Réforme du football : Un grand pas vers la justice et l'équité pour les joueurs et les clubs  

Réforme du football : Un grand pas vers la justice et l'équité pour les joueurs et les clubs  
Le DEX, Armand Gohourou, a souligné des avancées conséquentes pour l’écosystème du football ivoirien (Ph DR)

L'un des défis majeurs auxquels se confronte la fédération ivoirienne de football (FIF) réside dans un vide juridique concernant la gestion des conflits et le statut des joueurs. Répondant à ce besoin, un atelier de réflexion de trois jours (24-27 octobre 2024) s'est tenu, portant sur des innovations majeures susceptibles de transformer la structure même du football. Sur initiative du président de la FIF, Yacine Idriss Diallo, et de son comité exécutif, des acteurs du ballon rond et des spécialistes du droit du sport ont discuté et peaufiné des propositions. 
Primo, il y a la création du tribunal du football, un tribunal spécialisé qui sera chargé de régler tous les conflits qui surviendront entre les acteurs du football. Cette initiative devrait grandement contribuer à maintenir l'équité et la justice au sein de la communauté footballistique. Secundo, le règlement sur le statut du joueur avec des avancées visant à protéger les intérêts des joueurs.

“C'est un atelier de réflexion sur le transfert et le statut du joueur, et le règlement sur le tribunal du football. Il faut dire que c'était un vide juridique au niveau de notre association. A l'Assemblée générale de juillet 2024, les textes avaient été proposés. Les clubs ont dit qu'ils n'avaient pas eu suffisamment de temps pour réfléchir sur ces textes. Durant trois jours, les acteurs se sont retrouvés pour mener cette réflexion avec des innovations majeures. Ces innovations, c'est la mise en place du règlement du tribunal du football. Donc le tribunal lui-même sera mis en place. Désormais, tous les conflits qui vont naître entre les acteurs seront traités par ce tribunal. Il y a aussi cette avancée importante du règlement du statut du joueur qui vient d'être proposé”, a précisé le directeur exécutif (DEX) de la FIF, Armand Gohourou, à la clôture des travaux. Ces deux textes qui seront proposés au comité exécutif pour examen, avant leur probable adoption, en Assemblée générale extraordinaire en décembre 2024, présentent des avancées conséquentes. 
Sur le cas du statut du football, la reforme, pour promouvoir l'égalité dans le football féminin, prévoit qu'en cas de grossesse, une joueuse bénéficie d'un congé maternité durant lequel elle percevrait trois quarts de son salaire. Une idée révolutionnaire a été introduite, stipulant que les transferts entre clubs locaux ne devraient pas impliquer de transactions financières, ce qui pourrait réduire les conflits d'indemnisations. “Il est clair que le séminaire propose qu'au plan local, les transferts soient totalement gratuits. C'est-à-dire que si un joueur quitte un club A pour un club B, qu'il n'y ait pas de transaction financière matérialisée. Que ce soient des transferts gratuits”, a indiqué le DEX. Toutefois, afin de protéger les académies et les clubs formateurs, il est proposé que ceux-ci reçoivent des indemnités de formation pour les joueurs formés jusqu'à l'âge de 21 ans lorsqu'ils sont transférés à l'international. 


Le séminaire a également souligné la stabilité contractuelle des joueurs. En vue de garantir la stabilité contractuelle, il a été proposé la mise en place de contrats types entre joueurs et clubs, ainsi qu'entre clubs. Ceci devrait standardiser les relations contractuelles et assurer une équité plus grande. 
La question de la rupture des contrats a animé les travaux. En Côte d’Ivoire, il n’est pas rare de voir un club résilier le contrat d’un joueur ou vice-versa. La nouvelle règlementation insiste sur l'importance de justifier les ruptures unilatérales de contrat, offrant des protections tant aux joueurs qu'aux clubs. 
"Ce sont des textes innovants qui vont permettre à notre football d'être très structuré et de pouvoir aller de l'avant”, assure Armand Gohourou ajoutant qu’ils promettent non seulement d’améliorer les conditions des joueurs mais également de structurer les processus administratifs et compétitifs au sein de la fédération. Des avancées, à n’en point douter, dont devraient bénéficier tous les acteurs du football, les joueurs, les entraîneurs, les clubs et même les agents. 

OUATTARA GAOUSSOU