Korhogo-Lutte contre le terrorisme : FDS et magistrats formés à détecter et démanteler les canaux de financement
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la ville de Korhogo abrite du lundi au 6 au vendredi 10 janvier, un atelier de renforcement de capacités, à l’intention des primo-intervenants (les FDS) ainsi que des autorités d’enquêtes et de poursuites (les magistrats).
Organisé par le groupe de travail du Résultat Immédiat 9, cet atelier de quatre jours vise à doter les participants des outils nécessaires pour détecter, prévenir et réprimer le financement du terrorisme, tout en améliorant la coopération inter-agence et internationale.
Madame Niangoran Marie-Josiane, présidente du groupe de travail sur le résultat Immédiat 9, a rappelé que la Côte d’Ivoire avait été inscrite en 2024 sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI) en raison de lacunes dans son système de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
« Être sur la liste ne signifie pas que le pays est sanctionné, mais qu'il a besoin d'améliorer certains aspects dans son dispositif LBC/FT pour répondre aux normes internationales », a-t-elle précisé.
Poursuivant, Mme Niangoran a indiqué que, consciente de cette réalité, la Côte d’Ivoire a mis en place des instances pilotées par la Primature pour sortir au plus vite de cette liste, d’où la tenue de cet atelier.
Présent à cette cérémonie de lancement, Monsieur Coulibaly Bamadou, procureur de la République, près le tribunal de première instance de Korhogo, représentant le procureur de la République d'Abidjan a salué cette initiative.
Il a souligné que cet atelier permettra d’identifier les sources de financement du terrorisme et plus spécifiquement celles qui concernent la région du Poro, dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Selon lui, plusieurs questions sont à prendre en compte. «Parmi elles, le vol de bétail qui constitue une source importante de financement. Il y a également le vol de motocyclettes, un phénomène aujourd'hui bien identifié. Enfin, l’approvisionnement en denrées alimentaires des groupes armés représente une autre problématique à traiter», a-t-il indiqué.
Toutes ces questions, selon le procureur, doivent être examinées et traitées de manière approfondie afin de désorganiser ces circuits financiers pour priver les groupes extrémistes des ressources nécessaires à leurs activités.
«Si nos forces ne sont pas efficacement formées, elles auront naturellement des difficultés à identifier et à traiter les problèmes évoqués. Ce séminaire permettra de renforcer leurs compétences et leur capacité à répondre à ces enjeux critiques», a conclu le procureur Coulibaly.
Mack Dakota, Correspondant)