Promotion des arts et de la culture : L’espace N’zassa ouvre avec le film "Ousmane Sow, sculpteur d'Afrique"
Les férus des arts et la culture ont désormais un point de jonction et de retrouvailles ! L’espace N’zassa, situé à la Riviera Bonoumin à Cocody-Abidjan, c’est de ce lieu qu’il s’agit, a organisé, samedi dernier, via le concept " Des films pour en débattre", la projection du film "Ousmane Sow, sculpteur d'Afrique" de la réalisatrice Béatrice Soulé. A cette occasion, artistes, hommes de médias, puristes et esthètes des arts vivants et de bien d’autres domaines de la culture se sont retrouvés pour suivre ce film qui rend compte de la vie et de l’œuvre du kinésithérapeute sénégalais, Ousmane Sow, entré en art, comme par effraction, à 50 ans. Rompant avec les techniques de création sculpturale, cet autodidacte s'est inventé une écriture décapante avec des matériaux dérisoires: argile, toile de jute, pigments naturels...
Béatrice Soulé, l'épouse d’Ousmane Sow, au travers de ses images, a suivi l'artiste dans plusieurs de ses facettes, entre autres, dans son atelier de Dakar au Sénégal en train de concevoir ses œuvres, pour la plupart, imposantes, délicates et en train de monter son exposition dakaroise consacrée à "la bataille de Little big horn de 1876", mettant en évidence la débâcle des troupes américaines dans leur volonté manifeste de coloniser et s'approprier les territoires aurifères des peuples Sioux et Cheyennes.
Au nombre des panélistes, dans le débat consécutif à la projection du film, Aya Li N'da, plus connue sous le pseudonyme de "Aya de la Guadeloupe", l'initiatrice de cette projection de film, a expliqué sa démarche par le fait que « les créateurs africains ne sont pas beaucoup mis en avant par des productions cinématographiques qui retracent leur vie et leur parcours ».
***Un espace pour faire luire la lumière artistique****
Quant à Alain Tailly, administrateur de l'espace N’zassa, il a expliqué les enjeux de la création d’un tel lieu de jonction et de convergence des amateurs d’art et de culture. A l’entame de la cérémonie, il a également fait l’historique de l’espace N’zassa, inspirée de la vie et la bonhomie de son géniteur, Jean Tailly, dont la résidence était ouverte à tous ceux qui avaient tout besoin vital que le maître des lieux s’arrangeait à toujours soulager.
« Nous avons baptisé cet espace N’zassa, parce que nous croyons à la diversité et à la pluralité de nos richesses. A travers l’art et la culture, une nouvelle lumière doit luire à partir de Bonoumin », a souhaité Alain Tailly.
Le plasticien Jacobleu, le sculpteur Mamadou Ballo et l’ensemble des panélistes ont, invariablement, souhaité le décloisonnement des esprits et en appellent à une politique culturelle de l’Etat de Côte d’Ivoire qui fasse de l’artiste un maillon essentiel de la société africaine et ivoirienne. En le disant, ils n’omettent pas, loin s’en faut, le gros travail qui est fait et qui mérite d’être accru et poursuivi. Pour que vive l’artiste, encore plus décemment de sa création.
L’espace N’zassa se veut un lieu de « nourriture de l’esprit », selon Alain Tailly. C’est en cela qu’il comporte plusieurs compartiments au nombre desquels : une salle polyvalente, un espace de lecture, une bar-bureau, le Maquis.0, aménagés pour accueillir les créateurs en quête d’un espace propice à l’éclosion du génie créateur.
Jean Antoine Doudou