Sur une col : Eléphant contre tigre …
Morceaux choisis : « Sans véritable plan de succession, Ouattara dans le pétrin ! » ; « RHDP, l’effondrement en téléchargement » ; « Après 15 ans de pouvoir, Ouattara sans dauphin désigné ».
Il y a quelque chose d’absolument pathétique dans l’appréhension que nos amis et confrères du Nouveau Réveil ont de l’élection présidentielle d’octobre 2025. On a comme le sentiment qu’ils sont impuissants à refréner la véritable hantise qui les étreint, presqu’à l’étouffement, à l’approche de ce rendez-vous électoral, il est vrai crucial. Et ça en devient si ridicule et puéril qu’on se demande bien si cela n’est pas fait pour ôter tout crédit à Tidjane Thiam, le candidat du PDCI, le parti dont ils portent la voix.
Voici des gens qui proclament à tout va la « tigritude » de leur champion, venu tout droit des hautes sphères de la finance internationale, argentier devant l’Éternel qui a fait ses classes dans les arcanes des plus grandes banques du monde, présenté comme le messie qui devrait réinventer la Côte d’Ivoire, et qui tremblent comme des feuilles à mesure que s’approche le moment où le redoutable félin doit « sauter sur sa proie » en étalant cette aura hors-norme.
Et comment se manifeste cette peur qui s’intensifie au fil des jours et semaines ? Eh bien, par la remise en question permanente, obsédante, assommante, et finalement enfantine, de la candidature d’un autre prétendant à cette même élection. Aucune publication n’a de sens à leurs yeux si nos amis ne se turlupinent pas les méninges sur cette candidature. Ils déblatèrent, vitupèrent, anathématisent, se tortillent, se contorsionnent, grimpent les murs, noircissent pages et manchettes de leur journal par des questions parfois saugrenues, rien que pour se donner (bonne) conscience quant à la matérialité de cette candidature. On aurait dit que leur vie – ou plutôt celle de leur champion – en dépendait !
Le nerf sciatique de cette monomanie, c’est bien sûr Alassane Ouattara ! Ils le voient comme un véritable cauchemar. Comme, disons-le tout net, l’homme qui empêchera à coup sûr leur champion d’accéder au pouvoir suprême ! D’où cette peur, ce dépit et cette impuissance exaspérante face à un homme, j’allais dire un éléphant, plus fort que le tigre – qu’ils voient du coup en papier – qui ne devrait avoir aucune peine à écraser le petit « mammifère revenu d’Europe » les griffes policées et lustrées par le lucre des Blancs.
KORE EMMANUEL