Interview-Brou Aka Pascal (délégué de zone RHDP de Bettié) : « Le Président Ouattara nous a montré que le sous-développement n’est pas une fatalité »
PCA de l’AIGF (Agence ivoirienne de gestion des fréquences), Brou Aka Pascal est aussi membre du conseil régional de l’Indénié-Djuablin et délégué de zone RHDP de Bettié. Dans cet entretien, il appelle ouvertement à une candidature du Président Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre prochain pour le compte de son parti. Et il justifie ce choix par le formidable travail de reconstruction du pays abattu par le chef de l’Etat depuis 2011. Non sans affirmer que sa localité est désormais acquise à la cause du Président Alassane Ouattara.
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Le Patriote : Le samedi 15 février dernier, les populations de Bettié ont clairement appelé, au cours d’une cérémonie, à la candidature du Président Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre prochain. Comment appréhendez-vous cela ?
Brou Aka Pascal : La cérémonie de Bettié était la troisième étape d’une grande tournée de remobilisation des militants du RHDP de l’Indénié-Djuablin. Nous avons fait une première manifestation à Abengourou ; une deuxième à Agnibilékrou et une troisième à Bettié. C’est une occasion pour nous de démontrer que le département de Bettié, et en général la région de l’Indénié-Djuablin, sont acquises à la cause du Président Alassane Ouattara. Aujourd’hui, nous sommes tous d’accord que le Président Alassane Ouattara a énormément apporté à notre département. Il y a quelques années, aller à Bettié, c’était un parcours du combattant, c’était aller dans un trou perdu. Grâce au Président Alassane Ouattara, Bettié est une ville en pleine évolution. Dans un mois, le bitume sera à Bettié. Il y a quelques années, pour parcourir la distance Yakassé-Attobrou-Bettié, longue de 36 km, on faisait facilement deux heures. Aujourd’hui, en seulement trente minutes, de Yakassé-Attobrou, vous arrivez à Bettié. Peu avant, les travaux sur voie, il y a eu la construction du pont sur le fleuve Comoé. Toutes les rues de la ville sont bitumées. Bettié fait donc partie des villes qui bénéficient du développement impulsé par le chef de l’Etat à la Côte d’Ivoire. Pour nous, c’était un geste de reconnaissance et dire aux yeux de toute la Côte d’Ivoire que Bettié est avec Alassane Ouattara. Comme à Abengourou et Agnibilékrou, nous avons appelé le Président Alassane Ouattara à briguer un nouveau mandat afin de parachever l’œuvre de développement qu’il a entamée depuis 15 ans. Il a montré à la face du monde que le sous-développement n’est pas une fatalité. Toutes les infrastructures construites participent du développement du pays. Nous souhaitons que le Président Ouattara accepte de poursuivre cet élan de développement qu’il a commencé.
LP : Justement, que compte faire Bettié pour que le Président Alassane Ouattara soit élu dès le 1er tour de l’élection présidentielle s’il accepte d’être candidat ?
BAP : Pour nous, il n’y a pas de doute. Le Président Alassane Ouattara va répondre à l’appel de son peuple. Dans cette campagne électorale, Bettié sera en première ligne pour la victoire du chef de l’Etat. Nous envisageons, avec le secrétaire départemental Essay Wouadja, qui est par ailleurs président du conseil régional, d’initier une grande tournée de mobilisation de nos populations afin qu’elles sortent massivement pour voter le Président Alassane Ouattara. Il s’agit pour nous d’un acte de reconnaissance pour tout ce qu’il a fait pour la Côte d’Ivoire, et en particulier Bettié. Notre département est aujourd’hui l’un des plus électrifiés en Côte d’Ivoire, avec un taux d’accès à l’électricité qui oscille entre 95 et 98%. Que dire des centres de santé, des écoles construites et du reprofilage des voies. Chaque week-end, nous sommes sur le terrain pour faire comprendre à nos parents, au regard du développement que le Président Alassane Ouattara leur a apporté, de lui accorder massivement leurs suffrages.
LP : Il n’empêche que les opposants disent que le pays va mal, qu’il est surendetté et que les Ivoiriens souffrent… Que pensez-vous de ces allégations ?
BAP : Je pense qu’ils sont obligés de dire ça. Sinon, il y a des gens qui disent cela sur la place publique, mais en privé, ils reconnaissent sincèrement que le Président Alassane Ouattara a beaucoup fait pour le pays. D’ailleurs, s’ils ne disent pas ça, que voulez-vous qu’ils disent ? Ils sont obligés d’agir ainsi pour trouver grâce aux yeux de leurs militants. Certains parlent de surendettement, mais je me souviens que le Président Houphouët-Boigny disait et je cite : « On ne prête qu’à ceux qui peuvent rembourser ». Il n’existe aucun pays dans le monde qui se construit sans emprunter. Tous les pays que nous envions et que nous aimerions visiter sont passés par là. Les gens peuvent donc bavarder, mais le pays avance. Pour cela, il n’y a pas meilleur candidat à l’élection présidentielle qu’Alassane Ouattara. Nous avons la chance d’avoir à la tête du pays, l’un des meilleurs économistes de sa génération. Les Ivoiriens peuvent dormir tranquille, le chef de l’Etat va nous conduire à bon port et faire, d’ici cinq ans, de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Nous souhaitons qu’il réponde favorablement à l’appel du pays pour continuer le travail qu’il a commencé.
LP : Mais, le chef de l’Etat a dit publiquement qu’il n’a pas pris sa décision. Redoutez-vous qu’il renonce à briguer un nouveau mandat ?
BAP : Je pense qu’il serait difficile, à huit mois du scrutin, que le président dise non. Nous le supplions d’accepter d’être candidat. Et je pense qu’il acceptera de briguer le 2ème mandat de la 3ème République.
LP : En face, l’opposition se prépare également et des voix s’élèvent en son sein pour appeler à une union sacrée pour affronter le RHDP. Cette coalition ne constituerait-elle pas une forte adversité pour le parti au pouvoir ?
BAP : Non, je ne le crois pas parce qu’une bonne partie des cadres du PDCI se retrouve aujourd’hui au RHDP. Ensuite, la gauche s’est fractionnée en trois ou quatre morceaux. Une partie est restée au FPI d’Affi N’Guessan, une partie est allée au MGC de Simone Gbagbo, une partie est au COJEP et le reste au PPA-CI. A contrario, le RHDP s’est considérablement renforcé et est aujourd’hui une constellation des meilleurs cadres du pays. Une coalition des partis de l’opposition ne m’inquiète pas du tout. Je pense que le RHDP a tous les atouts pour remporter cette élection présidentielle au 1er tour.
LP : Mais, les querelles intestines entre les cadres du RHDP ne sont-elles pas de nature à contrarier cette ambition ?
BAP : Pour gagner cette élection dès le 1er tour, il faut que les cadres du RHDP se rassemblent. Certains disent que l’adversaire du RHDP est le RHDP. Vous savez, ce sont des choses qui arrivent dans un parti politique. Même du temps du Président Houphouët-Boigny, alors que c’était le parti unique, il y avait des querelles de positionnement entre les cadres. D’ailleurs, ce n’est pas seulement au RHDP qu’il y a des dissensions entre les cadres. Les autres formations politiques vivent en interne la même situation. Ce qu’il faut éviter, c’est de faire en sorte que ces rivalités ne soient pas un boulet au pied du parti. Mais, la direction du parti ne reste pas les bras croisés. Il y a quelques semaines, le Président du Directoire a effectué une tournée dans certaines régions pour rassembler les cadres afin qu’ils taisent leurs divisions et travaillent dans l’intérêt supérieur du pays. Je pense que ces missions ont porté leurs fruits.
« Pardon, ne partez pas, M. le Président. Acceptez de diriger ce pays encore pendant cinq ans pour le bonheur des Ivoiriens »
Si tous les cadres du RHDP se rassemblent derrière le Président Alassane Ouattara, je pense qu’il n’y aura pas d’inquiétude. Le bilan du Président Alassane Ouattara est, à lui seul, l’atout majeur de sa campagne. En quinze ans, il a transformé profondément ce pays et ce n’est pas qu’en ville. Quand on va en campagne, on sent que quelque chose a bougé. Pour preuve, dans mon village, il y a 15 ans, c’était un groupe électrogène qui nous alimentait, mais aujourd’hui le Président Ouattara nous a connectés au réseau électrique. Nous avons également un centre de santé performant, un collège de proximité qui sera transformé d’ici trois ou quatre ans. Un château d’eau est en construction. Nos pistes ont été reprofilées et nos parents peuvent acheminer tranquillement leurs produits à Bettié. Toutes ces réalisations participent du bonheur de nos parents. Et personne, mieux que nos parents, ne peut apprécier ce bond qualitatif que nous avons fait sous la houlette du Président Alassane Ouattara. Nous sommes donc confiants et nous pensons que la victoire du RHDP sera facilement réalisable.
LP : Quelles sont aujourd’hui les attentes des populations de Bettié, après tout ce qui a été déjà fait durant ces quinze dernières années ?
BAP : Ecoutez, le développement n’est pas un processus achevé. C’est pourquoi, après tout ce qui a été fait, il y a des besoins. Par exemple, nous souhaitons que le bitumage de l’axe Yakassé-Attobrou- Bettié se poursuive jusqu’à la frontière avec le Ghana. Cela va encore faciliter les conditions de vie de nos populations notamment les commerçants. Nous souhaitons aussi avoir un lycée d’excellence des jeunes filles. Nous plaidons également pour le renforcement du plateau technique de l’hôpital de Bettié.
LP : Pour finir, avez-vous un message particulier à lancer à la fois aux populations de Bettié et à l’ensemble des Ivoiriens en général ?
BAP : Ce pays revient de très loin. Nous avons vu comment il était défiguré. Le Président Alassane Ouattara a démontré à la face du monde, en peu de temps, qu’il est un grand architecte, un grand bâtisseur, un grand économiste. Il a fait des choses incroyables dans ce pays. A la faveur de la coupe d’Afrique des nations de football 2023, tous ceux qui sont venus en Côte d’Ivoire ont été émerveillés par ce pays. J’ai un ami Camerounais avec qui j’ai fait l’Ecole de journalisme de Bordeaux ( en France). Il m’appelle tous les jours et me dit : « Je viens à Abidjan. Ouattara, c’est un bâtisseur ». Il faut que les Ivoiriens comprennent que nous avons un grand pays, un grand Président. Alassane Ouattara a beaucoup apporté à ce pays. Même ses opposants le savent. Il faut donc que nous, les militants du RHDP, nous mettions ensemble pour demander au Président Alassane Ouattara de rester et de continuer à développer ce pays tant qu’il en a la force. Personne dans ce pays ne peut dire que le Président Alassane Ouattara n’a pas travaillé. Dans cinq ans, les Ivoiriens ne reconnaîtront plus la Côte d’Ivoire. Il y a des pays qui ont connu la guerre, mais ils n’ont pas fait ce chemin. C’est l’expertise du Président Alassane Ouattara qui nous a permis d’atteindre ce niveau de développement-là. Et ce travail doit continuer parce que dans cinq ans, il va encore rehausser le prestige de ce pays. Notre appel, c’est que tous les Ivoiriens sachent, le moment venu, mettre l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire au-dessus de tout. Les hommes passent, mais le pays reste. Nous avons beaucoup de choses à montrer au monde. Le Président Alassane Ouattara est déjà entré dans l’histoire de ce pays et tout ce qu’il bâtit, sert et servira encore pendant de longues années à la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, nous nous empruntons nos routes, nous sommes fiers. La route, disait le Président Houphouët-Boigny, précède le développement. Nous supplions le Président Alassane Ouattara de ne pas partir. Pardon, ne partez pas, M. le Président. Acceptez de diriger ce pays encore pendant cinq ans, pour le bonheur des Ivoiriens.
Réalisée par Y. Sangaré