Amani, président de la Commission Culture du conseil régional de la Marahoué, qui a promis l’inscription et l’intégration du festival dans les livres du conseil régional afin de bénéficier d’une subvention.

Grâce à ces soutiens et engagements, le Festival Ahoko Kouahi’n de Conte est vu, tant par les organisateurs que par les participants, comme un véritable pilier de la préservation du patrimoine culturel ivoirien et, précisément, le conte.

Cette 11ème édition du festival a, non seulement, permis de célébrer la richesse du conte, mais aussi, d’ouvrir de nouvelles perspectives pour son expansion, sa pérennisation et sa professionnalisation .

Dans le sillage des festivités, le public a participé aux 218ème et 219ème Café littéraire, qui se sont tenus, le mercredi 26 février et samedi 1er mars 2025, en présence du sous-préfet M. Sigbeu Gbade Donatien.

Plusieurs écrivains, au nombre desquels, Jean Pierre Mukundi, d’origine congolaise, et l’Ivoirien Seydou Gougna ont communié avec les amis du livre autour de leurs œuvres.

Aussi, les conteurs Alexis Djisso, Thérèse Yao, la troupe Fiéssou Kpokpo de Béoumi ont tenu le public en haleine.

Jean Antoine Doudou